Jusqu’où pourront s’effondrer les obligations?
Selon les experts, la valeur des obligations pourrait chuter
de 50%. Dans cet article, je tenterai d’expliquer les impacts que cela aurait
sur votre pension.
Nombreux sont les investisseurs à s’inquiéter des effets
d’une baisse de la valeur des obligations sur leur pension de retraite et
fonds d’investissement. Mais seuls très peu réalisent l’ampleur des pertes
qu’ils pourraient subir.
Les chiffres publiés par The Telegraph présentent
clairement que certains fonds d’obligation pourraient voir leur valeur chuter
de moitié si une correction venait à se produire.
Cela pourrait porter atteinte à la pension de retraite de
nombreux salariés, dont les fonds de pension sont généralement investis sur
des obligations à la fin de leur carrière.
Les gestionnaires de pension de retraite commencent à
transférer les actifs de leurs clients depuis le marché des actions vers
celui des obligations une dizaine d’année avant leur retraite.
Ce processus, que l’on appelle le ‘lifestyling’,
se produit automatiquement et bien souvent sans que les salariés ne le
sachent. En d’autres termes, ils ne sont pas conscients des risques qu’ils
encourraient si le marché des obligations venait à s’effondrer.
Les gestionnaires de fonds de pension transfèrent les
actifs de leurs clients vers le marché des obligations parce que ces
dernières sont considérées moins risquées que les actions. Les obligations
sont émises par le gouvernement et les entreprises. Elles sont considérées
comme moins risquées que les actions parce qu’elles permettent un revenu fixe
et régulier et que les investisseurs récupèrent leur argent lorsqu’elles
arrivent à maturité, après 10 ans.
Il n’en est pas
moins que ceux qui investissent sur des obligations peuvent perdre de
l’argent et ce, même si celui qui les émet achève ses objectifs, parce que
les obligations sont échangées sur le marché des actions et que leur prix
peut fluctuer. Toute personne qui achète au-dessus du prix payé par
l’investisseur d’origine – soit au-dessus de la valeur nominale de
l’obligation - risque d’enregistrer des pertes même s’il détient son
obligation jusqu’à sa maturité.
A l’heure
actuelle, beaucoup d’obligations ont un prix supérieur à leur valeur nominale
parce que leur apparente absence de risque a attiré de nombreux acheteurs
lors de la crise financière. Lorsque les prix des obligations augmentent,
leurs rendements diminuent, et tous ceux qui achètent des obligations lors
d’une hausse de prix s’assurent des rendements très faibles. Par exemple, les
rendements des gilts – obligations émises par le
gouvernement Britannique – sont actuellement au plus bas depuis 300 ans.
Certaines obligations ont un rendement de seulement 2%, ce qui est bien
inférieur au taux d’inflation.
Les rendements
des obligations tendent à fluctuer dans le même sens que les taux d’intérêts.
Si les taux d’intérêts augmentent à la suite d’une relance économique à
l’échelle globale, les rendements des gilts en font
de même – ce qui signifie que leurs prix chutent.
Un gestionnaire
de fonds d’obligations a déterminé que si les rendements des gilts s’en retournaient à leur moyenne sur 20 ans, leur
prix pourrait chuter de 45%. Chris Bowie, de chez Ignis
Asset Management, indiquait quant à lui que les
prix des obligations émises par les entreprises pourraient chuter de 38%. De
nombreux fonds d’obligations investissent sur une combinaison de ces actifs.
Une chute de
prix d’une telle ampleur est-elle réellement possible ? Selon Mr. Bowie,
ces chiffres ont été calculés grâce aux ‘rendements réels’ des
investissements à revenu fixe. Au cours de ces 20 dernières années, le rendement
moyen des gilts a été de 3% de plus que l’inflation
(selon le RPI). Avec un RPI à 3,1% et un rendement des gilts
sur 10 ans de 2,03%, les investisseurs perdent 1,07% en termes réels.
Afin que les
rendements atteignent à nouveau leur moyenne sur 20 ans, le prix des gilts doit chuter. Comme le dit Mr. Bowie, ‘même si nous
ne retournions pas à des rendements ‘normaux’ et que la différence ne faisait
que diminuer, cela signifierait déjà une chute de prix à deux chiffres’.
‘Ce que nous ne savons
pas, c’est quand cette correction pourrait survenir, ou combien de temps elle
durerait’. Il ajoute cependant qu’elle devrait être de très courte durée et
assez brutale pour que les investisseurs évitent de traverser des années de
rendements négatifs décroissants.
En revanche,
Bowie ne dit pas qu’une chute de prix à deux chiffres est une certitude. Une
inflation plus élevée que prévue pourrait entraîner plus de pertes pour les
investisseurs, tout comme le ferait une hausse des taux d’intérêts. Et ces chiffres
partent du principe que les rendements sur le long terme puissent retourner à
leur moyenne de long terme plutôt que de la franchir.
Si les prix
commençaient à diminuer, alors la panique serait totale. Les obligations ne
sont pas aussi simples à vendre que les actions, et une liquidation de grande
ampleur pourrait s’avérer problématique. Cela a déjà entraîné des chutes de
prix sur le marché des obligations en 2008 et en 2004. Dans le pire des
scénarios, certains fonds pourraient être forcés de restreindre les retraits.
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