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Si les rêves étaient pain et poisson

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Published : January 12th, 2015
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Category : Editorials

Janet Yellen et son conseil fédéral de spécialistes du présage auraient tout aussi bien pu déverser un seau d’entrailles de chèvre dans les escaliers du mystérieux Eccles Building plutôt que de disséquer et couper en dés les ramifications possibles de l’altération de leur précédente déclaration relative à une « période de temps considérable » (nécessaire avant de voir grimper les taux d’intérêt) en faveur d’un impératif plus simple, nommément la « patience ». Une censure destinée à tous ceux qui auraient un trop grand besoin de clarté – entendez donc que la Fed ne débranchera pas la machine qui maintient en vie l’opération de rackets que le système bancaire est aujourd’hui devenu.

La mention insignifiante de « patience » a provoqué un véritable délire sur les marchés, qui ont enregistré de nouveaux records. Derrière toutes ces absurdités cérémonielles se cache la sombre suspicion que la Réserve fédérale n’a vraiment pas idée de ce qui se passe réellement, et aucune idée de ce qu’elle fait. Et en l’absence d’un tel savoir, Mme Yellen et autres éminences collégiales ont généré une logique élaborée d’inaction.

La vérité, c’est que suffisamment de mesures ont déjà été prises. Elles se sont succédées sous forme de vagues d’interventions qui n’ont rien fait de plus que détruire les agences de marché de manière à ce que personne ne puisse plus faire la différence entre les prix et les attentes. Comme par coïncidence, cette période de l’année est une saison d’attentes, notamment pour les gestionnaires monétaires chargés de polir les portefeuilles de leurs clients au son des chants de Noël et des bouchons de champagne qui sautent. Mme Yellen s’est déguisée en Père Noël avant d’aller s’entretenir avec les médias la semaine dernière.

Et, pas si loin, la catastrophe fait rage, les situations dégénèrent sous prétexte d’accroître le contrôle. Il se passe quelque chose dans le Mordor des produits dérivés, ce monde de ténèbres non-régulé où des promesses sont faites sans jamais être tenues. Les devises ne peuvent s’effondrer dans plus d’une poignée de pays dans le même temps qu’hululent les taux d’intérêts sans que les swaps n’en pâtissent. Beaucoup de plaies se sont ouvertes, que nous n’avons pas encore découvertes.

La Réserve fédérale roule sur les vapeurs de sa crédibilité perdue. Elle nous demande d’être patients, mais les autres institutions et ceux qui les dirigent pourraient ne pas en disposer suffisamment et commencer à se protéger. Quand les devises prennent feu, même une panique bancaire n’est plus que futilité. La pourriture se propage depuis les marges vers le centre. Dans un monde d’obligations papier oxydables, le dollar papier n’est pas une forteresse, il n’est rien de plus qu’une pile de boîtes vides enveloppées d’aluminium et exposées dans un centre commercial qui fera dès la fin des vacances l’objet d’une saisie. Ou peut-être qu’un ado décidera d’y mettre le feu. Les vigiles attendent toujours leur salaire du mois dernier et sont trop occuper à boire dans le local poubelle.

Il se passera au moins quelques mois avant que la Fed n’ose commencer à réimprimer, et beaucoup de choses pourraient se passer d’ici là. Si le QE devait revoir le jour – et il est très tenté de le faire, toute sa crédibilité sera finalement perdue. Quelle opportunité merveilleuse pour un autre pays, disons un pays dont la devise est en difficulté, serait alors l’introduction d’une nouvelle devise garantie par l’or ? Une hypothèse pas impossible. Cette nation pourrait être exportatrice de pétrole, un bien dont même une économie en dépression a besoin. Cette nation hypothétique pourrait avoir peur d’être secouée par les Etats-Unis, avec ses vizirs et ses grands diseurs de présages, ses multitudes de coupes de cheveux à la recherche de cervelles.

Très bonne nouvelle année à tous et, en ce début d’année, faites attention à ce que vous espérez.

 

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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé, une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde fonctionnera de manière décentralisée et local.
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