Les banquiers centraux
sont déconcertés.
Bien qu’ils aient réduit
les taux d’intérêt plus de six-cent fois depuis 2009 (et imprimé plus de 15
trillions de dollars), ils ne sont pas encore parvenus à générer la
croissance économique attendue.
Cet échec ne les a
cependant pas poussés à changer de mode opératoire. La Banque du Japon et la
Banque centrale européenne sont aujourd’hui toutes deux engagées dans un programme
de QE. La Réserve fédérale des Etats-Unis est la seule banque majeure à ne
plus employer le QE, bien qu’elle continue d’élargir ses bilans chaque mois
pendant la semaine des expirations d’options.
Pour ce qui concerne les
taux d’intérêt, la BCE a déjà mis en place des taux d’intérêt négatifs. La
Banque du Japon et la Fed poursuivent leurs politiques d’intérêt zéro, bien
que certains membres de cette dernière aient déjà appelé à des taux négatifs.
Pourquoi, six ans après
leur lancement, sommes-nous toujours témoins de politiques si agressives ?
Parce que la déflation
nous attend de nouveau au tournant.
Tout le monde sait que
la déflation est une bonne chose. Personne ne se plaint de pouvoir acheter quelque
chose pour moins cher, que ce soit une maison, un plein d’essence ou un
ordinateur.
La déflation de la
dette, en revanche, est autre chose. Elle signifie que les remboursements de
dette futurs deviennent plus chers, ce qui les rend plus difficiles et,
ultimement, mène à des défauts et des restructurations.
C’est la déflation de la
dette qui demeure le souci principal des banquiers centraux. Face à la menace
de la déflation de la dette, chacune des décisions des banques centrales
semble sensée. Les taux d’intérêt zéro ou négatifs, ou encore le QE :
tous ont pour objectif de réduire les taux d’intérêt et de forcer les
obligations à la hausse.
Un simple relent de
déflation de la dette suffit à semer la panique chez les banquiers centraux.
C’est aussi la raison pour laquelle ils sont de grands adeptes de l’inflation
par la dévaluation monétaire, qui leur permet de rendre d’énormes niveaux de
dette plus facilement remboursables.
Malheureusement,
la grande expérience de reflation est un échec. Comme l’a noté société
Générale, il semblerait que le monde développé soit devenu japonais, ou si
vous préférez, qu’il se soit déplacé vers un cycle déflationniste de long
terme similaire à celui qui affecte le Japon depuis vingt ans.
Le marché boursier
finira par s’effondrer, peut-être même sous ces douze prochains mois. Les
investisseurs devraient se préparer avant qu’il soit trop tard.
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