Connaissez-vous la « Convention-cadre de droit public concernant la
collaboration en matière de cyberadministration en Suisse 2016-2019 »?
Non? Et pourtant cette convention signée par le Conseil fédéral et la
« Conférence des gouvernements cantonaux » (!) est une véritable
feuille de route qui va transformer de fond en comble votre quotidien de
citoyen.
C’est décidé. Vous ne serez plus citoyen, mais cybercitoyen! Et là que
vous le vouliez ou pas tous les secteurs sont touchés (y compris le vote).
Que vous soyez opposés ou pas ne changent rien, car les autorités pensent
que:
«La cyberadministration va de soi: des prestations
administratives transparentes et efficaces fournies de manière entièrement électronique
à la population, aux acteurs économiques et au secteur public.»
Quel titre étonnant tout de même pour des représentants d’une démocratie
directe…
Les citoyens ne sont pas consultés. Ils ne sont même pas informés. En tout
cas, l’information n’a pas franchement circulé, si jamais elle a existé…
Si jamais vous êtes comme moi ignorants de la chose, sachez que la fameuse
convention-cadre a créé une organisation qui porte le nom de egovernment
suisse…Texte de la convention-cadre:
https://www.admin.ch/opc/fr/federal-gazette/2015/8805.pdf
L’article 1 de ladite convention:
2 Elle crée à cet effet l’organisation
«Cyberadministration suisse» et ses organes.
Pour une surprise, c’est une surprise!
Dans l’article 2, vous avez la collaboration. Voici un
extrait:
1La Confédération, les cantons et les communes
(collectivités publiques) s’engagent à mettre en œuvre la stratégie suisse de
cyberadministration de manière coordonnée.
Ils s’assistent mutuellement en vertu de la
présente convention-cadre pour concrétiser l’idée directrice commune qui
préside à celle-ci. Pour leur domaine, ils se basent sur les décisions des
organes prévus dans la convention-cadre et partagent, dans le cadre des
prescriptions légales, des idées, des méthodes et des solutions avec leurs
partenaires.
Le mot partenaires interpelle d’autant plus qu’il s’agit
de confier TOUTES les données à TOUS les niveaux de la vie de la cité à des
tiers inconnus!
L’inquiétude est d’autant plus justifiée que egovernment
Suisse a émis un document intitulé « Guide Partenariats public-privé
(PPP) dans le domaine de la cyberadministration et des TIC. N’hésitez
pas à le lire et le partager autour de vous:
L’idée serait de créer un système unique pour la Suisse
avec une intégration aussi bien verticale qu’horizontale.
Je suppose que les emplois cantonaux et communaux seront
fortement réduits de par cette concentration de l’activité sur une seule et
même plateforme!
Vous êtes vivement invités à découvrir ce guide qui vante
le partenariat public-privé qui sous-entendrait la création d’une structure
commerciale -au sens du registre du commerce- qui inclurait un ou plusieurs
partenaires du privé suisse mais peut-être bien étranger…
Dans la structure de ce PPP, le partenaire peut être
intégré en tant qu’actionnaire minoritaire.
Enfin pour rassurer,
Enfin, pour rassurer les inquiets, le guide fait référence
à un succès de partenariat avec une société:
Sauf que cette référence à la société Six Terravis Sa qui
appartient à Six group, bien connue des lecteurs de ce site, ne manque pas de
surprendre…
Six group est en effet la propriété des banquiers suisses.
Elle détient la gestion de tout le trafic de paiement suisse, de la bourse,
des informations financières Telekurs, du système des REPOS, etc.
Du coup, cela fait penser à une autre information. Dans la
revue UBS impulse, Veronica Lange, chargée d’ancrer l’innovation dans
l' »ADN » de UBS disait ceci:
« Le problème de l’identité numérique n’est pas
résolu… Nous entendons rendre les choses plus simples, plus conviviales et
entièrement numériques grâce à un ID numérique, et ce, dans un système
fédéral avec plusieurs parties ».
UBS serait en train de travailler avec CS et Swisscom sur
un projet pilote sur l’identité numérique avec une entreprise lettone…
Les banques ne sont pas très loin de ce projet de
dématérialisation de l’administration et par voie de conséquence naturelle de
suppression du cash…
En attendant, je vous invite à vous intéreser au plus vite
à ce projet de egovernement, de motiver des spécialistes de la chose
d’expliquer les tenants et les aboutissants de la chose.
N’hésitez pas aussi à chercher l’information chez vos élus
pour qu’ils nous informent des enjeux et de la finalité de tout ceci…
N’hésitez pas à aller sur le site du egovernment voir tous
les services qui seront obligatoirement numérisés.
Voilà déjà celui des fichiers d’identités qui s’appelle
« Fédération suisse d’identités »! et qui vante les mérites de la
chose dans un langage fort attractif:
« Pour simplifier et rendre plus conviviales les transactions
avec les autorités, une fédération d’identités doit être mise sur pied afin
de permettre aux utilisateurs de s’enregistrer par une procédure uniforme
auprès des portails des diverses autorités. »
Tout est prévu pour que le egovernement soit le passage obligé…. Visite
indispensable ici:
https://www.egovernment.ch/fr/umsetzung/schwerpunktplan/
Liliane Held-Khawam
En complément:
Cyberadministration Suisse
La cyberadministration a pour objectif de rendre les activités
administratives plus efficaces, plus rentables et plus proches des citoyens,
grâce à l’utilisation des technologies de l’information et de la
communication (TIC).
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