Mon analyse est qu’il n’est
pas possible que l’hyperinflation se développe aux Etats Unis. On me demande toutefois ce qui pourrait me
faire changer d’avis.
Ma réponse à toujours été ‘une
monnaie gratuite’ (je n’ai pas dit crédit) à grande échelle. Notez que le QE
cause des distorsions économiques importantes, mais il ne s’agit pas là de
monnaie gratuite.
Une proposition de monnaie
gratuite
En Suisse, suffisamment de
signatures ont été récoltées pour que soit proposée une ‘monnaie gratuite’.
Pour la recevoir, tout ce qu’il faut faire est respirer. Riches comme pauvres
pourraient la recevoir.
La journaliste du New York
Times, Annie Lowrie, discute de cette idée dans Switzerland’s Proposal
to Pay People for Being
Alive
Cet automne, un camion a déchargé huit millions de pièces
devant le bâtiment du Parlement à Berne, une pour chaque citoyen Suisse, à
l’occasion d’un coup de publicité pour une politique sociale audacieuse qui
pourrait devenir réalité dans le petit pays riche. Avec les pièces, des activistes
ont livré 125.000 signatures – suffisamment pour lancer un référendum public
en Suisse, pour demander un revenu mensuel pour tous les citoyens du pays.
Chaque mois, chaque Suisse recevrait un chèque de la part
du gouvernement, qu’il soit riche ou pauvre, acharné au travail ou fainéant,
jeune ou vieux. Ainsi, la pauvreté pourrait disparaître.
Cette proposition sort tout droit de l’imagination de
l’artiste Allemand Enno Schmidt, à la tête du
mouvement pour le revenu de base. Lorsque je me suis entretenue avec lui,
Schmidt a décrit cette politique comme ‘stimming’.
Comme pour beaucoup de mots Allemands, celui-ci n’a aucun équivalent en
Anglais et signifie ‘cohérent et harmonieux’ avec un petit quelque chose de
‘beauté’. C’est une idée dont l’heure est venue, m’a-t-il
dit.
Allez à une soirée à Berlin et vous trouverez toujours
quelqu’un conter les bénéfices d’un revenu minimum, de la même manière qu’il
y a toujours quelqu’un pour parler de la taxe Robin des Bois à New York ou du
système de santé a contribuable unique à Washington. Et cette idée n’est pas
en vogue qu’en Suisse. Chypre se penche actuellement sur l’idée. On en
entendrait aussi parler aux Etats-Unis, où certains membres de la droite libertarien et de la gauche libérale ont convergé sur
l’idée – certains préfèrent un revenu de base inconditionnel, d’autres un
revenu minimum qui viendrait s’ajouter aux revenus des pauvres jusqu’à un
certain niveau.
Donner de l’argent n’a rien de libertarien
Je me dois d’interrompre Lowrie
ici.
Personne ne peut se dire libertarien
et supporter une telle proposition.
Donner de l’argent signifie que de l’argent est pris à
quelqu’un par le gouvernement (par le biais de taxes) et distribué à
d’autres.
L’autre solution serait d’imprimer de la monnaie, ce qui
entraînerait une inflation. Dans tous les cas, cet argent ne serait pas
gratuit.
Il n’existe rien de tel que de l’argent gratuit, et aucun libertarien n’oserait soutenir une hausse des taxes.
Les
incohérences continuent
‘L’idée de la droite est la rapidité et l’efficacité.
Disons que le Congrès décide de fournir un salaire de base au travers du
système de taxes ou du programme de sécurité sociale. Un tel système pourrait
mieux fonctionner et être plus juste que le système actuel qui comprend des
aides sociales, des coupons repas et des bons pour l’achat de biens
immobiliers. Un père célibataire qui a deux emplois n’aurait plus à se
soucier d’avoir à visiter plusieurs bureaux pour recevoir des aides. Lui
offrir une seule somme d’argent pourrait l’aider à mieux utiliser ses
dollars. Les bons pour l’achat de biens immobiliers doivent être dépensés sur
le marché immobilier, et les coupons repas sur de la nourriture. Ces dollars
pourraient avoir plus de valeur pour le receveur et l’économie s’ils étaient
fongibles’.
‘L’idée de la droite’ ? Vraiment ?
Comme je l'ai dit plus haut, la seule manière de
distribuer de l’argent sans entraîner d’inflation est de le prendre à
certains pour le redistribuer à d’autres, quelque chose qu’un libertarien ou un conservateur de proposerait jamais.
Lowrie
sait-elle faire la part des choses ?
Elle prouve tout au long de son article qu’elle en est
incapable et qu’elle ne peut distinguer les conservateurs de libéraux
progressistes lunatiques qui tentent de se faire passer pour des conservateurs.
‘Mieux encore, les conservateurs pensent qu’un tel
programme pourrait réduire la taille de notre bureaucratie. Il pourrait
prendre la forme d’aides sociales, de coupons repas et de centaines d’autres
programmes en une seule fois : bonjour salaire de base, au revoir H.U.D.
Charles Murray, de l’American Enterprise Institute, a proposé un salaire
minimum pour cette même raison – nourrir les pauvres et affamer les bêtes.
‘Donnez de l’argent au peuple’, a-t-il écrit dans
son livre ‘In Our Hands: A Plan to Replace the Welfare
State’. Il y suggère d’offrir 10.000 dollars par an à toute personne capable
de remplir ces conditions : être Américain, âgé de plus de 21 ans, ne
pas avoir fait de prison et ‘avoir un portefeuille’.
Critiquer l’idée pour finalement changer de cap
Dans un élan temporaire de bon sens, Lowrie
explique qu’il y a également des arguments à l’encontre du salaire de base,
comme le coût. Elle ajoute qu’il pourrait aussi pousser certains à ne pas
travailler.
Mais cet élan ne dure pas. Elle continue en disant
‘certains experts pensent cependant que ces effets seraient moins importants
qu’on ne le pense’.
Et comme cerise sur le gâteau de la redistribution
socialiste, elle conclue en décrétant que ‘le salaire minimum pourrait aussi
s’avérer ‘stimming’ pour les Etats-Unis’.
Complètement insensé
La proposition est clairement insensée. Si imprimer de la
monnaie et la distribuer permettait de mettre fin à la pauvreté, le Zimbabwe,
l’Argentine et le Venezuela seraient les nations les plus riches de la
planète.
La seule alternative à l’impression monétaire est
l’augmentation des taxes applicables aux producteurs de capital dans le cadre
d’un programme de redistribution socialiste.
Et cette deuxième option ne peut pas non plus fonctionner
pour des raisons qui sont évidentes.
Taux de naissances, fraudes et immigrants clandestins
Il n’est pas difficile
d’imaginer ce qui se passerait si les Etats-Unis donnaient 10.000 dollars par
an à chacun de leurs citoyens.
La première chose qui se passerait
serait une augmentation du taux de naissance dans les ghettos. Nombreuses
sont les filles de 16 ans qui auraient des enfants cinq années d’affilée pour
collecter 50.000 dollars.
L’immigration légale comme
clandestine augmenterait. Les gens viendraient du reste du monde pour faire
des bébés aux Etats-Unis et élever un citoyen Américain.
Et qu’en serait-il de la
fraude ? Les faux certificats de naissance auraient une valeur de 10.000
dollars chacun.
Perte de confiance
L’hyperinflation est la perte
totale de confiance en une devise. Elle est causée par un évènement ou une
série d’évènements politiques qui résultent d’une forte impression monétaire.
La proposition ci-dessus pourrait entraîner une hyperinflation.
Pour une analyse de
l’hyperinflation pays par pays, je vous conseille de lire Reader Questions On Hyperinflation; Would
Printing $50 Trillion Tomorrow Do Anything?.
Et pour des discussions autour
de l’hyperinflation dans la théorie comme dans la pratique, ainsi qu’une
proposition bidon d’une hyperinflation aux Etats-Unis, voyez ceci : Hyperinflation Nonsense in Multiple Places.
Exemples actuels d’hyperinflation
Pour une discussion point par
point de l’hyperinflation qui se développe au Venezuela et les politiques qui
l’ont entraînée, voyez Venezuela’s Hyperinflation Anatomy; Army Storms Caracas Electronics
Stores; Total Economic Collapse Underway;
Could This Happen in US?
Une chose
L’erreur politique est la cause
première de toute hyperinflation.
La seule chose qui pourrait me
faire changer d’avis sur l’hyperinflation est aujourd’hui activement promue
par les illettrés du New York Times.
Si les Etats-Unis mettaient en
place un tel système, et s’ils l’indexaient à l’inflation, les conséquences
en seraient une escalade de l’impression monétaire pour venir en aide ‘à ceux
qui n’ont pas assez d’argent pour survivre’.
Je ne changerai pas d’opinion
Je ne changerai pas d’opinion quant
à l’hyperinflation.
Voici mon idée principale :
parce que quelqu’un propose quelque chose de stupide de signifie pas que son
idée a une chance de se réaliser.
Je suppose qu'il n’y a aucune
chance que le Congrès mette une telle chose en place. Les crédits d’impôts
pour enfants sont l’un des nombreux exemples de programmes de redistribution
de trop petite ampleur.
Assumons que je me trompe quant
à la possibilité d’un tel évènement, je changerai d’avis sur le sujet.
Addendum:
En Suisse, la proposition
s’applique à toute personne peu importe son âge. Je n’ai pas fait attention à
ce détail en appliquant ma proposition d’un même système aux Etats-Unis et me
suis porté à confusion.
Mais tout ce que je dis reste
applicable, et la proposition est absurde pour toutes les raisons établies.
Il n’y a rien de libertarien ou de conservateur
là-dedans.
L'idée qu'il est possible
d’éliminer la pauvreté en imprimant de l’argent est une absurdité économique.
Ceux qui embrassent cette folie ne comprennent ni l’inflation, ni le capital,
ni la monnaie.