Sur la mort de la monnaie papier et de l’Etat moderne

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Survive the Crisis
Published : November 23rd, 2015
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L’étendue et l’existence de l’Etat moderne ne se limitent uniquement qu’à sa capacité à emprunter de l’argent ; une capacité qui dépend du maintien de la valeur de la monnaie papier. Cette limite a désormais été atteinte. La Grèce n’est pas seulement un pays qui s’est trop servi dans la bonbonnière du crédit peu cher. La Grèce est le canari dans la mine de charbon de l’Etat moderne.

Quand l’or a été exclu du système monétaire international en 1971, les intérêts des Etats-Unis étaient de 6%. En 1980, ils sont passés à 21,5% afin de contenir les forces inflationnistes déchainées suite à la rupture du lien entre l’or et la monnaie papier. La séparation de l’or et de la monnaie était un évènement sans précédent. Il en a été de même pour ses conséquences.

Le Rubicon a été franchi : baisse des taux d’intérêt, destruction du capital et mort de la monnaie fiduciaire

Les taux d’intérêt américains baissent depuis maintenant trente-cinq ans. Sur le court terme, la baisse des taux d’intérêt est perçue comme positive. La croissance est encouragée et les investisseurs contractent du crédit peu cher pour enregistrer des rendements plus importants encore sur des marchés en constante expansion.

Sur le long terme, en revanche, la baisse continuelle des taux d’intérêt reflète un problème fondamental ; l’équilibre entre le crédit et la dette, qui est nécessaire au maintien de la croissance, a été brisé. Une baisse continuelle des taux d’intérêt, comme la baisse continuelle de la pression sanguine, est l’indication d’une pathologie monétaire ultimement fatale.

Dans son article intitulé Euthanasia of the Pension Funds, (Part 1), le professeur Antal E. Fekete souligne les dangers d’une baisse continuelle des taux d’intérêt :

Une structure de taux d’intérêt en baisse constante a des effets négatifs sur le capital accumulé. Du capital s’en trouve détruit simultanément, et à un rythme soutenu. Alors même que les dommages commencent à être observés, il est déjà trop tard, et des firmes sombrent dans la banqueroute. La tendance baissière des taux d’intérêt est la cause peu reconnue de la dépression qui dévaste actuellement l’économie mondiale.

Les derniers vestiges de l’étalon or ont été abandonnés unilatéralement par le gouvernement des Etats-Unis en 1971. Cet évènement a coïncidé avec le plus grand mouvement giratoire des taux d’intérêt jamais enregistré à l’échelle mondiale. En l’espace d’une décennie, les taux d’intérêt ont atteint des nombres à deux chiffres. Puis un lent déclin s’est installé dans les années 1980, qui a forcé les taux de plus en plus proche de zéro. La hausse initiale des taux a été accompagnée d’une hausse de l’inflation, qui a détruit la valeur des fonds de pension. Le deuxième mouvement des taux d’intérêt, qui se poursuit encore aujourd’hui, a apporté avec lui la déflation. Ses effets corrosifs ne se sont pas encore manifestés sur les fonds de pension. Il n’en est pas moins que la baisse continuelle des taux d’intérêt soit responsable de l’érosion et de la destruction du capital.

Baisse continuelle des taux et croissance monétaire excessive

Vous trouverez ci-dessous un graphique représentant la baisse des taux d’intérêt (greshams-law.com) ainsi que la masse monétaire américaine (Fed de Saint Louis), et qui prouve de la destruction du capital.

 

En raison de la hausse continuelle de la masse monétaire, les dollars d’aujourd’hui ont une valeur inférieure à ceux d’hier, et ceux de demain vaudront moins que les dollars d’aujourd’hui. Nous avançons de plus en plus vite vers un désastre inévitable.

p. 64, Time of the Vulture: How to Survive the Crisis and Prosper in the Process, 3è édition. (2012), Darryl Robert Schoon

L’heure du vautour a sonné

Quand l’empire romain s’est effondré, même les esclaves avaient peur de ce qui arriverait ensuite. La situation n’est pas différente aujourd’hui.

Dans la première édition de mon livre, Time of the Vulture: How to Survive the Crisis and Prosper in the Process (2007), j’ai prédit l’arrivée d’une crise financière plus dévastatrice encore que la Grande dépression.

La dévastation d’aujourd’hui sera plus grande encore, parce que la monnaie papier n’est plus garantie par l’or. La dépression déflationniste qui fait son approche n’impliquera pas seulement l’effondrement des marchés des capitaux, mais aussi une crise cataclysmique des devises générée par la déstabilisation globale de la monnaie.

Les actions qui perdent leur valeur

Sont une chose terrible

Les maisons qui perdent leur valeur

Sont une chose terrible

Mais les monnaies qui perdent leur valeur

Sont la plus terrible de toutes

Time of the Vulture (1ére édition 2007)

A l’heure de la publication de Time of the Vulture, les taux d’intérêt de la Fed étaient de 5,25%. Au début de la crise en 2008, la Fed a réduit ses taux d’intérêt pour les porter à 0-0,25%, pour fournir aux marchés des niveaux de liquidité excessifs afin de renverser la chute sévère de la demande globale en agrégats.

Aujourd’hui, 90% des économies du monde ont porté leurs taux d’intérêt à zéro, voire en-dessous.

En plus de cela, les banques centrales ont créé des quantités excessives de monnaie et émis des trillions de dollars d’obligations, au travers par exemple de QE1, QE2, QE3 et QE4. Elles ont forcé des quantités sans précédent de nouvelle monnaie sur les marchés globaux pour contenir la menace déflationniste globale. Bien que leurs efforts aient échoué à contenir la déflation, des niveaux de liquidité excessifs circulent aujourd’hui sur les marchés sans destination prédéterminée, à la manière d’œdèmes monétaires moribonds.

Quand viendra la fin du capitalisme, plutôt que de circuler au sein de l’économie, ils se trouveront accumulé sur les marchés financiers. Les bulles en sont les conséquences, non l’expansion économique. Et à mesure que diminuera la demande en agrégats, il en ira de même pour la vélocité de la monnaie.

      

 http://chartramblings.blogspot.com/2014_04_01_archive.html

Le capitalisme, tel un vélo, ne s’en tire pas si bien à faible vitesse

Dans les années 1930, alors que s’effondrait la demande globale, les pays se sont confrontés pour les parts d’un marché rétréci en levant des taxes sur les produits issus de l’importation. La taxe Smoot-Hawley imposée aux Etats-Unis a concerné 20.000 produits d’importation et porté leurs prix à des niveaux record. Ayant eu pour objectif de protéger les marchés domestiques face aux importations de produits étrangers, cette législation a eu pour conséquence d’accélérer l’effondrement des échanges internationaux.

      

http://www.theautomaticearth.com/2010/07/the-rise-and-fall-of-trade/

Comme en 1929, les échanges internationaux ont chuté en 2009. Mais cette fois-ci, certains pays ont pris des mesures de protection de marché non pas en imposant des taxes, mais en dévaluant leur propre devise grâce à la création monétaire, rendant ainsi leurs produits d’exportation moins chers pour les autres marchés.

La dévaluation d’une devise dans l’objectif d’un avantage commercial n’est pas sans rappeler le proverbe chinois « boire du poison pour apaiser la soif, 飲鴆止渴 ». Bien que les avantages en soient temporaires, les conséquences ne le sont pas.

En novembre 2012, j’ai écrit ceci :

Les banquiers n’ont plus que deux solutions. Soit l’élan de la déflation forcera les économies en faillite du monde d’aujourd’hui vers un effondrement déflationniste, soit la création continuelle de nouvelle monnaie pour contrer cet effondrement nous mènera à la dévaluation totale des devises papier dans une explosion hyper-inflationniste.

Schoon, The Tipping Point (2012)

La création monétaire excessive qui est aujourd’hui à l’ordre du jour, qu’elle vise à tirer un avantage commercial ou à prévenir un effondrement déflationniste, nous mènera à l’effondrement cataclysmique des devises fiduciaires actuelles et à la chute des marchés globaux et des Etats souverains.

L’or physique – une assurance vie face aux monnaies fiduciaires

Quand la monnaie papier sombrera, les conséquences en seront spectaculaires.

L’or est volatile quand les conditions sont volatiles

L’or est stable quand les conditions sont stables

C’est aussi simple que ça. Plus les conditions monétaires sont chaotiques, plus le prix de l’or est chaotique. L’or est un baromètre de l’incertitude économique. Lorsque l’inflation menace, l’or fluctue à la hausse te à la baisse. Lorsque la déflation menace, l’or fluctue à la hausse et à la baisse. Lorsque les deux menacent, l’or fluctue rapidement à la hausse et à la baisse.

P. 127, Time of the Vulture, 3è édition 2012, Schoon

Après 2001, l’or a entamé une tendance haussière pour passer de 250 à 1.900 dollars en 2011. Depuis 2011, l’or a perdu 42% de ces gains, ce qui a eu un effet négatif sur de nombreux investisseurs. C’était là l’objectif de la guerre perpétrée par les banquiers contre l’or en 1971.

Pour ceux qui comprennent les forces financières et géopolitiques qui sont en jeu aujourd’hui comprennent qu’elles ne combattent désormais plus pour leur suprématie, mais pour leur survie. L’or demeure une valeur de réserve en période de chaos monétaire et de détresse économique.

En mars 2007, j’ai prédit l’arrivée d’une crise économique. Et elle est arrivée. Cette crise devra encore laisser place à un monde meilleur. Dans ma vidéo Dollars & Sense, Darryl's New Prediction, https://youtu.be/qZJCTCO36DM, j’ai récemment fait une autre prédiction.

Nous vivons à une époque intéressante. Vous devriez vous y faire.

 

 

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