Il existe plusieurs manières de
posséder de l'or et de l'argent, et certaines d'entre elles, je suis
le premier à l'admettre, sont bien moins coûteuses que celle consistant
à posséder de l'or et de l'argent sous forme physique. Les
options, les futures, les stocks ou encore les
récépissés ou warrants présentent tous des
coûts de transaction inférieurs à ceux des métaux
physiques. Il est évident que c'est là quelque chose de tout
à fait normal. Toutes ces formes d'or et d'argent papier
ne coûtent rien de plus à ceux qui les délivrent qu'une
série de mouvements d'électrons à l'intérieur de
leur ordinateur ou que de brasser du papier d'un bout à l'autre de
leur bureau.
Rien de tel
lorsqu'il s'agit de métaux sous forme physique. Non seulement
quelqu'un doit s'occuper des documents liés aux transactions comme
dans le cas des transactions de métaux sous forme de papier, mais
quelqu'un doit également emmagasiner le métal sous sa forme
physique, l'assurer, garantir sa sécurité et enfin, le
déplacer physiquement, en effectuer la manutention et le livrer. Mais
il y a des choses plus importantes dans la vie que les simples coûts de
transaction. Si vous restez obnubilés par ces coûts vous risquez
de sous-estimer les avantages liés au fait de posséder l'or et
l'argent, sous forme physique, entre vos propres mains.
“PRESQUE COMME” NE VEUT PAS DIRE
“PAREIL A”
En premier
lieu, il n'existe aucun substitut à l'or physique. Un certificat-or ce
n'est pas de l'or. Les effets en or ne sont pas de l'or. Les contrats
de futures ne sont pas de l'or. Les options ne sont pas de l'or. Les actions
aurifères ne sont pas de l'or. Les devises électroniques en or
(“e-gold”) ne sont pas de l'or. Toutes ces choses ne sont que des
“titres sur l'or” : non pas de l'or, mais de simples titres
ou créances. Tous ces mécanismes de délivrance de
titres de propriété intercalent entre le propriétaire et
son or une couche de risques supplémentaires. Toute l'histoire
nous enseigne qu'il arrive parfois que ces couches de risques
supplémentaires explosent, dépossédant le
propriétaire de son or. Rien ne peut remplacer le fait de
posséder l'or sous sa forme physique. Bien entendu, cela s'applique
à l'argent physique également. Achetez d'abord des
métaux sous leur forme physique, et ne vous intéressez
qu'ensuite aux autres titres de propriété.
MAIS NI L'OR, NI L'ARGENT NE PRODUISENT
DES INTERETS ET ENTRAINENT DES RISQUES DE CHANGE
Comment devons-nous
apprécier les coûts de transaction inhérents à la
possession d'or ? Après tout, les métaux détenus sous
forme physique ne rapportent aucun intérêt et leur prix risque
à tout moment de baisser. Pour une comparaison adéquate, il
convient de comparer ce que coûte la possession de métaux
à ce que coûte le fait de posséder des actifs
exprimés en dollars. Même si, sur de courtes périodes,
les monnaies fiduciaires peuvent voir leur cours augmenter par rapport
à l'or, sur le long terme le cours de ces devises baisse de
façon uniforme et il y a donc toujours un coût
inhérent à la possession de monnaies papier. Ne posséder
que des dollars américains ou des euros est naïf et ne permet pas
d'éviter les risques liés aux devises : cela revient
plutôt à concentrer tous les risques sur une seule devise.
QU'EN EST-IL DES ACTIFS EXPRIMES EN
MONNAIE FIDUCIAIRE ?
Ce qui vaut
pour les monnaies fiduciaires par
rapport à l'or vaut également pour les actifs exprimés dans
ces devises comme les actions et les obligations. Quelles performances
devaient réaliser l'année dernière les actifs
exprimés en dollars afin de battre l'or physique ? Ces actifs
devaient, au cours de l'année passée, augmenter (1) à
hauteur de la chute du dollar moins les coûts de transaction physiques
de l'or et (2) augmenter à hauteur de la
hausse de l'or lui-même. De sorte que même dans le cas où
la valeur d'un actif exprimée en devises est resté
inchangée, elle a en réalité perdu de la valeur par rapport
à l'or, coûts de transaction de l'or inclus.
LE “SPREAD” IMPORTANT ENTRE
L'OR ET L'ARGENT
Comparé
aux investissements papiers, le “spread”
- la différence entre le prix d'“achat” et le prix de
“vente” des métaux et des investissements liés
– est certes important mais loin d'être arbitraire ou absurde.
Transporter et mettre en sécurité des métaux
entraîne des coûts, à la différence des
transactions qui ne nécessitent que le déplacement
d'électrons dans un ordinateur. Afin de réaliser un bon investissement,
il est nécessaire de mettre en balance les coûts
liés au fait de posséder ces métaux et les bénéfices
liés au fait de les posséder. Ces bénéfices
présentent une courbe de valorisation très étrange. La
plupart du temps ces bénéfices sont insignifiants en raison du
fait que, la plupart du temps, il n'y a aucune raison d'exiger, sous la
panique, de tous une sécurité financière assurée
par la possession des liquidités ultimes que sont ces métaux
– du moins, la plupart du temps. Pourtant, de temps à
autre, ces paniques se produisent bel et bien, et là où la
valeur de posséder sous forme physique ces métaux était
quasi-nulle, dans les conditions d'une panique cette valeur augmente de
façon presque infinie. Posséder sous forme physique ces
métaux c'est comme posséder un parachute : encombrant mais au
combien essentiel lorsque vous en avez vraiment besoin.
TOT OU TARD
Il existe sur
le marché des futures un vieil adage : tôt ou tard on en
revient toujours aux choses physiques. A notre époque moderne,
où des abstractions irréelles et des dérivatifs
imaginaires se sont substitués aux valeurs réelles, un tel
adage peut sembler obscur et étrangement désuet. Mais c'est
là une grossière erreur. Seule la réalité existe
vraiment et non nos abstractions et autres produits dérivés
Un baiser de
votre femme vaut mieux qu’une lettre où elle vous le promet.
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