Beaucoup pensent qu’une fois que
le taux de chômage passe en-dessous de ce taux dit optimal – aussi appelé taux
de chômage à inflation stationnaire (TCIS) – ce dernier enclenche une spirale
inflationniste.
Cette accélération du taux d’inflation
prend place au travers de hausses de la demande en biens et services. Elle
accroît également la demande des travailleurs, et fait pression sur les
salaires, ce qui renforce davantage la croissance du taux d’inflation.
De ce point de vue, il sera
difficile pour le président Trump de donner vie à son projet de réduction des
taxes et de financement par le gouvernement de projets d’amélioration des
routes et des ponts sans risquer une forte hausse du taux d’inflation.
Notez qu’au mois d’octobre, la
croissance annuelle de l’indice des prix à la consommation était de 1,6%,
contre 0,2% en octobre de l’année dernière.
La Réserve fédérale aurait donc
peut-être à adopter une position plus agressive vis-à-vis des taux d’intérêt,
afin de contrer toute accélération possible du taux d’inflation.
Le TCIS est une mesure
arbitraire, dérivée de corrélations statistiques entre l’évolution de l’IPC
et du taux de chômage. Ce qui importe pour le TCIS est que la théorie fonctionne,
c’est-à-dire qu’un déclin du taux de chômage en-dessous du TCIS génère une
accélération du taux d’inflation.
Utiliser des corrélations
statistiques comme base d’une théorie signifie que tout peut être justifié.
Imaginons par exemple qu’une forte corrélation ait été observée entre les
revenus de M. Jones et le taux de croissance de l’IPC. Plus le taux de
croissance des revenus de M. Jones augmente, plus l’IPC augmente.
Nous pouvons en conclure qu’afin
de garder le contrôle sur le taux d’inflation, la banque centrale doit
observer et contrôler le taux de croissance des revenus de M. Jones. Cet
exemple n’est pas plus absurde que la théorie du TCIS.
L’objectif d’une théorie est de
présenter des faits de la réalité sous une forme simplifiée. Une théorie doit
provenir de la réalité, et non d’une idée arbitraire basée sur des
corrélations statistiques.
Contrairement à la conscience
populaire, la croissance de l’activité économique ne génère pas une hausse
des prix des biens et services et une surchauffe économique autrement appelée
inflation. Quel que soit le taux de chômage, tant que chaque hausse des
dépenses est soutenue par la production, il ne peut y avoir aucune « surchauffe ».
Une surchauffe se produit si les
dépenses augmentent dans être soutenues par la production, une situation qui
se présente lorsque la masse monétaire augmente. Une fois que la masse monétaire
augmente, elle génère un échange de rien du tout contre quelque chose, ou une
consommation sans production préalable.
En règle générale, une hausse de
la masse monétaire est suivie d’une hausse des prix des biens et services.
Les prix signifient la quantité de monnaie que les individus dépensent pour
obtenir des biens et services. Lorsque de la monnaie est créée, elle intègre
les marchés non pas immédiatement, mais par étapes. Ce qui explique le
décalage entre l’évolution de la masse monétaire et l’évolution des prix.
Si la masse monétaire d’une
économie augmente alors que la quantité de biens demeure inchangée, plus de
monnaie doit être dépensée pour obtenir les mêmes biens (les prix grimpent). A
l’inverse, si la masse monétaire demeure inchangée, il n’est pas possible de
dépenser plus pour se procurer les mêmes biens et services, c’est pourquoi
aucune hausse générale des prix n’est possible. De la même manière, au sein d’une
économie en expansion où la quantité de biens disponibles augmente mais où la
masse monétaire est inchangée, les prix baissent.
La limitation des dépenses
gouvernementales et de la création monétaire est source de création de
capital
Si le président Trump mettait
fin à la création monétaire à partir de rien et réduisait les dépenses de l’Etat,
le secteur privé créateur du capital aurait entre ses mains davantage de
capital réel, ce qui renforcerait le processus de création de capital.
Un renforcement du processus de
création de capital permettrait une hausse de production de biens et
services, c’est-à-dire un renforcement de la croissance économique. En
conséquence, le taux de croissance du prix des biens et services déclinerait,
de la même manière que le taux de chômage.
Au sein d’une économie
non-altérée dont le gouvernement n’est que peu impliqué dans les activités
économiques et où il n’existe pas de création monétaire à partir de rien, les
ressources peuvent être utilisées de manière efficace. Dans un tel
environnement, personne n’aurait besoin du TCIS. Cet environnement serait en
effet source d’une expansion du capital réel, d’un faible taux de chômage et
d’un déclin du taux d’inflation.
Notez également qu’au sein d’une
économie de marché fonctionnant correctement, toute forme de chômage ne peut
être que de nature volontaire. Les individus sont rémunérés dépendamment de
leur contribution à la production de capital. Ceux qui chercheraient à
obtenir un salaire supérieur à leur contribution à la création de capital ne
trouveraient simplement pas d’emploi.
En revanche, les chances que
Donald Trump embrasse une politique de gouvernement limité incapable de
création monétaire à partir de rien sont probablement nulles.
Une croissance des dépenses
gouvernementales sape la création de capital
C’est pourquoi je suis d’avis qu’une
expansion agressive des dépenses gouvernementales a toutes les chances de venir
saper davantage le processus de création de capital et de nous mener vers toujours
plus de difficultés économiques.
Si le processus de création de
capital est capable d’absorber les abus liés à l’expansion du gouvernement et
aux politiques de création monétaire de la banque centrale, alors les
politiques de Donald Trump et de la Fed sembleront fructueuses.
Cette illusion se trouvera
brisée une fois que le capital réel commencera à décliner. L’économie
plongera alors dans une profonde crise économique.
Les politiques laxistes de la
Réserve fédérale et du gouvernement ne feront qu’aggraver la situation. Le
gouvernement n’est pas une entité créatrice de capital – il ne peut qu’en
consommer.