Quelques fois, je suis assez soulagé de savoir que nous sommes en Socialie et que ce n’est plus Sarkozy à la tête de l’État. En effet, l’ex-président avait laissé le pays en piteux état, mais grâce à la douceur du président Hollande, la France a su s’apaiser et retrouver le calme riant qui fait tout son charme.
Et retrouver un État calme mais ferme, assurant la Sécurité pour Tous, était absolument nécessaire. Sans lui, ce serait, bien sûr, le chaos.
Et lorsque se pose la question de savoir si les taxis peuvent ou non tolérer la concurrence d’un nouvel entrant comme Uber avec ses chauffeurs particuliers ou son application Uberpop, il devient nécessaire de rappeler les uns et les autres à la raison. Il serait en effet intolérable pour la France d’après Sarkozy de tomber de Charybde en Scylla, et notre bon François fera donc tout ce qu’il faut pour éviter le désordre en instaurant un État fort.
Sans une Police efficace, des Lois marquant clairement qu’il est interdit d’attenter à la sécurité d’autrui, à sa propriété privée, à son outil de travail, sans une Justice impartiale et sans un gouvernement ferme mais juste, serein dans l’action, et irréprochable sur le plan pénal, on irait rapidement à la catastrophe. Et en matière d’irréprochable, de solide, carré et juste, qui mieux que Thévenoud pour pondre une loi bien comme il faut pour nos amis les taxis ?
Et surtout, comment imaginer une seule seconde une situation incontrôlable dans ce beau pays alors que tout aura été fait pour l’éviter ? Vous pensez, un peu, aux conséquences si jamais les taxis devaient laisser ainsi s’installer la concurrence ? Ce serait comme concurrencer l’Opérateur National de Télécom sur l’accès internet et croire naïvement que les prix descendraient ! Ce serait comme imaginer que cette concurrence dans les transports de cars ou en avion provoquerait une baisse des tarifs ! Sérieusement, vous avez pensé à ces patrons-chauffeurs ? Vous avez pensé aux familles ? Vous avez pensé aux enfants ?
En attendant, on ne pourra qu’admirer le tact, le doigté et l’intelligence marketing des actions entreprises pour donner à nouveau le goût d’emprunter des taxis aux nombreux clients potentiels que compte naturellement la capitale. À commencer par toutes les célébrités qui ont bien vite compris tout l’intérêt qu’il pouvait y avoir à ne surtout pas utiliser Uber, et faire ainsi profiter d’une publicité à la fois gratuite et mondiale sur l’excellence parisienne en matière d’accueil.
À ce point du billet, il m’est indispensable de brosser un peu le contexte de ce qui s’est passé à Paris hier pour que tout le monde prenne bien conscience du petit souci qui pourrait se profiler à l’horizon. En effet, pendant qu’une poignée de taxis remontés comme des dockers syndiqués s’en prenaient à une certaine catégorie d’automobilistes, le monde continuait de tourner.
Il faut ainsi comprendre que les visites impromptues (et malencontreuses) de starlettes qui ont la mauvaise idée de massivement partager leurs expériences bonnes et surtout mauvaises sur des réseaux sociaux, dans une langue maintenant parlée par des centaines de millions de locuteurs, partout dans le monde, ces petits dérapages sur twitter et instagram ont un impact tangible sur le tourisme parisien en particulier et français en général. Mais bon, la France n’est pas en crise et peut bien se passer du tourisme, hein.
Il faut ainsi comprendre que ces démonstrations de violence aveugle et de marketing franchement contre-intuitif entraînent des effets de bords désastreux : à la liste déjà longue de plaies que subissent les voyageurs dans notre pays (agressions dans le RER, grève dans les avions, pannes dans les TGV) on doit maintenant ajouter le tabassage à proximité d’un Uber ou la violence d’un taxi. Mais baste, on s’en fiche, qui, de nos jours, a encore besoin de se déplacer ?
Il faut ainsi comprendre que ces exactions médiatiques donnent une idée assez précise de ce que vaut la capitale en matière de gestion des débordements. En cette semaine où Paris présente sa candidature pour les JO 2024, voilà qui met en confiance, non ? Pour le coup, s’éviter le gouffre financier des J.O. n’est pas une mauvaise opération, non ?
À tout ceci, on doit ajouter quelques questions.
Pourquoi la police est-elle à ce point impavide ? Pourquoi le gouvernement a-t-il si ouvertement choisi de soutenir les taxis dans leur violence face à des gens qui, eux, respectent la loi, contrairement à ce que toutes les abrutissantes conneries débitées par des imbéciles peu au fait des textes de loi laissent croire stupidement ?
Finalement, peut-être que le taxi traditionnel qui fait du black est une légende urbaine et que son lecteur de CB est vraiment en panne ? Peut-être que les petits retours d’ascenseurs entre certaines compagnies de taxi et de gros partis politiques sont une affabulation de personnes mal intentionnées ? Peut-être Agnès Saal n’est pas que la partie émergée de l’iceberg, hein, après tout et que la nervosité des taxis n’est due qu’à sa volonté de ne plus prendre que les transports en commun, hein, non ? Peut-être la population type des taxis n’a-t-elle pas vraiment évolué en 20 ans, et qu’elle n’a pas du tout accueilli en son sein des gens qui ont vu dans les licences et leurs prix déjà élevés un moyen simple de blanchir de l’argent en provenance directe ou indirecte de certains trafics (pas Renault, les trafics, hein) ?
Vraiment, diable diable, pourquoi donc la police a-t-elle choisi de ne rien faire ?
Une autre question se pose, plus pragmatique encore : qui diable ces taxis croient-ils ainsi berner ? Qui croient-ils protéger avec ce genre d’actions ?
Leurs clients ? Ceux-là même qui, en choisissant massivement Uberpop, plébiscitent un service plus adapté à leur besoin ? Leurs confrères, ceux qui n’ont pas fait grève, atterrés de constater qu’une poignée d’excités allait définitivement enterrer leur profession et qui se seraient bien passés de cette publicité désastreuse ? Eux-mêmes, lorsqu’il va falloir, dans les prochains jours, essayer de convaincre à nouveau les gens qu’ils sont là pour les servir et pas pour leur casser la gueule ?
Qui ces chauffeurs croient-ils aider ?
Oh, ils pourront bien, par l’une ou l’autre clef de bras dans le dos du gouvernement, parvenir à faire interdire Uber, ou Uberpop. Mais voilà : aucune loi ne pourra interdire aux Français d’accueillir des passagers dans leur voiture (Blablacar fonctionne très bien). Aucun moyen ne saura jamais s’assurer que ce transport ne recouvre pas un dédommagement financier pour le chauffeur. Aucune loi ne pourra interdire que des gens se passent définitivement du service de taxis, quitte à passer clandestin.
C’est déjà trop tard : il y a quelques jours, les taxis traditionnels avaient perdu beaucoup de terrain devant le nouveau paradigme en place, et devaient sérieusement se remettre en question. Avec ce qui vient de se passer, en perdant la bataille de l’opinion, ils ont définitivement perdu cette guerre économique.
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