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The Hunger Games
est une trilogie écrite par l'Américaine Suzanne Collins qui
s'est vendue à plus de 30 millions d'exemplaires dans le monde, dont
400 000 en France aux éditions Pocket Jeunesse. Aux Etats-Unis, le
premier tome de The
Hunger Games est resté
près de deux ans en tête des meilleures ventes. Le film a fait un véritable
« carton ».
Personnellement,
je n'ai pas lu les livres mais le film, qui vient de sortir sur les
écrans en France, donne envie de les lire. Ce n'est pas un grand film,
dont on ressort avec une forte émotion. Toutefois, c'est un film qui
sort de l'ordinaire, qui ouvre des perspectives de réflexion sur notre
monde, dans la tradition des dystopies classiques :
Un bonheur insoutenable d'Ira Levin
(1970), 1984 de George Orwell
(1949), Fahrenheit 451 de Ray
Bradbury (1953), Nous Autres, de
Zamiatine (1920) ou La Grève, d'Ayn Rand
(1957).
Une dystopie est une contre-utopie, qui décrit un
monde totalitaire ou en tout cas cauchemardesque. En général,
la dystopie met en valeur l'individu contre la
masse, elle valorise le héros solitaire contre l'abrutissement
collectiviste.
Dans The Hunger Games, imaginez un âge sombre, futuriste,
où l'humanité est gouvernée par une classe dominante qui
réprime toute rébellion du peuple par le sacrifice de quelques
enfants, choisis au hasard et obligés de lutter les uns contre les
autres jusqu'à la mort, devant les caméras. La jeune héroïne Katniss, 16 ans, se distingue par son courage et sa
détermination à survivre. Elle se porte volontaire pour prendre
la place de sa jeune sœur dans la compétition. Elle se retrouve
face à des adversaires surentraînés, prêts à
tout. L’auteur, Suzanne Collins, revient sur la création de ce
monde dystopique : « L'univers de Katniss (jouée par Jennifer Lawrence) m'a
initialement été inspiré par la fascination que
j'éprouve pour le mythe grec de Thésée qui, tous les
neuf ans, envoyait une phalange de jeunes garçons et filles dans un
labyrinthe mortel afin de combattre le monstrueux
Minotaure ».
On peut lire
quelques critiques forts intéressantes, rapprochant notamment le film
de thèmes libertariens. Voici par exemple
cet extrait d’un blog
ami (traduction) : « Je ne vais pas complètement vous
gâcher l'intrigue mais pour ceux qui ont vu le film, je voudrais faire
quelques commentaires sur les thèmes libertariens
récurrents dans le film. Ceci est très intéressant
à noter, parce que la culture populaire d'Hollywood a toujours
été anti-marché et anti-liberté au cours des
dernières décennies : le vilain homme d'affaires capitaliste, avec
une moustache frisée, tente de raser une forêt et de mettre à
sa place un parc de stationnement (comme Avatar), le monde a
été sur-pollué et abandonné par des
américains gras, obèses et consuméristes (Wall-E), etc. Les médias, la culture pop et
Hollywood, s’intéressent au
« collectivisme », à
« l'environnement » ou à « la
diversité », plutôt qu’à la non-violence
ou à la conquête de la liberté humaine. The Hunger Games jette tout cela par la
fenêtre. »
Cela dit, on
lit aussi certaines bêtises à propos de ce film : certains
parlent d'une dénonciation du capitalisme et d'un hommage aux
Indignés. Cette analyse est ridicule. Le capitalisme n'est pas un
régime politique, encore moins un régime policier. C'est un
mode de production, fondé précisément sur
l'échange volontaire et libre. Mais certains ne font pas la
différence...
Pour d'autres,
ce film viserait l'avènement glaçant de la
société du spectacle. L'hypothèse est déjà
plus plausible. Le nom choisi pour désigner cette
société futuriste est : « Panem »,
du latin, pain. L'expression latine « panem
et circenses » (« du pain et
des jeux »), décrit le système social de l'empire
romain. Le pouvoir distribuait du pain aux pauvres tous les jours tandis que
les jeux du cirque (dans lesquels des chrétiens ou des esclaves
étaient sacrifiés) permettaient de maintenir une apparence de
paix, par le divertissement. Le rapprochement avec la démocratie de
masse et l’État providence n’est pas interdit…
Karin Westman, enseigne l’anglais à
l'Université du Kansas en s’appuyant sur cette trilogie ainsi
que sur d'autres séries telles qu’Harry Potter. Il soutient que The Hunger Games est un puissant outil de débats au sein
des familles, parce qu'il se rapporte à des questions primordiales
telles que la loyauté fraternelle et la survie de la famille.
Le film surfe
aussi sur la vague du survivalisme,
véritable phénomène de société aux
Etats-Unis. Les survivalistes se préparent à survivre aux guerres, aux catastrophes ou à
l’effondrement économique
en apprenant des techniques de survie et des rudiments de notions
médicales, en stockant de la nourriture, en construisant des abris, ou
en apprenant à se nourrir en milieu sauvage. Le survivalisme
aujourd’hui est devenu une véritable culture présente
dans le cinéma, la littérature ou la bande-dessinée.
Bande-annonce
du film : http://www.wat.tv/video/hunger-games-trailer-...8wb_2hsvn_.html
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