Ma vie est à un tournant qui me
conduit à me poser les questions plus fondamentales et les plus
douloureuses. Certaines de ces questions aboutissent à des
décisions tandis que d’autres débouchent sur de nouvelles
questions.
J’ai en tout cas pris la décision d’écrire aujourd’hui
ma dernière chronique. Je suis désolé pour mes
nombreux lecteurs qui ont souvent été aussi attentifs que
fidèles. Ce fut une expérience fantastique pour moi alors que
je faxais mes premières chroniques en quelques exemplaires destinés
à des amis toujours trop rares. Je remercie tout
particulièrement les lecteurs réguliers de ce blog dont les
commentaires ont contribué à la qualité des
échanges et des réflexions.
Mais c’est un exercice épuisant qui nous entraîne dans une
virtualité bien dangereuse. Parfois, j’ai tellement
l’impression de ressasser, de faire les mêmes constats, de
proposer des pistes pour le changement dans un vide vertigineux. Mais
à quoi bon... Quel est l’impact ? Qui nous écoute ?
Finalement, j’avais l’impression de me défouler, suscitant
la colère et la haine de mes ennemis (qui n’hésitaient
pas à m’envoyer mes menaces ou des messages d’insultes) et
l’admiration sincère de mes amis.
Mais ces lignes sont comme des gouttes d’eau dans un
océan de bruits et de tumultes duquel il ne sortira pas grand-chose
puisque tous les avis se brouillent et se neutralisent.
J’aurai secrètement espéré qu’un
éditeur repère mes écrits sur les blogs… mais les
choses ne se passent pas ainsi dans la vraie vie. Il faut être dans les
circuits idoines, dans les lobbies dominants. Il faut avoir des appuis.
Comment ai-je pu avoir la prétention de croire que je pouvais
espérer m’élever de ma province reculée par la
seule force des mots ?
Je veux en tout cas saluer encore une fois tous les lecteurs qui ont suivi ma
chronique. Je les remercie pour leur patience et leur ouverture
d’esprit. Ils ont accepté la réception hebdomadaire de
mes chroniques de résistance devenues récemment chronique
d’espérance alors que la France se laissait croire au
changement.
Je n’ai jamais eu l’occasion de vous rencontrer physiquement mais
la chronique fut le fil conducteur d’échanges de commentaires et
de point de vue qui m’ont grandement enrichi.
Aujourd’hui, je suis fatigué. J’ai besoin de faire le
point, de me retrouver.
Au-delà du carnaval quotidien, j’ai besoin de
retrouver le silence de la sérénité pour tenter
d’écouter ma voix intérieure qui me guidera vers une
nouvelle espérance. The show must go on…
Merci à tous très sincèrement,
Jean Louis
Caccomo
Chroniques en Liberté
Jean
Louis Caccomo est Docteur en sciences
économiques de l'université d'Aix-Marseille II et maître
de conférences à l'université de Perpignan. Il intervient
comme expert international dans de nombreux programmes de coopération
(Maroc, Algérie, Ukraine, Thaïlande, Mexique, Syrie, Comores,
Chine, Canada, USA).
Les vues présentées par Jean Louis Caccomo
sont les siennes et peuvent évoluer sans qu’il soit
nécessaire de faire une mise à jour. Les articles
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