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Published : May 26th, 2016
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Category : Editorials

J’espère que vous profitez tous des latitudes tempérées de cette année politique, qui rendent soudainement les eaux cristallines alors qu’un soleil brûlant fait rougir les peaux de la diversité et de l’inclusion sur le pont d’Hillary, qui attend, anxieuse, les premiers signes de vents frais qui viendront la pousser vers la terre ferme. Pendant ce temps, sous les eaux calmes, Trump, le Léviathan, attend dans sa confortable pénombre, faisant les cent pas en avant, puis en arrière, solitaire, malveillant, satisfait de ses abus, attendant patiemment le bon moment pour monter à la surface et faire couler sa rivale.

La situation est étrangement calme à l’approche des élections primaires en Californie. A ce stade, les deux gros partis se sont eux-mêmes discrédités au point qu’une odeur de nécrose plane désormais autour des élections de 2016. Qui a déposé un possum mort sur le podium d’Hillary ? Pourquoi Trump ressemble-t-il de plus en plus à un Golum tapi dans l’ombre ? Les partis n’ont plus de gouvernail. Leurs chefs arpentent les ponts de leurs navires tels des revenants. C’est comme si les restes mortels de Millard Fillmore et James Buchanan étaient sortis de leurs tombes pour venir dévorer les cervelles de Debbie Wasserman Schultz et Reince Priebus. L’essence de chaque fantaisie de zombies sortie des entrailles d’Hollywood s’imprègne dans les capillaires d’un établissement politique proche de sa mort, qui fermente et mijote, qui attend d’être chargé sur la barge de déchets de l’Histoire.

Hillary a lancé un « Ave Marie » après la débâcle survenue dans l’Oregon, et proposé de faire de son mari Bill une sorte de tsar économique une fois son tour venu au 1600 Pennsylvania Avenue. C’est à ce moment-là que nous avons tous su que sa croisade était condamnée. Les médias se sont tant moqués d’elle que les tropes d’HBO ont ressemblé par comparaison à des communiqués du contact presse de Proctor & Gamble. Bill a fait du si bon travail en annulant la loi Glass-Steagall que ce duo d’avocats dynamiques (deux pour le prix d’un !) pourrait-il travailler à l’élimination des lois anti-trust, du Premier amendement et de l’habeas corpus – pour que les Etats-Unis deviennent enfin une véritable république bananière ?

Trump a bien évidemment travaillé sur son sourire : yeux plissés, extension horizontale quelque peu étrange des lèvres supportant un visage de cétacé à fanon. L’expression parfaite de sa vie de grande baleine blanche. L’équipe du Good Old Party ne sait plus qu’en faire. Elle se trouve secouée, perchée sur des bouées de sauvetage dégonflées, harpons baissés, attendant que la mer bouillonne sous ses pieds et que ses derniers navires deviennent épaves.

Voilà qui ne fera que généraliser le morcellement de la république, d’abord en matière démographique, puis territoriale. Ce qu’il y a de plus exceptionnel concernant les Etats-Unis est la rapidité à laquelle le pays est monté en puissance. Ils sont aujourd’hui sur le point de connaître la chute de leur Empire. Nous avons à peine eu le temps d’élaborer une culture cohérente que les historiens du futur (en dégustant leur ratatouille et leur rat fraîchement dépecé à la lumière d’un feu de camp) pourront identifier, et voilà que tout percole dans un tourbillon dans lequel il est déjà possible de voir virevolter les Kardashian, PT Barnum, Betsy Ross, Davey Crockett, et Eleanor Roosevelt parmi les détritus de Tupperware brisés et les pages déchirées de l’Affordable Care Act. Quel désastre avons-nous laissé derrière nous.

Quelque chose plane dans l’air qui me pousse à croire qu’Hillary sera abandonnée par la convention de Philadelphie en faveur de l’oncle Joe Biden, qui attend patiemment son tour dans son Wilmington voisin. En parlant de tours, n’est-ce pas le tour de Delaware de devenir président ? Il ferait un chef respectable, et il pourrait même être élu, bien que le parti puisse être dissolu avant la fin de son mandat, juste à temps pour que le Texas fasse sécession de l’Union et montre l’exemple à la Californie, à l’Oregon et à l’Etat de Washington. Avant que vous ayez le temps de dire « ouf », la carte politique des Etats-Unis ressemblera de nouveau à celle de 1861.

Donald Trump sera jeté aux oubliettes avant Thanksgiving. Il laissera une drôle d’emprunte mentale sur le mode de vie de la grande nation d’autrefois, à la manière d’un très mauvais trip au LSD. Et puis les peuples d’Amérique du Nord devront prendre à bras le corps les problèmes générés par un système bancaire en échec, une surpopulation, l’instabilité climatique et la disparition des normes de comportement social.

 

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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé, une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde fonctionnera de manière décentralisée et local.
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