Et si l’Allemagne
trichait et ne détenait pas autant d’or qu’elle le
prétend ? Selon James Turk, expert en métaux précieux,
les réserves d’or de l’Allemagne seraient
épuisées depuis une dizaine d’années.
Par Charles Sannat.
Tout part d’une question
: combien l’Allemagne a-t-elle d’or dans ses réserves ?
Une question qui en soulève d’autres : et si l’Allemagne
trichait et ne détenait pas autant d’or qu’elle le prétend
? Pourquoi chercher à rapatrier tout l’or détenu dans des
coffres étrangers ? Une chose est sûre, il n’y a pas de
fumée sans feu, et la Cour des comptes fédérale
allemande n’exige pas un inventaire exhaustif des stocks d’or de
la Bundesbank sans raison…
L’Allemagne est le 2e
détenteur d’or mondial avec 3395t en réserves, des
réserves qui, pour des raisons à la fois politiques et
historiques, sont stockées pour la plupart à
l’étranger. Si 95% des réserves d’or sont
stockées entre la Fed. à New-York, la banque centrale de
Londres et Paris, c’est à la fois parce que l’Allemagne
craignait à l’époque d’être envahie par
l’ex URSS et aussi pour avoir des réserves disponibles à
titre de garantie, en cas de besoin de devises étrangères.
Le fait qu’aucun audit
n’ait été réalisé depuis plus de 30 ans et
le refus de la Fed. de laisser vérifier le stockage des lingots
à l’intérieur des coffres a mis le feu aux poudres.
Selon James Turk, expert en
métaux précieux, les
réserves d’or de l’Allemagne auraient été
épuisées depuis une dizaine d’années,
en raison d’activités de leasing (location) via des swaps
complexes sur le marché (cf. extrait de l'interview ci-dessous).
L’or allemand ne serait plus, il a été loué. James
Turk avait déjà évoqué les problèmes
de stocks d’or de l’Allemagne à
l’époque, dès 2001.
La Bundesbank a cependant tenu
à rassurer sur son intégrité, par le biais d’un
communiqué de presse sur son site, et a promis, malgré sa
volonté de vouloir continuer de stocker ses réserves à l’étranger,
de procéder à des prélèvements occasionnels de
quelques dizaines de tonnes (150 en tout) pour « vérifier la
teneur en or de ses lingots ».
Pourquoi maintenant ?
À cause de la crise et
parce que l’Allemagne détient les plus importantes
réserves d’or de la zone euro. Dans un climat
d’incertitude économique très forte, l’or devient
un enjeu géopolitique incontournable. Mario Draghi a lui-même
récemment évoqué la possibilité d’euro-obligations
adossées à l’or ; l’Allemagne a donc tout
intérêt à savoir précisément ce
qu’elle a en coffre !
De là à ce que
l’Union Européenne décrète l’interdiction de
la vente libre de l’or, il n’y a qu’un pas. Comme disait
Madame Lagarde il y a peu, « Nous sommes dans une économie de
temps de guerre ».
Sur le web.
Dans une interview sur King World
News, James Turk a déclaré :
« Tout l’or de
l’Allemagne a disparu, car il a été « prêté
» sur le marché. C’est-à-dire que les coffres
contenant de l’or de l’Allemagne ont fini d’être
vidées en 2001, à cause des activités de « leasing
» de la Bundesbank.
Les Allemands en ont
prêté plus de la moitié, et l’autre moitié a
éventuellement été prêtée sur le
marché, ainsi qu’au travers d’échanges (swaps)
compliqués avec les USA. Mais la réalité est que, depuis
2001, cet or allemand a disparu. Ce qui veut dire que tout l’or de
l’Allemagne, supposément entreposé dans des coffres...
tout cet or n’y est pas, il a été «
prêté » sur le marché.
Il n’est pas certain que
cet or prêté soit revenu dans ces coffres, c’est à
dire que ces coffres, qui sont supposées contenir l’or de
l’Allemagne, sont peut-être encore vides. »
Ce
qui est incroyable, c’est qu’il y a 11 ans, James Turk avait
déjà diagnostiqué le problème de l’or
manquant. Voici son essai de 2001, intitulé Behind Closed Doors
(Derrière les portes closes), dans lequel il expose ses
allégations au sujet de l’or de l’Allemagne manquant :
James Turk 2001
En décembre dernier, dans "The
Smoking Gun", j’ai apporté des preuves substantielles que
l’Exchange Stabilization Fund (ESF) intervenait sur le marché de
l’or. À partir de rapports préparés par la
Réserve fédérale, j’ai démontré que
le poids de l’or faisant partie des actifs de la Réserve avait
changé, et que ces changements, dont certains sont significatifs,
découlent d’activités du ESF. Ces rapports de la
Réserve fédérale démontrent de façon
concluante que le ESF est intervenu sur le marché de l’or depuis
au moins 1996.
Malgré le fait que ces rapports de la
Réserve démontrent que le ESF est impliqué «
jusqu’aux oreilles » sur le marché de l’or, de
nombreuses personnes demeurent sceptiques. Je ne sais pas pourquoi. Il est
bon de noter que plusieurs de ces sceptiques obstinés, qui nient
l’implication du gouvernement sur le marché de l’or, ne
vivent pas aux USA, et ils ont peu ou pas d’expérience ou de
compréhension du fonctionnement du gouvernement américain. Mais
même les Américains ont de la difficulté à
accepter que le gouvernement intervienne sur le marché de l’or.
Quoique, de façon ironique, ils sont prêts à admettre que
le gouvernement intervient sur les marchés de la dette, des monnaies fiduciaires
étrangères et même, selon de plus en plus de gens, sur la
Bourse. Il est donc très étonnant qu’ils ne
concèdent pas l’implication du ESF sur le marché de
l’or.
Plusieurs sont sceptiques parce qu’ils
n’ont pas pris le temps de lire les rapports de la Réserve
fédérale eux-mêmes. Peut-être est-il plus facile
d’accepter les paroles d’un bureaucrate gouvernemental qui nie
l’implication du ESF sur le marché de l’or que de chercher
et découvrir la vérité, qui sait ? Ou encore ne
veulent-ils pas croire que leur gouvernement leur ment quand des porte-parole
du Trésor nient les uns après les autres l’implication du
ESF sur le marché de l’or ? Je ne sais pas. Ou peut-être
pensent-ils que les élus travaillent pour le peuple américain,
plutôt que pour certains intérêts, derrière les
portes closes... Ne serait-il pas rafraîchissant de pouvoir jeter un
coup d’oeil derrières ces portes closes et y entendre ce qui
s’y dit vraiment ?
En réalité, peu de choses
émergent de ces réunions secrètes, et les minutes et les
transcriptions de ces réunions qui sont disponibles au public sont
« éditées » de leurs « bonnes parties
», i.e. les déclarations révélatrices. Mais
qu’arriverait-il si quelqu’un oubliait d’éditer ces
« bonnes parties » ? Ce serait fantastique, n’est-ce pas ?
Et bien, asseyez-vous, prenez une grande inspiration, et lisez avec attention
ce qui suit.
Il y a quelques semaines, Reg Howe m’a
contacté pour me demander mon opinion sur quelque chose qu’il
avait découvert. Il voulait une « deuxième opinion
» sur sa découverte, de même manière que je voulais
une « deuxième opinion » après être
tombé sur les rapports de la Réserve fédérale qui
démontraient les activités du ESF sur le marché de
l’or.
Quand j’ai lu ce que Reg me montra,
j’ai été très étonné. Mais, en
même temps, ce que je lisais et ce qui était arrivé
était clair pour moi : quelqu’un avait laissé une
transcription du Federal Reserve Open Market Committee sortir sans les
corrections en rouge habituelles... quelqu’un a oublié
d’éditer quelques phrases révélatrices des
activités du ESF sur le marché de l’or. Ce qui suit est
une transcription de la réunion du 31 janvier 1995 :
M. Mattingly : Il est assez clair que les
opérations du ESF sont autorisées. Je ne crois pas qu’il
y ait de problème légal en termes d’autorité. Les
statuts du ESF sont écrits de façon assez floue pour des mots
comme « crédit » -- ils ont couvert des choses comme les
échanges (swaps) d’or – et cela confère une large
autorité. ( L’emphase est de James Turk)
Prenez la peine de relire la phrase ci-dessus,
et de la relire trois ou quatre fois. Cette affirmation, qui a
échappé à l’éditeur du secrétariat
du FOMC, confirme ce que nous savions déjà, et que le
gouvernement US a toujours refusé d’admettre, à savoir
que le ESF est impliqué dans le marché de l’or. En fait,
l’autorité du ESF est tellement large qu’elle a couvert
des choses comme les « swaps » d’or. En d’autres
mots, l’autorité du ESF est tellement large que l’on
s’en est servi pour autoriser ces « gold swaps ».
Mais, avant d’explorer d'avantage cette
déclaration, nous avons besoin de plus de renseignements sur la
façon dont ces choses se passent.
Les séances de chaque réunion du
FOMC sont enregistrées. Ces enregistrements sont alors transcrits, et
la Réserve fédérale les rend publics après cinq
ans. Donc, les transcriptions des réunions de 1995 ont
été rendues publiques plus tôt cette année et, les
ayant déjà parcourues, je peux vous dire honnêtement que
ces transcriptions ne sont pas que hautement informatives, mais
qu’elles sont également le reflet fidèle de ce qui se
passe derrière les portes closes. Voici ce que la Réserve
fédérale elle-même dit au sujet des transcriptions du
FOMC :
« Depuis les réunions de 1994, le
secrétariat du FOMC produit des transcriptions peu de temps
après chaque réunion à partir d’un enregistrement
audio des minutes, en éditant légèrement les propos
originaux, là où nécessaire, pour faciliter la
compréhension du lecteur. Les participants à la réunion
ont l’opportunité, dans les semaines qui suivent, de
réviser la transcription pour en vérifier la justesse.
Pour les réunions datant d’avant
1994, les transcriptions ont été produites directement des
enregistrements audio dans les filières du secrétariat du FOMC.
Elles ont aussi été éditées légèrement
pour faciliter la compréhension du lecteur. De plus, là
où un ou plusieurs mots manquaient ou étaient inaudibles, on y
a inséré la mention « inintelligible ». Dans
certains cas, des mots ont été ajoutés entre
parenthèses pour compléter la pensée apparente de
l’orateur ou pour corriger une erreur flagrante de transcription.»
Néanmoins, en ce qui touche les
transcriptions d’avant 1994, il subsiste sans doute des erreurs. Les
transcriptions originales ne furent pas complètement
éditées en ce temps, parce qu’elles ne devaient que
servir au secrétariat pour préparer les minutes des
réunions. Les transcriptions éditées d’avant 1994
n’ont pas été revues par les membres présents ou
passés du Comité. »
En d’autres mots, les transcriptions de
1995 sont précises et justes. Elles n’ont pas été
éditées, comme celles d’avant 1994. Alors, la
déclaration ci-dessus de M. Mattingly est précise. Et qui est
ce Monsieur Mattingly ? Virgil Mattingly est le Conseiller
général de la Réserve fédérale, son
aviseur légal en chef.
Le fait que la remarque de Mattingly soit
passée sans commentaires de personne à la réunion du
FOMC implique que tout le monde présent savait exactement à
quoi il faisait allusion. En d’autres mots, son exemple pour expliquer
l’autorité du FOMC a été choisi par exprès.
Les gouverneurs de la Réserve fédérale comprenaient
très bien cet exemple, parce que cela se passait sous leurs mandats.
Je les imagine, tous assis autour de la grande table de conférence du
FOMC, hochant de la tête pour approuver Mattingly se servant de
l’exemple des « gold swaps » pour expliquer la grande
autorité du ESF...
Même s’il parle au passé,
cela ne veut pas nécessairement dire que les « swaps » ont
déjà été effectués. Ces « swaps
» sont sans doute encore effectués, parce qu’il se
réfère à l’autorité qui les a
approuvés, et en a aussi approuvé les lignes de « swaps
» (swap lines), mais il ne se réfère pas à la date
où ces « swaps » ont été effectués.
Afin que la remarque de Mattingly ne soit pas
prise hors contexte, laissez-moi vous donner un peu d’informations de
coulisses. Aussi, je vous invite à lire intégralement la
transcription de 145 pages de cette réunion du 31 janvier 1995 du
FOMC, si vous voulez confirmer la véracité de cette remarque de
Mattingly ainsi que l’information que je m’apprête à
vous donner. En lisant la transcription au complet, vous serez à
même de voir la fréquence des passages édités.
Les commentaires de Mattingly ont
été faits lors d’une discussion du FOMC au sujet de la
détérioration rapide de la situation financière du
Mexique. Des conditions de crise prévalaient depuis que le peso
amorçait une forte descente commencée le mois
précédent, soit décembre 1994. Vous vous souviendrez que
l’administration Clinton, à cette époque, avait
proposé que le Congrès américain débloque des
garanties gouvernementales à hauteur de $40 milliards pour «
sauver » ceux qui avaient prêté de l’argent au
Mexique, ce que le Congrès refusa. L’administration, alors, fit
des pieds et des mains pour trouver un moyen de « régler »
le problème. Incapable de se servir du Trésor directement
à cause du Congrès, l’administration se tourna alors vers
le ESF.
Parce que la Réserve
fédérale devait faire partie du règlement
proposé, le FOMC revoyait le rôle que jouerait la Réserve
en conjonction avec le ESF. Il y avait une proposition sur la table à
être considérée par le FOMC. Était présent
un certain Ted Truman, une sorte de « Monsieur-qui-répare-tout
» (Mr. Fix-it), qui semblait être la courroie de transmission
entre le Trésor et la FED, et c’est lui qui présentait la
proposition. Et il répondait aux membres du FOMC qui se demandaient si
le ESF avait l’autorité morale de faire ce qui était
proposé. C’est à ce moment que la remarque de Mattingly
fut faite, en se servant de l’exemple des « gold swaps »
pour démontrer à quel point l’autorité du ESF
était grande.
Pour vous donner une idée de la teneur
des discussions à cette réunion du FOMC, voici un
échantillon de la transcription :
M. Melzer : Quelle est la capacité du
Trésor ou du ESF à nous retirer d’une obligation (comme
de repayer la Réserve fédérale) si les fonds ne sont pas
approuvés par le Congrès ? Ont-ils la capacité de tout
simplement dire ‘Nous nous y sommes engagés, donc nous allons
payer la FED ?’
M. Truman : Oui, ils le peuvent.
M. Melzer : Mais alors, s’ils peuvent
faire cela, pourquoi ne peuvent-ils pas avancer la somme eux-mêmes ?
M. Truman : Ils le pourraient, mais je pense
qu’ils sentent qu’il serait mieux, pour leurs objectifs,
d’avoir beaucoup de monde – (apparemment la suite de ses
commentaires ont été édités)...
La discussion se poursuit alors sur ce point,
en abordant la relation entre le ESF et le Trésor. Les commentaires
suivants confirment le fait que le ESF n’utilise pas de « fonds
alloués », ce qui signifie que le ESF n’a à
répondre qu’au Secrétaire du Trésor et au
Président. Toutes les actions du ESF sont au-delà de
l’autorité du Congrès.
Allan Greenspan (chairman) : Pourrais-je
répondre formellement au gouverneur Lindsey ? La question ici est
à savoir si les sommes que le Trésor américain nous
verse doivent être « allouées »; je pense que
c’est ce que nous devons examiner ici. En examinant les versements,
nous devons nous assurer de leur parler (le Trésor) au sujet de ce qui
se passe si ils ne reçoivent pas les fonds alloués.
M. Truman : M. Greenspan, le Exchange
Stabilization Fund (ESF) n’a pas de fonds alloués.
M. Greenspan : Allons-nous obtenir des sommes
du Exchange Stabilization Fund ?
M. Truman : Je crois que c’est ce qui
était au programme.
M. Greenspan : Okay.
Speaker(?) : Ce n’est pas la même
chose que le Trésor.
M. Truman : Non, mais il y a un
précédent dans les années ’60 – je pense que
la question était à l’époque à savoir si le
Trésor pouvait s’engager dans des opérations d’échanges
en-dehors du ESF – avec les bons Roosa. Le Trésor a émit
les bons Roosa pour obtenir des monnaies étrangères et s'est
servit de ces monnaies pour nous couvrir. Cela n’impliquait pas de
fonds alloués. Cela fut traité en tant qu’opération
de gestion de dette.
Le passage ci-dessus confirme ce que nous
savions déjà, mais plusieurs refusent de l’admettre. Le
ESF est un fond occulte qui échappe à l’examen du
Congrès. Il peut servir à « déjouer »
presque tout (i.e. en n’étant pas sujet aux procédures
gouvernementales normales). Ce n’est pas étonnant que tant de
gens veuillent se débarrasser du ESF. Il n’a pas de place dans
nos institutions démocratiques. Il n’est pas sujet aux
vérifications normales qui ont été mises en place de
façon si minutieuse par les Pères Fondateurs,
vérifications qui ont prouvé avec le temps être si
essentielles au contrôle du gouvernement fédéral. Le ESF
constitue même l’antithèse de la représentation
gouvernementale, parce qu’il soumet un peuple libre à une force
gouvernementale inconstitutionnelle. Toujours pas convaincu ? Voici
d’autres extraits :
M. Lindsey : Ma deuxième question a
à voir avec notre crédibilité. Je ne sais pas quelles
questions poser, et j’espère que vous m’aiderez à
cet effet. J’ai devant les yeux ce document, dans lequel il y a une
page intitulée ‘Qu’est le Exchange Stabilization Fund
?’. Le document nous parvient des Affaires internationales du
Trésor. Je suppose que ce sont eux qui l’ont écrit.
J’ai moi-même écrit assez de ces documents pour savoir ce
que vous faites, c’est à dire exprimer votre point de vue. Le
paragraphe 3, sans mentionner les bouts manquants du paragraphe 2, me rend
quelque peu nerveux. Le paragraphe 3 indique que les fonds du ESF servent
à faire des arrangements (swaps) avec des gouvernements
étrangers, à financer des interventions sur le marché,
à procurer du financement à court terme, etc., et tout cela est
bien. Alors, à la base, le paragraphe 3 établit qu’il y
aurait des précédents. Ma question alors serait :
‘Faisons-nous toutes ces belles choses sans que ce soit pour supporter
le dollar? Est-ce sans précédent vis-à-vis du fait que
nous supportons une autre monnaie ?’
M. Truman : Ce qui se dit au deuxième
paragraphe –
M. Lindsey : Je parle du troisième
paragraphe. Je reviendrai au deuxième paragraphe dans un moment.
Désolé, je suis un peu désordonné... le document
dit que le ESF a fait toutes ces choses.
M. Truman : La législation qui
régit les objectifs du ESF a été changée, je
crois pour la plus grande partie, dans les années ’70. Les
changements incluaient, dans les termes, que le gouvernement des
États-Unis et le Fond monétaire international avaient
l’obligation de promouvoir des arrangements de taux
d’échange menant à un système stable de taux
d’échange. Ce qui fut interprété pour inclure des
prêts à la Bolivie pour l’aider à maintenir des
taux d’échange stables.
M. Lindsey : Alors, c’est arrivé
par le passé ?
M. Truman : Oui. Ils ont fait des prêts
ou des arrangements financiers avec au moins 31 pays autour du monde pendant
les 50 dernières années.
M. Lindsey : Je pense que nous serons tous
questionnés à ce sujet. Pouvez-vous lire ce document et me dire
qu’il n’y manque rien que je devrais savoir? Est-ce non seulement
la vérité, mais toute la vérité ?
M. Truman : Je ne peux que dire que les
avocats du Trésor se sont penchés sur la question de savoir si
ces opérations sont légales, sous l’autorité large
de ce qu’ils peuvent faire et quel en est le but –
M. Mattingly : Je peux aider ?
M. Lindsey : Oui.
M. Mattingly : Il est très clair que
ces opérations du ESF sont autorisées. Je ne crois pas
qu’il y ait de problèmes légaux en termes
d’autorité. Les statuts sont assez vagues dans les termes comme
‘crédit’ – ils couvrent des choses comme les «
gold swaps »- et ils confèrent une grande autorité. Le
Conseiller de la Maison-Blanche a appelé le Conseiller
général du Trésor et lui a demandé
‘Êtes-vous certain ?’ et le Conseiller
général du Trésor lui a répondu ‘J’en
suis certain’. Personne n’y voit de problème légal,
si ça peut aider. (emphase de James Turk)
M. Lindsey : Manque-t-il quelque chose
à cette page ?
M. Mattingly : Non, il n’y manque rien.
Si vous regardez le dernier paragraphe, par exemple, cela fait partie des
statuts.
M. Lindsey : Au sujet d’avertir le
Congrès d’avance par écrit ?
M. Mattingly : Les statuts disent que, avec la
permission du Président, ils peuvent effectuer des prêts.
Et voilà ! Le ESF n’a pas
à avertir le Congrès de quoi que ce soit d’avance. Il est
sous la seule autorité du Secrétaire du Trésor et du
Président, et il peut faire des « gold swaps » sans
approbation du Congrès, ce qui nous amène à un point
important que j’ai souligné dans The Smoking Gun.
J’avais noté quelque chose de
curieux dans la correspondance émanant du Département du
Trésor. Le Secrétaire ne répondait jamais lui-même
aux lettres questionnant le ESF, même si ces lettres lui étaient
personnellement adressées. Plutôt, c’était toujours
un de ses assistants qui répondait. Je me demandais alors si la
chaîne de commandement du Trésor n’était pas
utilisée de la même façon que le Président Nixon
avait essayé de faire avec la chaîne de commandement de la
Maison-Blanche, afin d’éviter de tomber dans un scandale de type
« Watergate ». Je demandais même, dans The Smoking Gun :
« Est-ce que la connaissance qu’avait le Secrétaire Summer
des activités du ESF expliquerait pourquoi ses assistants, et non lui,
écrivaient les lettres qui niaient l’implication du gouvernement
américain dans le marché de l’or? » Les extraits
ci-dessus de la transcription du FOMC établissent clairement que ma
question exige une réponse.
Il devient de plus en plus clair, à
mesure que les preuves sortent, que le Secrétaire du Trésor ne
répond pas aux lettres au sujet du ESF parce que lui, mais non ses
assistants, est au courant de jusqu’à quel point le ESF est
impliqué dans les activités touchant l’or. Ses assistants
peuvent répondre que le ESF n’est pas impliqué parce que,
selon ce qu’ils savent, ils disent la vérité. Cependant,
nous avons maintenant assez de preuves de l’implication du ESF dans le
marché de l’or. Donc, le Secrétaire du Trésor ne
répond pas aux lettres posant des questions sur le ESF et ses
activités dans le marché de l’or. Il ne peut y
répondre en toute vérité sans « mettre les pieds
dans le plat ». Au contraire de ses assistants, il est au courant de
tout ce qui se passe avec le ESF. Ou au moins la plupart de ses assistants,
parce que l’un d’eux, un certain Ted Truman, est là
jusqu’aux coudes à essayer de faire la lessive du ESF.
À partir des transcriptions du FOMC, il
est évident que Ted Truman joue un rôle spécial. Quoique
inscrit sur la liste des participants en tant qu’ «
économiste », son rôle est loin d’être
ordinaire. Les transcriptions révèlent qu’il parle clairement
au nom du Département du Trésor dans les réunions du
FOMC, et qu’il semble bien connaître le ESF. Ses connaissances
profondes démontrées dans les minutes des réunions du
FOMC nous font penser qu’il est non seulement bien informé des
opérations du FOMC, mais qu’il est probablement impliqué
intimement dans les décisions au FOMC. En conséquence,
l’extrait suivant est particulièrement intriguant :
M. Parry : Quelle est la taille du ESF ?
M. Truman : Les fonds utilisables du ESF
aujourd’hui, en comptant les monnaies étrangères comme
étant utilisables, tournent autour de $25 milliards.
M. Parry : Pouvez-vous nous dire comment ces
fonds sont répartis ?
M. Truman : Autour de $5 milliards sont
investis dans des sécurités du Trésor et le reste est
à peu près divisé également en marks et en yens.
Je crois qu’ils ont un peu plus de yens que de marks.
M. Parry : Merci.
M. Boehne : Est-ce qu’une partie en est
liée d’aucune manière au-delà de ce que nous avons
parlé pour le Mexique ?
M. Truman : Liée seulement dans le sens
qu’ils ont un autre arrangement (swap) avec la Bundesbank.
Ne serait-il pas intéressant de savoir
ce que ce « swap » avec la Bundesbank comprenait ? Quelle en est
la nature ? Est-ce un échange dollar/deutchemark ? Ou
n’échange-t-on pas autre chose, comme l’or peut-être
?
De l’or échangé avec la
Bundesbank ? Quelle idée folle... vraiment ? J’ai
déjà établi que le ESF est fortement impliqué
dans l’or. La seule chose que je n’ai pas établie est avec
qui le ESF a effectué ces « swaps » dont Virgil Mattingly
parlait.
Essayons d’additionner les
éléments un et un et de voir si nous ne pouvons pas trouver la
réponse. Selon Virgil Mattingly, le ESF a autorisé des «
gold swaps », présumément dans un passé
récent (vers 1995). Selon Ted Truman, le seul « swap »,
à part celui qui fut effectué pour le Mexique, est celui avec
la Bundesbank. Donc, le ESF a négocié des « swaps »
d’or avec la Bundesbank.
C’est une proposition
intéressante, et une qui va comme un gant avec un autre fait qui vient
d’être découvert. Des enquêtes intéressantes
de Mike Bolser, qui a assisté Reg Howe dans sa poursuite contre le BIS
(Bureau of International Settlements), a révélé que le
Trésor a fait un petit changement, mais combien significatif, dans ses
méthodes comptables. Mike s’est rendu compte que le
Département du Trésor a changé la désignation de
1,700 tonnes d’or inventoriées à West Point, New York,
qui étaient désignées « Gold Bullion Reserve
», pour « Custodial Gold » (or sous garde).
Ce changement s’est fait sans
explications, alors Mike, plutôt que de laisser la chose
inexpliquée, contacta diligemment le Trésor pour leur poser
deux questions en apparence très simples. Premièrement, le
Trésor pourrait-il expliquer pourquoi ils effectuèrent ce
changement et, deuxièmement, qu’est-ce que ce changement dans la
désignation signifie en regard de la propriété de
l’or à West Point ?
Ce sont des questions simples, mais qui ont
sans doute touché des nerfs de trop près. Ce qui ne surprendra
pas, le Trésor n’a toujours pas répondu à Mike.
J’ai ma propre idée sur ce que Mike a découvert, et pourquoi
le Trésor est si discret à ce sujet. Je crois que ce changement
dans la désignation est relié aux « gold swaps » du
ESF. Voici comment je vois la chose :
Ce changement que Mike a remarqué a
possiblement eu lieu comme résultat de ce que des comptables ont
observé en regardant les états financiers de la US Mint qui
étaient préparés en vue de son rapport annuel pour
l’année fiscale se terminant en 2000. Notez que le
précédent directeur de la US Mint, Phillip Diehl,
démissionna début 2000, donc c’était le premier
rapport annuel du nouveau directeur, Jay Johnson. S’il y a une chose
que les bureaucrates font bien, ils se donnent beaucoup de peine à
appeler les choses de leurs vrais noms. Agir autrement reviendrait à
mettre leur emploi en péril si quelque chose sous leur
responsabilité est sur la sellette au Congrès, et il a
été déterminé par la suite que le nom
attribué à quelque chose était erronée ou
trompeur.
En conséquence, ce changement dans le
libellé pour près de 17,000 tonnes d’or à West
Point de « Gold Bullion Reserve » à « Custodial Gold
» (or sous garde) a été fait exprès. C’est
arrivé pour une raison. Cette conclusion est d’autant plus
plausible, parce que le Trésor n’a pas changé
l’appellation de « Gold Bullion Reserve » à «
Custodial Gold » pour décrire l’or entreposé
à Fort Knox ou à la US Mint à Denver. Peut-être
que le nouveau directeur Johnson a vu quelque chose qu’il n’a pas
aimé... qu’est-ce que cela pourrait être ?
J’ai déjà
additionné les éléments un et un, et établi que
le ESF a des « gold swaps » avec la Bundesbank. Alors il est
aisé d’ajouter la supposition suivante à
l’équation en concluant que l’or de West Point a
été échangé contre l’or de la Bundesbank,
ce qui a nécessité sa reclassification de « Gold Bullion
Reserve » à « Custodial Gold ». Selon moi, voici ce
qui s’est passé :
Le Trésor voulait rendre de l’or
disponible pour quelques « bullion banks » (banque
spécialisées dans le commerce d’or). Je base cette
affirmation sur un fait de base pour moi, à savoir que plusieurs des
grosses « bullion banks » tiennent des livres sur l’or qui
sont déséquilibrés, à en être
désespéré. En ayant emprunté short et
prêté long, ces banques sont, dans leur quête de profits,
tombés dans le piège si attirant mais souvent fatal des
banquiers : une inadéquation de leur bilan de prêts. Mais ce qui
est pire pour ces banques, c’est qu’il est plus difficile pour
elles de s’extriquer de ce piège mortel, parce qu’elles
n’ont pas déséquilibré leur bilan de prêts
en dollars, comme nous savons tous que les dollars peuvent être
créés à partir de rien par la Réserve
fédérale si des banques en ont besoin pour sortir d’un
tel piège. Non, ces banques ont déséquilibré leur
bilan d’or. Et personne, pas même la Réserve
fédérale, ne peut créer de l’or à partir de
rien.
Alors, étant donné cette
réalité sur la nature de l’or, le Trésor devait se
tourner ailleurs pour trouver l’or nécessaire pour 1)
empêcher ces banques de faire faillite à cause de leurs obligations
en or découlant de leurs bilans d’or
déséquilibrés dans un environnement où il
devenait de plus en plus difficile de s’en procurer et/ou 2) pour
garder le prix de l’or bas pour minimiser l’effet qu’une
faillite de ces banques amènerait, nonobstant le fait que
l’offre en serait réduite, dû au fait que la fabrication,
année après année, excédait les nouvelles
extractions d’or. Plutôt que d’avaler la pilule
amère de la faillite de certaines banques sur leurs obligations
d’or, le Trésor rechercha des alternatives, et en trouva une :
il mit les mains dans la caisse, connue jusqu’ici sous le nom de
« Gold Bullion Reserve », à West Point. Ils
échangèrent cet or avec la Bundesbank. J’expliquerai plus
tard comment ils s’y prirent, mais considérons tout d’abors
les aspects pratiques de cette transaction.
Selon toute vraisemblance, ces banques, en
particulier, avaient besoin d’or en Europe, où leurs obligations
furent établies à l’origine. Il se prête peu
d’or sur le marché de New York, et il y a un problème d’ordre
pratique à prendre de l’or à West Point sans alerter les
auditeurs du gouvernement. Cela coûte cher, aussi. De plus, il est
probable qu’une partie de l’or à West Point provienne de
la fonte des pièces confisquées en 1933. Même si cet or
pouvait être sorti des coffres de West Point et mis sur le
marché sans éveiller les soupçons, les sonnettes
d’alarme se mettraient à sonner, tout d’abord chez les
raffineurs, et bien vite sur le marché, parce que tout le monde sait
que le gouvernement américain a des barres d'or généré
via la fonte de pièces d'or confisquées sous Roosevelt.
L’apparence de ces lingots provenant de pièces fondues
attirerait tout de suite les soupçons que quelqu’un puiserait
dans la Réserve d’or des États-Unis, ce que le
Trésor ne pourrait pas permettre dans sa « gestion » des
choses, parce que personne ne peut puiser dans la Réserve d’or
sans l’approbation du Congrès. Donc, le problème pratique
consiste à franchir ces obstacles, mais la solution est relativement
simple.
Le Trésor a de l’or à West
Point, la Bundesbank a de l’or en Europe. Le Trésor ne peut
transiger directement avec la Bundesbank parce que, contrairement au ESF, le
Trésor est sujet à l’approbation du Congrès. Alors
le Secréataire du Trésor et le Président décident
d’utiliser le ESF pour établir un canal d’échange
d’or avec la Bundesbank.
En procédant ainsi, l’or dans les
coffres de la Bundesbank en Europe devient de l’or du ESF, et ils
peuvent en faire ce qu’ils veulent, comme prêter cet or à
certaines banques en difficulté. Et, comme résultat, la
Bundesbank possède maintenant l’or à West Point qui,
à cause de ce « swap », est maintenant reclassifié
« Custodial Gold » (or sous garde), vu que le Trésor
n’en est plus le propriétaire, l’ayant
échangé via le ESF pour de l’or en Europe,
propriété de la Bundesbank. Dossier clos. Le mystère du
prix anormalement bas de l’or est résolu : le coupable est le
ESF.
Ce prix anormalement bas de l’or est le
résultat, et les preuves en sont de plus en plus irréfutables,
de l’implication profonde, voire très profonde, du ESF sur le
marché de l’or. Ils sont impliqués pour plus de 1,700
tonnes, le poids de l’or entreposé à West Point, qui est
probablement échangé au taux de quelques centaines de tonnes
par année, de 1995 à 2000. J’au aussi deux petites choses
que je voudrais partager avec vous, pour ajouter un peu plus de
validité à ma supposition.
Premièrement, il y a un ou deux mois,
j’en étais à analyser le bilan du ESF pour 1998 et 1999.
En tant qu’ancien banquier, je m’y connais quelque peu en
comptabilité, en incluant où trouver ces gros trous à
travers lesquels les camions proverbiaux peuvent passer. Et j’en ai
trouvé un, qui pourrait suggérer que, ces deux années,
plus de 975 tonnes d’or venant du ESF firent leur apparition sur le
marché. Évidemment, après en être arrivé
à cette conclusion, je voulais la vérifier. Alors j’ai
appelé un des plus grands experts du marché de l’or dont
les analyses d’offre et de demande sont les meilleures, et il est
convaincu que de l’or de la Réserve des États-Unis est
entré sur le marché depuis plusieurs années.
Sans lui faire part de mon analyse des bilans
du ESF, je lui ai demandé combien d’or est venu du
Trésor/ESF en 1998 et 1999 au total. Sa réponse fut de 1,000
tonnes, une petite différence de ce que j’avais déduit
des états financiers du ESF. Quand je lui ai dit que nous en
étions tous deux arrivés à la même conclusion
à partir de sources différentes, il rit un peu mais ne sembla
pas surpris le moins du monde, étant tellement convaincu que le
Trésor/ESF constituait une source majeure d’or depuis des
années. J’ai revu ses chiffres sur l’offre et la demande
en profondeur depuis 1994, et j’ ai déterminé que
jusqu’à 2000 tonnes d’or provenant de la Réserve
peut avoir trouvé son chemin sur le marché, afin de pouvoir
garder le prix de l’or aussi bas qu’il l’est, ce qui
m’amène à la deuxième petite chose que je voudrais
partager avec vous. C’est tout aussi intriguant.
Ce même individu m’a fait part il
y a quelques mois d’informations étonnantes provenant
d’une source en Europe. Il me dit que les coffres d’or de la Bundesbank
étaient vides, ce qui m’a semblé tellement farfelu que
j’ai eu du mal à y croire. Il admit aussi que cette nouvelle
l’a troublé quand il l’a entendue, et qu’il
n’en avait pas d’explication adéquate. Il savait que la
Bundesbank était active dans les prêts d’or, mais il avait
de la difficulté à accepter la possibilité que les 3,400
tonnes qu’elle possédait avaient été
entièrement prêtées. Et pourtant, il avait une grande
confiance en sa source.
Nous savons maintenant ce qui s’est
passé. La Bundesbank a prêté 1,700 tonnes, la
moitié de ses réserves de 3,400 tonnes; les autres 1,700 tonnes
ont été échangées pour de l’or des
réserves américaines, ce qui amena le changement dans les
coffres de West Point de « Gold Bullion Reserve » à
« Custodial Gold ». En d’autres mots, les coffres de la
Bundesbank sont vides parce que la moitié de son or est
entreposée à West Point, non en Europe, et que l’autre
moitié a été prêtée.
Malgré les preuves irréfutables
de l’implication du ESF dans le marché de l’or, deux questions
demandent des réponses. Premièrement, quels sont les motifs du
ESF ? Malheureusement, nous ne le savons pas de façon certaine.
Plusieurs, et j’en suis, sont
d’avis qu’un des motifs serait d’utiliser l’or pour
procurer les liquidités nécessaires à sortir certaines
grosses banques de leurs bilans d’or désastreux, elles qui ont
imprudemment déséquilibré leur ratio actifs/risques. Ce
sont ces banques qui se livrent à des activités, certains
diraient anormales, sur les produits dérivés, qui sont
nommées en tant que co-défendants dans la poursuite de Reg Howe
contre la BIS. Que cette liste inclue la plus grande banque d’Allemagne
pourrait expliquer pourquoi la Bundesbank a accepté de participer
à ces « swaps d’or »... elle venait à la
rescousse d’une des leurs.
D’autres prétendent que leur
motif est de manipuler le prix de l’or à la baisse pour que les
chiffres sur l’inflation paraissent mieux qu’ils le seraient. Et
d’autres, encore, sont d’avis que le gouvernement
américain, agissant sous les instructions des grosses banques, veut
détruire son vieil ennemi, l’or, sans égard au fait que
l’industrie minière de l’or serait détruite
également.
Cette dernière théorie
n’est pas si farfelue. Et elle a un certain poids, parce que l’or
est la seule monnaie qui fasse partie du libre-marché. Contrairement
aux monnaies nationales, lesquelles circulent parce que garanties par les
gouvernements, la valeur de l’or dérive de ceux qui comprennent
qu’il est utile en tant que monnaie. Et les gouvernements et les
banques n’aiment pas le fait que, malgré qu’ils puissent
manipuler le prix de l’or pendant un temps et, comme nous l’avons
vu ces dernières années, même pendant longtemps, ils ne
puissent pas à la fin contrôler le prix de l’or, tout
comme ils ne pourraient pas contrôler le prix d’un Picasso. La
valeur d’un Picasso est déterminée par le
libre-marché, et la valeur de l’or aussi. Pour faire court, la
valeur de l’or est déterminée par vous et moi, pas par
les banques centrales, par le gouvernement américain ou tout autre
gouvernement, agissant seul ou en groupe. Mais le gouvernement
américain ou bien n’a pas compris encore, ou refuse
d’admettre, cette réalité, à savoir que leur
pouvoir de contrôler l’or est limité. Cette conclusion est
inexplicable, à moins d’accepter la notion que les gouvernements
ont la mémoire courte et qu’ils auraient dû apprendre par
expérience.
Si la logique prévalait, le
gouvernement américain aurait appris de ses tentatives ratées
des années ’60 pour garder le prix de l’or à $35
que c’est le marché qui détermine la valeur de
l’or. Mais au lieu de cela, le gouvernement va bientôt comprendre
qu’il ne peut pas plus empêcher le prix de l’or de monter
en manipulant le « taux flottant » aujourd’hui qu’il
ne l’a pu le faire, il y a plus de trente ans, en manipulant le «
taux fixe ». C’est le taux d’échange du
libre-marché qui prévaudra entre l’or et les dollars, et
éventuellement arrivera ce qui est arrivé dans les
années ’70, quand le prix artificiellement bas de $35 devint
intenable : le prix de l’or va grimper plus haut. Il vaut la peine de
se souvenir que le prix de l’or a presque triplé dans les 18
mois suivant l’abandon du taux fixe, en août 1971.
Et demeure cette deuxième question
à laquelle nous n’avons pas de réponse :
Jusqu’à quel point le bas prix exceptionnel de l’or est-il
dû aux agissements de certaines « bullion banks », qui ont
contribué à garder le prix bas en étendant les lignes de
crédit sur l’or de façon si extrême, et au ESF, qui
a perpétué ces agissements ? Cette question n’a pas de réponse
ou, tout du moins, pas encore. Mais, à mesure que la
vérité sur les agissements du ESF sur le marché de
l’or fait surface et est connue du plus grand nombre, le prix de
l’or remontera à un niveau plus normal, comme il l’a fait
en août 1971. Le haut prix que l’or atteindra
éventuellement sera un très bon indicateur des dommages que
certaines « bullion banks » et le ESF auront infligés aux
compagnies minières d’or et à l’indutrie de l’or
en général.
En conclusion, quoique nous ne pouvons
être certains que ces motifs que j’attribue au gouvernement
américain soient tels que je le dis, une chose est claire et ne peut
être niée : le gouvernement des États-Unis ne peut plus
prétendre que le ESF n’est pas impliqué dans l’or.
Nous en avons maintenant la preuve irréfutable, au-delà de tout
doute raisonnable : le ESF est impliqué dans le marché de
l’or. Pour nous, c’est un fait, parce que nous avons pu jeter un
regard derrière les portes closes.
Avec nos remerciements pour la
traduction de l'interview de James Turk à GoldBroker.com
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