L’Iran est le plus important fournisseur de
pétrole de la Turquie. Celle-ci a récemment commencé
à régler ses importations de brut non seulement en lires mais
également en or. La Turquie a ainsi exporté 11,7 milliards de
dollars d’or et autres métaux précieux depuis le mois de
mars dernier, alors que l’Iran se voyait exclure de la Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication
(SWIFT) et se retrouvait dans l’incapacité de compléter
d’importants transferts de fonds internationaux. 10,2 de ces 11,7
milliards de dollars d’or ont, selon le site internet de l’agence
Turque des statistiques, été transférés vers
l’Iran et les Emirats Arabes Unis.
Le déficit du compte courant de la Turquie
est le deuxième le plus élevé du monde avec 77,1
milliards de dollars – soit 10% de son PIB. Les Etats-Unis sont en
tête de classement.
Le fait que la Turquie soit cette année
devenue un pays exportateur net d’or physique pose un problème
de représentation des données relatives au commerce
international. L’utilisation d’or par la Turquie est un facteur
clé dans le cadre des efforts du pays à améliorer la
notation de ses obligations.
Comme je l’ai déjà
mentionné auparavant, le gouvernement tente actuellement de
transférer les 302 milliards de dollars d’or physique des
ménages vers les banques pour augmenter la masse monétaire
disponible dans l’économie.
‘Les données du mois d’octobre
s’avèreront essentielles, puisque les Etats-Unis viennent de
demander à la Turquie de n’exporter de l’or ni vers
l’Iran ni vers les Emirats Arabes Unis’, déclarait Ozgur Altug, économiste
en chef chez BGC Partners à Istanbul dans un
rapport publié hier.
La hausse des exportations de métaux
précieux s’élève pour les trois premiers
trimestres de 2012 à 14% par rapport à l’an dernier,
annonçait récemment Gulay Girgin, économiste chez Oyak
Securities à Istanbul.
‘En observant les données
liées aux activités commerciales de la Turquie à
l’exclusion de celles liées à l’or, la situation
n’apparaît pas comme très brillante’, déclarait
à son tour Gizem Ostok
Altinsac, économiste chez Garanti Yatirim, branche d’investissement de la plus grosse
banque de Turquie. ‘Je pense que les analystes prêtent beaucoup
trop d’attention à tout cela, le principal, c’est que le
déficit du compte courant de la Turquie s’en trouve
réduit’.
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