Les marchés grimpent ? Vraiment ? Le nombre de sociétés du S&P 500 dont le titre évolue au-dessus de leur moyenne mobile à 200 jours a basculé. Pour dire les choses simplement, le marché, dans son ensemble, ne valide pas ce mouvement. Plus grave, si les résultats des entreprises se maintiennent, la réalité c’est que les chiffres d’affaires eux baissent, et que la progression des résultats n’est liée qu’à une augmentation significative de la productivité et de la rentabilité basées elles-mêmes sur les délocalisations, la robotisation et de façon générale la compression massive des coûts à commencer par les masses salariales.
Cela veut dire à terme de moins en moins de clients solvables.
Dans sa globalité, le marché est en train de perdre son souffle, mais les indices continuent de grimper, comment cela est-il possible ? Tout simplement parce que le marché est porté à bout de bras par une petite poignée de sociétés technologiques. Ces entreprises sont Apple, Amazon, Microsoft et Alphabet.
Ce sont les entreprises les plus populaires de la planète, tous les gestionnaires, et même la Banque nationale suisse, les achètent à tour de bras.
Si vous ôtez ces sociétés du S&P 500, cet indice est en baisse. En quoi est-ce important ? Car les fondamentaux de ces entreprises sont en train de se retourner. La communauté des investisseurs courra bientôt à la recherche de la porte de sortie.
Prenons Apple, par exemple. Les ventes de son produit phare, l’iPhone, ont commencé à baisser il y a un an. Elles ont baissé durant trois des quatre derniers trimestres sur base annuelle. Pourtant, durant cette période, la valeur de l’action a augmenté de façon incroyable, de 75 %.
Donc, on a le titre Apple qui a progressé de 75 % tandis que les ventes de son produit phare baissent, et que son chiffre d’affaires des 12 derniers mois est inférieur aux résultats de 2015. Et c’est cette société, ainsi que quelques autres, qui soutient l’intégralité du marché.
Nous sommes à nouveau dans la situation que nous avons connue à la fin 2007… ou au début de 2000, tout dépend de votre point de vue. Nous savons tous comment cela s’est terminé dans les deux cas. (…)
Article de Graham Summers, publié le 9 mai 2017 sur gainspainscapital.com