Les très récents débats de
l’élection présidentielle américaine ont soulevé quelques questions
intéressantes, telles que : si les Romains avaient pu voter,
auraient-ils élu Caligula ? Le Parti Républicain pourra-t-il se remettre
de l’épisode Donald Trump ? Et si les bureaucrates du parti décidaient
de tirer le tapis de sous les pieds de Trump, comme ils menacent de le faire
(ce par quoi ils entendent cesser de financer sa campagne), couleraient-ils
quand même avec lui ? Les Etats-Unis sont-ils encore une nation, ou
sont-ils devenus le plus gros comedy club du monde ? Où est le Deep
State quand nous avons vraiment besoin de lui ?
L’odeur qui se répand au
travers des terres est celle des Républicains et de leurs chevelures en feu.
Et pourtant, les gloussements de surprise d’Hillary face à la fissure qui
s’ouvre sous les pieds de son adversaire finiront par s’estomper à mesure
qu’elle réalisera ce qui l’attend dans le bureau ovale. Pleurez pour votre
pays !
La seule bonne chose qui
ressortira de ces élections sera la certitude de voir certains débris
politiques balayés par ce que William Strauss et Neil Howe appelaient le
Fourth Turning, et qui se profile aujourd’hui à l’horizon. Dans le miasme
d’imbécilités qu’est cette campagne électorale, les dures réalités de notre
temps finiront par émerger, et les téléspectateurs par réaliser qu’il ne
s’agit pas que d’une simple émission de divertissement.
Les autres nations majeures du
monde ne s’opposent pas aux Etats-Unis, comme voudrait nous le faire croire
Hillary, mais tentent raisonnablement de contenir le taureau enragé qu’ils
sont devenus – et leurs deux candidats qui font tout leur possible pour
s’engager dans une troisième guerre mondiale avec la Chine et la Russie
respectivement. La solution de dernier recours qui se présente aux escrocs
des tabloïdes sera de blâmer la Russie pour s’être mêlée à nos élections. La
guerre, mes enfants, n’est plus très loin.
Il devient trop tard pour
éclaircir les confusions semées par cette terrible campagne. A partir de
maintenant, tout ne sera plus question que de voir comment se déposera la
poussière. Alors que se développe en arrière-plan un effondrement global des
finances, qui s’avèrera déterminant pour l’avenir des Américains. Au cours des
semaines qui nous séparent encore des élections, les banques européennes
auront de plus en plus de difficultés à dissimuler leur insolvabilité, et les
politiciens de l’euroland tenteront désespérément de fourrer de papier leurs
institutions fissurées. Très peu pourraient nous dire ce qui se passe
vraiment sur le système bancaire chinois, mais ce qui est certain, c’est
qu’il nous fait parvenir des secousses qui deviennent difficiles à ignorer.
Soyez certain que Wall Street et les banques américaines en seront affectées.
Le potentiel d’effondrement des marchés et des devises du monde est au plus
extrême. Il ne reste plus qu’à savoir si cet effondrement surviendra avant ou
après les élections.
Nous verrons ensuite ce qui se
passe lorsque les institutions financières ne peuvent plus se faire confiance
les unes aux autres. Le commerce s’arrête. Les économies s’écroulent. Les
prétendus s’évaporent. Si la situation devient suffisamment catastrophique,
les rayons des supermarchés se vident en trois jours, pour laisser place à un
ouragan financier sans vent et sans pluie. Et croyez-moi, ce sera assez
terrible comme ça. Hillary, si elle est élue, ne pourra pas jouer à FDR-2.
Elle se trouvera coincée dans le rôle de Hoover,
le Retour, à présider sur un monte-charge économique dont le
câble a été scié. Attendez-vous à voir souffrir le dollar. A des actions
d’urgence. Et à des conséquences inattendues de ces actions.
Si ces débats ont un côté
positif, c’est bien leur échec effrayant à rassurer le public américain qui
espérait peut-être voir arriver un chef efficace pour l’aider à faire face
aux difficultés à venir. Je ne suis certainement pas le seul à me demander
qui émergera des ruines. Je suppose que ce sera quelqu’un dont nous n’avons
encore jamais entendu parler, comme Bonaparte en France en 1792. Nous ne
sommes pas entièrement une nation de clowns, mais il est certain que, ces
derniers temps, nous en ayons beaucoup donné l’impression.