Une conduite du gazoduc reliant la Russie à l’Europe a été mise hors
service pour neutraliser l’engin commandé à distance.
Un engin de déminage sous-marin téléopéré a été découvert le 6 novembre
dernier près du gazoduc Nord Stream, au large de l’île suédoise de Gotland,
en mer Baltique, a annoncé la société Nord Stream AG, opérateur du gazoduc.
« Il s’agit d’un robot téléopéré (ROV) non réutilisable. Ces engins
servent à faire sauter les anciennes mines. Ils explosent pendant leur
mission », a indiqué un porte-parole de l’Armée suédoise, Jesper Stolpe,
cité par les médias du pays.
Selon le porte-parole, l’identité du propriétaire de l’engin n’a pas été
établie. Ces robots équipent les armées de nombreux pays qui effectuent des
travaux de déminage en mer Baltique.
La livraison de gaz par la deuxième conduite du Nord Stream a été
suspendue le 7 novembre jusqu’à la fin des travaux de déminage. Selon le
président de Nord Stream AG, Lars Grönstedt, la première conduite est
toujours opérationnelle.D’après les militaires suédois, l’opération de
neutralisation du ROV aura lieu le 9 novembre au plus tôt.
La Direction suédoise pour la navigation maritime a mis en place une zone
de sécurité de 3 milles marins (5,4 km) dans un secteur situé à 120 km au nord
du Gotland.
L’armée suédoise a lancé une opération de recherche de l’engin téléopéré à
la demande de la société Nord Stream AG qui l’avait repéré lors d’une
inspection dans les eaux territoriales de la Suède.
« Pour l’instant, l’engin ne présente pas de danger pour le gazoduc
ni pour la navigation maritime. Mais il peut exploser en cas de mauvaise
manipulation », a précisé M.Stolpe.
D’une capacité de 55 milliards de m³, le gazoduc Nord Stream sert à
acheminer du gaz russe vers l’Europe par le fond de la mer Baltique. Son
tronçon sous-marin long de 1.220 km relie la ville russe de Vyborg à la ville
allemande de Greifswald. La société Nord Stream AG, chargée de réaliser le
projet, est détenu par le russe Gazprom (51%), les allemands Wintershall
Holding et E.ON (15,5% chacun), le français GDF Suez et le néerlandais
Gasunie (9% chacun).