Un indice clé du marché de l’or a doublé depuis janvier

Les investisseurs sur l’or apprennent très tôt que le meilleur moyen d’accroître leur exposition est d’acheter des actions sur l’or. Récemment, cette stratégie a pu porter ses fruits. Vendredi dernier, le NYSE ARCA Gold Bugs Index, ou HUI, avait presque doublé depuis son record à la baisse du mois de janvier. L’indice a de loin surpassé le métal jaune lui-même, qui a gagné une dizaine de pourcents sur la période.

En revanche, comme l’a expliqué un expert, bien que la communauté de la monnaie saine ait suivi sa hausse de prix depuis le début, le public n’en a pas conscience. Les médias grand public et les économistes ont, tout au long de 2015, ridiculisé les avocats de l’or, comme l’a expliqué Marc Faber, éditeur du Gloom, Boom and Doom Report. « Ils trouvent désormais embarrassant de mentionner les actions aurifères, qui ont déjà gagné approximativement 100% en 2016. »

Une simple recherche dans les fils d’actualité Google suggère que Faber ait raison. Les termes « gold » et « stock » ne retournent, dans quelque moteur de recherche que ce soit, aucun article d’importance concernant la hausse de l’indice*, influencée par des communiqués publiés par Barrick, Kinross, Agnico et bien d’autres.

Tout le monde s’en moque

Grant Williams, producteur de RealVisionVideos et éditeur d’un bulletin financier intitulé Things that make you go hmmm, est d’accord. « Le public est généralement le dernier à se rendre compte qu’un marché haussier a commencé, » a expliqué Grant, qui aime voyager autour du monde, lors d’une communication téléphonique depuis les îles Caïmans, depuis lesquelles il travaillait ce jour-là.

« Les gens se moquent de l’or. Ils se moquent d’une hausse du prix de l’or. Et ils ne se rendent compte de ce qui se passe qu’une fois que les médias en parlent. Mais à ce moment-là, les plus gros gains ont déjà été enregistrés. »

Revenus en hausse et coûts en baisse

La hausse du prix des actions aurifères semble être liée à un renforcement des bases fondamentales. La principale étant la hausse de la valeur de la marchandise elle-même. Le fait que l’or soit libellé dans une devise en hausse signifie que lorsque les producteurs convertissent leurs revenus en devises locales, ils profitent généralement d’avantages liés au taux de change.

D’autre part, un grand nombre de pays producteurs, comme le Canada, ont enregistré un déclin en termes de coûts de production. Ces déclins incluent les salaires qui, bien qu’ils soient élevés en termes globaux, sont libellés en devise locale. Et bien que le prix du pétrole, qui représente une dépense importante pour de nombreuses sociétés minières, ait récemment grimpé, sa faiblesse séculière reste particulièrement appréciable pour beaucoup d’entre elles.

Les prix des actions aurifères sont également influencés par les mêmes forces qui influencent les prix des marchandises en général, qui incluent les actions désespérées des banques centrales globales, et notamment de la Banque centrale européenne et la Banque du Japon, qui en tentant de réduire leur dette au travers de taux d’intérêt négatifs font de facto défaut de leurs obligations.

Les actions sur l’or pourront-elles encore grimper ?

Ceci étant dit, comme l’explique Grant Williams, malgré un début d’année prometteur, il est moins que certain que les actions minières continueront de grimper et que le secteur ait enfin vu la lumière au bout du tunnel. Tout d’abord, beaucoup d’investisseurs se sont brûlé les doigts au cours du marché baissier de ces six dernières années, et les souvenir douloureux mettent du temps à s’estomper. « Même si la tendance s’est renversée, ces transitions sont généralement accompagnées par une volatilité considérable, explique-t-il. Les prix n’ont que très peu de chance de suivre une ligne droite. »

Les mois à venir nous offrirons plus d’indications quant à l’établissement d’une nouvelle tendance. Tout ce que nous savons pour le moment, c’est que le grand public et les médias ne font pas encore partie du tableau.

*composants du HUI