New Patmos,
Idaho – J’apprécie de revenir à mon style
d’écriture de base, qui ne consiste à rien de plus que de
poser sur le papier ce que je vois et entends. Tout au long de la douzaine
d’années qui vient de s’écouler, j’ai
travaillé en tant que journaliste ‘spécialisé dans
les actions cotées en bourse sur les métaux non-ferreux’
pour un certain nombre de publications papier et internet, depuis des
établissements comme McGraw Hill
jusqu’à des sites comme celui du Metropole
Cafe. Autant dire que je me suis bien amusé.
Mais vous serez
certainement d’accord avec moi sur le fait qu’il est tout
bonnement impossible d’écrire de manière loufoque et
excentrique les rapports de réunions financières d’une
société minière. Tout est prémâché
et sans personnalité aucune - bien que je doive avouer avoir perdu mon
sang froid au cours d’une conférence de Barrick
Gold Corporation, après que la direction se soit tout bonnement
moquée de l’idée que posséder une position
à découvert d’un trillion de dollars sur un or à
300 dollars puisse être une ânerie.
Mais il se
trouve que Barrick est encore debout à
l’heure où j’écris ces lignes, tout comme moi, et
que je n’aie eu qu’à payer une facture de 125 dollars pour
remplacer le téléphone et la fenêtre au travers de
laquelle je l’ai envoyé valdinguer.
Ecrire des
articles entiers sur les actions sur les métaux non-ferreux avec tout
le jargon engourdi et technique qui les accompagne m’a cependant permis
d’occuper une place au premier rang de ce spectacle qu’est notre
monde et d’être présenté à des hommes et
femmes de grand cru.
Ecrire des
articles au sujet des actions sur les métaux non-ferreux signifie
entre autres écrire sur les sociétés minières
spécialisées dans l’argent, l’or, le cuivre et le
zinc. Et ce sont les meilleures. Qu’elles fassent tourbillonner leur
argent lors de la conférence d’investissement de Zurich, de
Londres, de Toronto ou de Pékin, subissent les assauts des agences de
protection de l’environnement ou creusent un trou de plus de deux
kilomètres de profond, elles sont peuplées des personnes les
plus inhabituelles et les plus respectables que j’ai eu la chance de
rencontrer. Pour un charlatan qui se lance dans le secteur minier, il existe
mille autres personnes qui savent faire un travail honorable et qui, dans
leur course à la richesse, nous enrichissent également.
Ai-je vraiment
besoin de conter l’histoire de l’argent ici, à Shoshone County, qui s’est auto-proclamée la capitale
mondiale de l’argent ? (à l’exception peut-être
de la Bolivie et du Mexique, mais une chambre de commerce doit-elle
réellement se soucier de telles nuances ?) Si nous
possédons une industrie minière ici, c’est parce
qu’il y a 120 ans, des arnaqueurs sont parvenus à mobiliser
suffisamment de capital pour financer la construction des premières
mines, et que des gens honnêtes continuent aujourd’hui de
produire de l’argent et que des promoteurs continuent de lever des
fonds pour maintenir les mines en état de fonctionnement.
Selon moi, ce
que font les sociétés minières, que ce soit ici, en
Chine, au Canada, en Afrique ou en Amérique du Sud, est à la
fois fascinant et honorable. Tous les fournisseurs de biens et services, nos
économies toutes entières reposent sur les épaules du
secteur minier. Et je trouve dommage que l’idée que ce qui ne
peut être cultivé doit être extrait du sol ne soit pas
enseignée dans les écoles.
Vous ne
pourriez pas vous asseoir au volant de votre voiture sans les producteurs
d’argent, votre frigidaire ne fonctionnerait pas, votre machine
à laver finirait par vous lâcher entre les mains et vos
ordinateurs et téléphones portables seraient bons pour la
décharge. Et quand Hank SiJohn
de la tribu de Cœur d’Alene a
joué les indiens énervés sur le projet Star Mine pour
obtenir le support de notre agence de protection de l’environnement il
y a vingt ans, je me suis demandé s’il s’était
préalablement demandé d’où le zinc qui a servi
à fabriquer sa Buick pouvait bien provenir. Il y a de grandes chances
qu’il ait été extrait dans la mine qui se trouvait alors
juste sous ses pieds.
Mais laissons
l’extraction minière de côté. Je n’ai pas non
plus pour objectif de concentrer cet article sur les défenseurs de
l’environnement qui campent par chez nous tels ces amis
dérangés et désagréables qui ne semblent jamais
vouloir sortir de votre salon et ce, malgré les signes que vous pouvez
bien leur lancer et qui vont même jusqu’à vous demander de
leur apporter le petit déjeuner au lit.
Je ne
m’attarderai pas non plus sur la politique. Si vous voulez savoir ce
que je pense, lisez ma colonne Letter to the
Editors. Je dois toutefois avouer que nos bons vieux politiciens me
manquent : Fred Cantamessa, George Gieser, Bill Noyen, Lou
Horvath, Bill Lytle, Vern
Lannen. Qu’ils reposent en paix. En tant que
jeune journaliste/éditeur, je pouvais entrer dans le terrier du
commissaire de la région pour obtenir d’honnêtes
réponses et me trouver plongé dans un échange pour le
moins vivant. Je me souviens du coup de fil hebdomadaire à la réunion de Kellogg Chamber, organisé par Ray Chapman pour que Lou,
Bill et Vern puisse nous tenir informés de
ce qu’il se passait à Boise.
Je me souviens
du temps où il y avait encore un distributeur de cigarettes en bas des
escaliers de la cour de justice du comté, et pas un panneau qui nous
interdit de nous tenir à moins de vingt pas du mur de marbre avec une
cigarette à la bouche. Je suis même assez vieux pour me souvenir
que les compagnies aériennes distribuaient autrefois un petit paquet
de cigarettes Winston que l’on pouvait fumer après le repas, que
les enfants les plus curieux étaient invités dans le cockpit
pour assister le pilote à manœuvrer sa fabuleuse machine
alimentée par des litres et des litres d’essence remuant dans
des cuves situées juste en-dessous de tous ces fumeurs et que,
même à sept ans, il est nécessaire de porter une cravate
pour pouvoir piloter correctement. A l’époque, les compagnies
aériennes pouvaient bien barrer l’accès à leurs
avions à des souillons, mais ne se souciaient que très peu de
qui pouvait bien transporter un coupe-ongle ou un pistolet.
Notre monde
d’aujourd’hui est bien plus obsédé par le respect des
règles.
Quand
l’officier de police a-t-il cessé d’être notre ami
pour devenir ce fanatique de la loi qui se cache derrière un buisson
pour nous prendre la main de sac en train de commettre un crime sans
victime ?
Depuis quand
les adultes ont-ils besoin de superviser des enfants qui jouent à la
marelle ?
Pourquoi la
police a-t-elle ressenti le besoin d’annuler les feux d’artifice
de fin d’année dans les universités ?
Depuis
quand un enfant qui jette des cailloux dans sa rue est-il
considéré comme un criminel et menacé d’expulsion
par son école ? Depuis quand les enfants sont-ils forcés
de dire à leurs professeurs si ou non leurs parents fument une
étrange herbe sauvage ? Depuis quand est-il normal pour un
élève de se sentir bien dans ses baskets tout en étant
incapable de formuler une phrase simple ?
Depuis quand
une cabale de banquiers doit-elle décider de ce que nos salaires
doivent pouvoir acheter ?
Depuis quand
les sociétés minières doivent-elles demander
l’autorisation de faire leur travail à des politiciens
incapables ?
Les
réponses à ces deux dernières questions sont très
simples : en 1913, lorsque la Réserve Fédérale fut
établie et commença à empoisonner nos revenus et
à nous dérober notre argent. La Grande Dépression et les
impôts sur le revenu ont suivi. Et c’est bien entendu en 1971 que
le plus idiot de nos présidents, Richard Nixon, mit en place
l’agence Américaine de protection de l’environnement
(EPA) ; et en 1979 que le deuxième plus idiots de nos
présidents, Jimmy Carter,
établit le Superfund.
La question
n’est pas tant de savoir quand, mais pourquoi. Peut-être
qu’au cours de ces prochaines semaines de pérégrinations,
nous pourrons revenir sur le sujet et faire renaître notre espoir pour
cet Empire mourant qu’est le nôtre…
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