Un monde avec de multiples monnaies de reserve

CE QUE LES AUTRES PENSENT

Un bon exemple « d’aveuglement sur l’or », est cet article de Barry Eichengreen, professeur à l’université de Californie, dans son article sur les monnaies de réserve. Je cite :

« … l’idée qu’il ne puisse y avoir, à n’importe quel moment dans le temps, qu’une seule monnaie de réserve internationale, est une idée incohérente si l’on s’intéresse à l’Histoire. Avant 1914, on dénombrait trois devises internationales : la livre anglaise, le franc français, et le mark allemand. Le dollar et la livre se partageaient la primauté internationale dans les années 1920 et 1930. »

Bien qu’il puisse y avoir eu plusieurs monnaies fiduciaires, il ignore le fait que lorsque l’étalon or était le standard monétaire international, l’or était la seule véritable monnaie sous-jacente.

Il porte également un regard intéressant sur les banquiers centraux, décrétant que les « responsables des monnaies de réserve ne possèdent pas les motivations financières puissantes des responsables de fonds spéculatifs quant à la recherche d’une rentabilité maximale. …Ils ont des responsabilités sociales, et ils le savent. Cela signifie qu’ils ont une moindre motivation de groupe – acheter ou vendre une devise juste parce que tout le monde l’achète ou la vend. Ils sont en mesure d’adopter une vision long terme, puisqu’au contraire des responsables de fonds privés, ils n’ont pas à satisfaire des investisseurs impatients. En comparaison aux investisseurs privés, les responsables de réserve des banques centrales ont alors plus tendance à agir en tant que spéculateurs en stabilisation ».

Il me semble au contraire que le fait que les banques centrales soient passées de vendeuses à acheteuses d’or pourrait bien montrer qu’elles suivent avec retard la meute des spéculateurs.  En fait, il serait plus précis de dire qu’elles suivent plutôt que ne font partie de la meute, parce qu’elles ont vendu de l’or tout au long du marché haussier de l’or qui a maintenant dix ans, et n’ont commencé à acheter qu’à partir de 2009.  La bonne question est pourquoi sont elles devenues acheteuses.  Pour des raisons de « responsabilité sociale », ou en tant que spéculateurs ?

Bron Suchecki