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Un monde de marchés manipulés

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Published : March 18th, 2014
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 « Il n’existe plus de marchés, rien d’autre que des interventions »
- Chris Powell, Gold Anti-Trust Action Committee

24hGold - Un monde de marchés ...

Il était une fois une poignée de pays parfois décrits comme capitalistes qui avaient ont déclaré opérer sur le principe selon lequel les adultes consentants doivent être autorisés à vendre, acheter, construire et consommer ce qu’ils veulent, avec aussi peu d’interférence que possible de la part des autorités. L’idée, dérivée du classique de 1776 d’Adam Smith, La Richesse des Nations, était que ces nations formaient une main invisible capable de guider la société vers la création d’un bien commun pur une majorité de gens. Par coïncidence, les fondations politiques de ces sociétés ont été érigées la même année de l’autre côté de l’Atlantique, alors que Thomas Jefferson écrivait dans la Déclaration d’indépendance qu’en plus du droit à la vie et du droit à la liberté, les individus devraient avoir le droit indéniable d’être heureux. Les sociétés de marché qui en sont nées étaient désordonnées mais brillantes, et ont produit plus de progrès en deux siècles qu’au cours des cinq millénaires qui les ont précédés.

Mais ces jours sont depuis longtemps révolus. Après quatre décennies d'emprunts incessants, le monde développé a été plongé dans un état de quasi-effondrement constant, et les gouvernements du monde se sont sentis obligés d’intervenir sur les marchés, ouvertement comme dans le plus grand secret, et de plus en plus lourdement. Le système qui évolue aujourd’hui n’a pas encore de nom moderne, mais ressemble de très près à la planification centrale qui a misérablement échoué par le passé en Union Soviétique et en Europe sociale-démocrate. Voici une brève historique des manipulations qui dominent aujourd’hui le secteur de l’économie.

Taux d’intérêts maintenus artificiellement bas. Les taux d’intérêts sont le prix de la monnaie, et en tant que tels, ils sont un signal crucial pour tous les participants sur le marché. Lorsqu’ils sont élevés, les gens ont tendance à épargner, parce que les rendements qui en découlent sont intéressants. Des taux faibles, en revanche, signifient que la monnaie est peu chère et que l’emprunt est potentiellement plus profitable que l’épargne.

Avant la seconde guerre mondiale, les taux d’intérêts étaient fixés par l’offre et la demande. Quand il existait de nombreux usages productifs pour une quantité limitée de monnaie, la demande augmentait et les taux d’intérêts grimpaient, et vice versa. Les participants au marché avaient une idée de ce que demandait l’économie et les gouvernements les laissaient généralement répondre à ces demandes. Le terme laisser-faire est généralement utilisé pour décrire cette version du capitalisme.

Quand la Fed a commencé à jouer un rôle accru au sein de l’économie dans les années 1950 et 60, elle a choisi le taux des fonds fédéraux comme outil principal, ou si vous préférez le taux auquel elle prête de l’argent aux banques. Les taux d’intérêts sur le long terme (le marché des obligations) sont restés libres de fluctuer en fonction de l’offre et de la demande pour les actions. Mais après la crise de 2008, la Fed et les autres banques centrales ont étendu leur intervention à tous les taux, ainsi qu’aux taux de long terme. Aujourd’hui, la Fed intervient agressivement sur tous les fronts, a poussé les taux d’intérêts à zéro et acheté suffisamment d’obligations pour faire passer leurs taux de long terme à des niveaux historiquement bas.

Ces interventions ont rendu inefficace le mécanisme de signalisation de prix des marchés, encouragé l’emprunt et la spéculation et découragé l’épargne.

Taux d’intérêts malhonnêtes. Alors que les gouvernements ont fait baisser les taux, les plus grosses banques ont manipulé le London Interbank Offered Rate (Libor) à leurs propres fins. Le Libor est le taux de référence utilisé pour des trillions de dollars de prêts à travers le monde. Dans le cadre d’un scandale dont nous n’avons pas encore vu la fin et qui se déroule depuis 2013, il a été révélé que les banques responsables de la fixation de ce taux l’ont arbitrairement manipulé pour pouvoir gonfler leurs profits et leurs bonus. D’autres banques ont menti quant à leurs taux d’emprunt pour paraître moins fragiles suite à la crise financière de 2008, et ont trompé les participants au marché aussi bien que les régulateurs. Bon nombre des prêts basés sur le Libor ont désavantagé un côté de la transaction et coûté des centaines de milliards de dollars.

Prix des actions artificiellement gonflés. Jusqu’il y a très peu de temps, les prix des actions étaient déterminés par les forces du marché (bien qu’ils aient été quelque peu influencés par les contrôles des taux d’intérêts de court terme de la Fed et des lois gouvernementales sur les taxes et les dépenses). Les fluctuations des marchés n’étaient pas originellement vues comme des problèmes urgents par les gouvernements et les banques centrales. Puis, en 1988, en réponse au krach qui a vu les actions américaines perdre 30% en un mois, l'administration Reagan a mis en place le Groupe d’étude sur les marchés financiers pour prévenir de tels évènements de se produire et pouvoir les gérer dans le futur.

Cette organisation a plus tard été appelée « Plunge Protection Team (PPT),"», et beaucoup pensent aujourd’hui qu’elle injecte de l’argent du gouvernement sur le marché pour stimuler les prix des actions si besoin est. L’origine de cette idée remonte à 1989, alors que le membre de la direction de la Réserve fédérale Robert Heller expliquait au Wall Street Journal que « plutôt que de noyer l’économie de liquidités et augmenter le risque d’inflation, la Fed peut supporter le marché des actions en achetant des taux moyens de marché sur les marchés à terme, stabilisant ainsi le marché dans son ensemble ». En août 2005, le hedge fund canadien Sprott Asset Management a publié un rapport selon lequel le PTT manipule en effet les prix des actions.

Prêts immobiliers peu chers, gonflement des prix des maisons. Tout au long du XXe siècle, les maisons ont été achetées en liquide ou grâce à des prêts sur trente ans. Et parce que les taux d’intérêts n’étaient pas fixés par la Fed, le prix de la monnaie avec laquelle acheter une maison était déterminé par le marché. Mais après la crise financière de 2008, la Fed a commencé à forcer les taux d’intérêt de long terme à la baisse, et les prêts immobiliers peu chers et la hausse des prix des maisons sont devenus des objectifs privilégiés du gouvernement. La Fed achète aujourd’hui des prêts immobiliers en plus d’obligations, et injecte de l’argent sur le marché des prêts immobiliers, rendant ainsi les prêts plus faciles à obtenir. La hausse du prix des maisons n’est qu’un effet de richesse qui induit plus de dépenses et d’emprunts. Et les individus sont encouragés à acheter la plus grosse maison possible grâce aux prêts les plus agressifs possibles.

24hGold - Un monde de marchés ...

Suppression du prix de l’or. Nous couvrons l’or en détails dans notre Section IV, mais disons simplement ici que puisque le métal est une forme de monnaie, lorsque son prix augmente en termes de dollars, il donne au dollar et à ceux qui le gèrent de mauvais airs. Pendant près de deux décennies, les Etats-Unis, ainsi que d’autres gouvernements et leurs banques centrales, sont systématiquement intervenus sur le marché de l’or pour faire baisser son taux de change contre le dollar. Ils y parviennent en injectant de l’or des banques centrales sur les marchés et en forçant les banques commerciales à vendre d’importantes quantités de contrats à terme sur de petits marchés. Ensemble, ces machinations sont parvenues à maintenir le prix de l’or bien en-dessous du niveau auquel l’aurait porté le marché libre. La capacité de l’or à signaler aux participants au marché qu’une inflation se développe ou que les devises nationales sont mal gérées a été court-circuitée. En conséquence, les participants qui devraient convertir ces devises en actifs physiques ne le font pas nécessairement.

Tous les points déjà mentionnés. Le Fonds de stabilisation des changes a été établi en 1934 pour donner carte blanche à l’intervention du gouvernement fédéral sur les marchés sans accord préalable du Congrès. Comme le docteur Anna J. Schwartz, autrefois membre distinguée de l’American Economic Association, l’a expliqué en 1998, « le Fonds a été fondé sous le contrôle exclusif du secrétaire du trésor, avec l’accord du président, dont les décisions doivent être finales et ne sont pas l’objet de révisions par d’autres officiers des Etats-Unis ».

Le Fonds est aujourd’hui utilisé par le Département du trésor pour intervenir secrètement sur les marchés. Il fournit des prêts de stabilisation aux gouvernements étrangers. Il influence les taux de change entre les devises – et entre les devises et l’or. Il a été utilisé pour offrir une assurance aux fonds des marchés monétaires. Plus récemment, il a été drainé pour permettre au gouvernement de contourner l’impasse du plafond de la dette de 2013. Quant au marché des actions, pourquoi pas ?

Distorsion des signaux et perte de confiance

Que se passe-t-il lorsque les signaux des marchés sont distordus par le gouvernement ? En un mot, le mal-investissement. Des usines sont construites pour produire les mauvais biens, des maisons sont achetés à des prix que leurs propriétaires ne peuvent se permettre, les banques sont renflouées pour acheter des actions à l’approche de corrections, et l’or et les actifs physiques sont convertis en devises papier lorsqu’ils devraient être accumulés sur la durée. En clair, le marché cesse de diriger le capital vers ses utilisations productives, et la production de capital est suspendue.

Les gens commencent en cours de route à se rendre compte que les marchés qu’ils pensaient plus ou moins honnêtes sont manipulés au bénéfice d’autres, et la confiance s’érode. Le chapitre suivant explique ce qu’il se passe ensuite.


Extrait de : The Money Bubble, par James Turk et John Rubino


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