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Un système financier, bancaire et monétaire à bout de souffle!

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Published : April 18th, 2011
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Tout le monde a maintenant bien compris que le lobby bancaire et le pouvoir politique (en particulier les “régulateurs”) en Occident sont tous deux responsables des crises à répétition, dont les populations aisées et pauvres sont également les victimes, parce que l’un et l’autre sont entremêlés et se soutiennent l’un l’autre pour ne jamais réformer ce qui doit l’être, tout en jouant la comédie lors de chaque réunion du G20 qu’ils progressent vers de nouveaux équilibres. Tant que les activités des banques de dépôts et commerciales d’une part, et des banques d’affaires d’autre part, ne seront pas complétement séparées; tant que la production de monnaie et/ou de crédit sera effectuée ex nihilo par des banques centrales, nécessairement aux ordres du pouvoir politique, ou par des banques privées à réserves fractionnaires en réalité structurellement insolvables, n’agissant que pour le profit maximal de leurs dirigeants; le système financier, bancaire et monétaire se rapprochera inéluctablement de sa perte. Et cela parce que lesdites banques centrales n’ayant aucun moyen de déterminer scientifiquement la bonne quantité de monnaie ou le juste taux d’intérêt dont une économie ont besoin, ce ne devrait pas être aux technocrates mais au marché libre de les décider en fonction de la seule loi de l’offre et de la demande sur la seule base des besoins réels des utilisateurs (ce qui était le propre de l’étalon-or dans le cadre du libéralisme authentique).

Ainsi, aux USA et en Grande-Bretagne, la Federal Reserve et la Banque d’Angleterre impriment (planche à billets) en masse de la fausse monnaie gratuite (taux d’intérêt à court terme zéro) qu’elles distribuent aux banques privées (qui s’en servent pour spéculer pour leur propre compte voire pour la placer dans les pays émergents) ou qu’elles utilisent pour acheter les obligations émises par leurs Trésors publics respectifs (monétisation), ce qui ne fait qu’augmenter l’inflation et chuter le pouvoir d’achat du dollar US comme de la livre sterling, sans du tout favoriser la reprise économique réelle parce que la majorité des populations s’appauvrit. Ainsi, dans l’Union européenne, la BCE fait de même à un moindre degré tout rachetant les mauvaises créances des banques privées qui détiennent trop de dettes publiques des pays PIIGS au lieu d’inciter ces derniers restructurer leurs endettements, ce qui force ces pays à s’endetter toujours plus au seul profit de leurs banques créditrices, alors que leur croissance économique s’effondre du fait de leur absence de compétitivité, ce qui mine la crédibilité de l’euro. Les deux méthodes anglo-saxonne et européenne de nature étatiste et keynésienne sont également mauvaises, alors qu’il faudrait laisser tomber toutes institutions publiques et privées non viables afin de purger les endettements excessifs, faute de quoi on ne fera que gagner un peu de temps tout en aggravant les crises jusqu’à la chute finale. En réalité, on ne sortira pas de l’impasse sans procéder à des réformes structurelles comme l’arrêt des politiques monétaires discrétionnaires ultra laxistes menées par les banques centrales occidentales au moyen du rétablissement de l’étalon-or ou du bimétallisme or/argent-métal. Les politiciens ne  feront pas ces réformes, c’est donc le marché qui a commencé de s’en charger en faisant progressivement monter les prix des deux métaux précieux à des niveaux stratosphériques, ce qui obligera nécessairement les pouvoirs publics occidentaux à les réintégrer un jour d’une façon ou d’une autre comme bases de la création monétaire et du crédit quand les US Treasury Bonds en dollars US (qui constituent encore l’essentiel des “réserves” des banques centrales) s’écrouleront.

A noter que le rejet croissant du dollar US, de la livre sterling comme de l’euro par leurs utilisateurs entraine déjà l’immobilité progressive de leurs fluctuations réciproques puisque ces trois monnaies ne parviennent plus à monter ni à baisser sensiblement les unes par rapport aux autres, ce qui est le signe que de plus en plus de gens ne croient plus que les unes ou les autres puissent offrir d’opportunité pour placer leurs capitaux, d’où la fuite vers l’or et l’argent-métal quelle que soit la monnaie dans laquelle on les traite. Ainsi, la parité euro/dollar US (sur-achetée à court terme) pourrait plus ou mois s’immobiliser, puisque ces deux monnaies de papier sont aussi mauvaises l’une que l’autre, au profit temporaire de quelques monnaies périphériques comme le franc suisse et le dollar australien qui continueraient de s’apprécier tant par rapport à l’euro qu’au dollar US, jusqu’à ce qu’elles-mêmes à leur tour se délitent. Parce que, comme l’avait déjà remarqué Voltaire (1694-1778) : “Une monnaie de papier, basée sur la seule confiance dans le gouvernement qui l’imprime, finit toujours par retourner à sa valeur intrinsèque, c’est-à-dire zéro”!

Nous restons convaincus que l’or et l’argent-métal finiront par monter progressivement (avec des corrections intermédiaires plus ou moins violentes) vers 2.550 et 150 USD l’once, soit leurs prix nominaux de 850 et de 50 USD l’once atteints en 1980 multipliés par un facteur 3 pour tenir compte de l’accroissement de l’inflation, de l’augmentation de la masse monétaire ex nihilo et de la chute du pouvoir d’achat depuis cette année-là. On notera ici que plusieurs pays sud-américains et africains sont proches de procéder à la prise de contrôle directe de leurs ressources naturelles, en particulier via la nationalisation de leurs mines d’or, d’argent-métal et d’autres métaux, comme l’avaient fait les pays arabes dans les années 1970 avec la nationalisation de leur production (et du raffinage) de pétrole. Ce qui est fortement haussier pour les prix desdits métaux mais très baissiers pour les actions des sociétés minières. Cette politique, sur le modèle de celle appliquée par Chavez au Venezuela, pourrait être suivie par Humala s’il devenait prochainement président du Pérou (1er producteur mondial d’argent-métal, 2éme de cuivre et 5éme d’or) mais aussi par Morales en Bolivie (gros producteur d’étain, de plomb, d’argent-métal et de cuivre), comme par Mugabe au Zimbabwe, voire d’autres leaders qui estiment (à tort ou à raison) que les populations de leurs pays sont injustement privées des revenus de leur sous-sol. Si l’on ajoute à cela l’instabilité grandissante au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en relation avec les révoltes populaires et la poussée inflationniste globale provenant du laxisme monétaire occidental; tout indique que les prix du pétrole, des métaux et des matières premières en général devraient poursuivre leur ascension. L’or et l’argent-métal étant devenus le meilleur placement puisque, quelle que soit la monnaie dans laquelle on les achète, ils montent tour à tour: si le dollar US baisse, ce sont leurs prix exprimés en dollars US qui montent et si le dollar US monte, ce sont leurs prix exprimés dans les autres monnaies montent! Autrement dit, il faut acheter les deux métaux précieux dans plusieurs monnaies. Mais ne pas traiter platine et palladium, plombés par la récession japonaise suite au tsunami et la chute de la production automobile.

Pour revenir sur la connivence entre le lobby bancaire et le pouvoir politique, cette semaine a été marquée par la saga sans fin des manipulations réalisées par Goldman Sachs, le Congrès US ayant enfin clairement établi la double responsabilité de cette banque devenue un État dans l’État et des “régulateurs” (mais aussi des agences de notation payées les banques) dans la crise des subprimes et autres produits toxiques crées par Goldman qui les commercialisait à ses clients pendant qu’elle spéculait contre eux (en vendant ces mêmes instruments qu’elle savait pourris pour son propre compte). Cette semaine aussi, Goldman Sachs s’est illustrée par une recommandation stupide de vente du pétrole brut, des métaux et autres matières premières qui ont accusé le coup en baissant brutalement pendant quelques jours puis sont remontés à leurs niveaux de prix initiaux et parfois au dessus. Cette recommandation était-elle motivée par le désir de Goldman Sachs de les acquérir pour elle-même à de meilleurs cours? Indépendamment, de la réforme bancaire visant à séparer les activités des banques de dépôts et d’affaires, il faudrait interdire en attendant aux banques de pratiquer des activités spéculatives de trading pour leur propre compte, ce que les responsables politiques se gardent bien de faire d’0ù le caractère inaudible de leurs recommandations visant à limiter les bonus des traders puisqu’on ne peut pas traiter l’effet sans en supprimer la cause! Idem pour les bullion banks qui manipulent à la baisse les métaux précieux depuis des années avec la bénédiction des “régulateurs” puis finiront par demander aux banques centrales ou aux Etats (c’est-à-dire aux contribuables) de couvrir leurs pertes sans évidemment les avoir fait bénéficier de leurs gains passés!

On notera, par ailleurs, que les prix de l’essence continuent de monter aux USA et ailleurs (1er graphique ci-dessous), ce qui provoquera le retour des économies occidentales en récession, et que la hausse du pétrole est structurellement baissière pour le S+P500 (2éme graphique ci-dessous), lequel devrait se retourner durablement à la baisse avec les autres marchés d’actions (à partir de mi-juin 2011 probablement), la première alerte de ces derniers jours semblant enrayée. Pour ceux qui sont familiers des cycles économiques, on peut donc dire que l’Occident est toujours dans l’hiver de Kondratieff, qui est traditionnellement favorable aux actifs réels (métaux précieux, matières premières) par rapport aux actifs de papier (monnaies, actions, obligations), dont il ne sortira qu’après la dépression hyper-inflationniste qui détruira tous les excès d’endettement, même si les banques centrales occidentales tentent inutilement par tous les moyens de prolonger au maximum la pyramide du crédit qu’elles devraient au contraire laisser s’écrouler pour sortir enfin de la crise et repartir sur des bases assainies.




A court terme, les actions US pourraient remonter mais elles ne devraient pas dépasser notablement leur double top vers 1340-1350 sur le S+P500, surtout si la Fed ne continue pas tout suite son Quantitative Easing massif après fin juin 2o11.


Pierre Leconte


Article originellement publié ici



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Economiste, essayiste, consultant financier et gérant de fortune, Pierre Leconte préside le « Forum monétaire de Genève pour la paix et le développement ». Il a été membre des bourses des marchés à terme de Londres et de New York. Il a aussi conseillé plusieurs institutions publiques, dont une banque centrale sud-américaine, et travaille actuellement à la création de produits financiers peu risqués, adaptés aux besoins de placement d’investisseurs institutionnels comme privés et de gestion des réserves de change de pays émergents. Pierre Leconte a publié en 2007 : La grande crise monétaire du XXIe siècle a déjà commencé !
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