In the same category

Un trou dans la tête

IMG Auteur
Published : March 01st, 2017
1199 words - Reading time : 2 - 4 minutes
( 3 votes, 5/5 ) , 3 commentaries
Print article
  Article Comments Comment this article Rating All Articles  
[titre article pour referencement]
0
Send
3
comment
Our Newsletter...
Category : Editorials

 

Nous avons autant besoin d’une guerre civile que d’un trou dans la tête. C’est tout à fait ça : l’Amérique a un trou dans la tête. Pile à l’endroit anciennement connu sous le nom de Centre. Il n’a pas survécu. C’est pourtant là que des gens aux opinions différentes pouvaient compter les uns sur les autres pour se comporter de manière respectable autour d’une pierre de touche appelée les Intérêts nationaux. Cet endroit abandonné est désormais bouclé, tel un Tchernobyl de l’esprit, où les personnages des deux côtés de la ligne politique ont peur de séjourner, ou pire encore de s’installer, de peur de devenir radioactifs.

Les vieux partis, de chaque côté du transect politique, se fondent dans des marasmes équivalents d’illusion, de rage et d’impuissance – comme je l’ai prédit tout au long de l’année 2016. Ils ne peuvent apporter rien de bon aux Intérêts nationaux. Ils ne peuvent pas contrôler les rackets qu’ils ont systématiquement établis au travers de leurs législations et de leurs politiques, et qui se poursuivent sous la dominance des deux partis, chacun à leur tour, depuis l’époque de Lyndon B. Johnson. Ils se sont mutuellement rendus fous.

Trump et Hillary incarnent parfaitement la phase culminante de chaque parti, qui précèdera leur course mutuelle vers l’effondrement. Tous deux se sont avérés plus qu’un brin psychopathes. Trump est le bluff que les Républicains se sont imposés à eux-mêmes, s’étant débarrassés de tout ce qui pouvait être identifié comme des principes cohérents susceptibles de se traduire par des actions utiles. Hillary est une version américaine de Lady Macbeth qui s’acharne à réussir le coup monté ultime par tous les moyens nécessaires, sa perversité si évidente que même les électeurs n’ont pu y rester indifférents. Les deux représentent la vengeance de chaque parti envers son rival, le prix à payer pour des décennies de mauvais choix et de mauvaise foi.

Notre Trump anti-intellectuel est, pour la droite, la réponse aux « intellectuels pourtant idiots » que Nassim Taleb a identifiés comme infestant aujourd’hui la gauche. Il ne serait sûrement pas exagéré de dire que Trump n’a pas lu de livre depuis l’école secondaire, et n’en a peut-être jamais terminé un de sa vie. Mais n’êtes-vous pas épaté par la manière dont les intellectuels pourtant idiots de la gauche ont dévasté la vie de l’esprit sur les campus, et dans les autres enceintes de culture où la libre investigation prospérait autrefois ? Depuis les doyens lâches qui aiment à prétendre que les « espace sûrs » de ségrégation raciale représentent une forme d’inclusion, jusqu’aux éditeurs du New York Times qui prétendent dans leurs gros titres que les immigrés clandestins n’ont rien fait d’illégal, la propension au mensonge est époustouflante.

Une situation similaire s’est déjà présentée par le passé, et il se peut qu’il s’agisse d’un évènement cyclique. L’ancien président des Etats-Unis et professeur à l’Université de Princeton, Woodrow Wilson, a entraîné son pays dans la première guerre mondiale, qui a causé la mort de plus de 200.000 Américains (près de quatre fois plus que la guerre du Vietnam) en seulement dix-huit mois. Il a promulgué la Peur rouge, un épisode d’hystérie qui n’est pas sans rappeler la fête aux accusations raciales et de différenciation sexuelle qui s’empare aujourd’hui de la gauche. Le professeur Wilson est également responsable de la création de la Réserve fédérale et de ses frasques, et notamment de la perte de 90% de la valeur du dollar depuis 1913. Wilson était le parfait intellectuel pourtant idiot de son époque.

C’est en réaction à Wilson qu’est arrivé Warren Gamaliel Harding, un monsieur-tout-le-monde buveur et adepte de jeux d’argent, sélectionné en 1920 dans la célèbre « pièce enfumée » de la convention du Grand Old Party. Il a invoqué un « retour à la normale », et a été ridiculisé comme on ridiculise aujourd’hui Trump pour ses termes idiots tels que « win bigly » (ou voulait-il dire Big League ?). Harding est aussi connu pour s’être ainsi confessé dans une lettre : « Je ne suis pas capable d’assumer ces fonctions et n’aurait jamais dû arriver jusqu’ici ». Et pourtant, pendant son bref mandat (il est mort dans son bureau en 1923), Harding est parvenu à guider son pays au travers de la féroce dépression de l’entre-deux-guerres, en refusant simplement d’avoir recours à l’intervention du gouvernement.

Une dynamique similaire a pu être observée en 1952 quand le général Eisenhower a succédé à Harry Truman, une victoire qui a encouragé le candidat démocrate vaincu, Adlai Stevenson, à lui lancer cette boutade « Les partisans du New Deal ont été remplacés par des vendeurs de voitures ». S’il avait su ! Après tout, qui était le vice-président d’Ike ? Nul autre que Tricky Dick Nixon, rapidement devenu le vendeur de voitures d’occasion quintessentiel des Etats-Unis.

C’était la belle époque, mais la voilà révolue. Beaucoup de choses ont mal tourné au fil de ces trente dernières années, et le jeu que jouent aujourd’hui les Démocrates et les Républicains ne fait rien pour remédier à la situation. C’est pourquoi les deux partis sont voués à l’extinction. Nous en sommes pour le moment arrivés à la phase de conflit factionnel. Chaque parti fait face à sa propre guerre civile préliminaire. Le Secrétaire du travail de l’ère Obama devenu chef des Conventions nationales du parti démocrate, Tom Perez, a plongé hier les partisans de Bernie Sanders dans un paroxysme de critiques. Les voilà qui appellent aux quatre coins de la Twitterverse à la formation de leur propre parti. Trump fait face à sa propre mutinerie à droite, qui est loin de ne compter que les deux enthousiastes de la troisième guerre mondiale, John McCain et Lindsey Graham. Suite à la CPAC du parti conservateur la semaine dernière, pratiquement tout son agenda s’est trouvé abandonné après avoir été qualifié de (ahem) politiquement peu pratique par les Grands Poobahs présents ce jour-là : réforme et remplacement de l’Affordable Care Act, réforme fiscale, orgie de construction d’infrastructures, construction d’un mur sur la frontière avec le Mexique, embargos commerciaux…

Et voilà que le plafond de la dette est sur le point d’expirer à la mi-mars, avec environ 20 trillions de dollars. Pensez-vous que les deux partis qui se mènent bataille au Congrès seront capables de parvenir à une résolution du problème ? Pas moi. Les Démocrates ont toutes les raisons du monde de laisser le président Trump mijoter tel du corned-beef dans sa saumure fatale. Ce que tout cela signifie, c’est bien entendu que le Trésor des Etats-Unis sera à cours d’argent venu l’été, et que certaines factures ne seront pas payées, peut-être même les plus « bigly » d’entre elles, comme par exemple les notes de sécurité sociale et de soins médicaux. Préparez-vous au spectacle. Trump se verra devenir un quadraplégique politique, et les électeurs abandonneront les partis comme des puces sauteraient du dos de chiens mourants.

D’ici là, d’autres évènements seront venus semer la zizanie de par le monde, dont les campagnes électorales acrimonieuses qui battent leur plein en France et aux Pays-Bas, la perte de contrôle de l’Union européenne dans son propre horizon des évènements, et l’instabilité économique la plus terrible que le monde ait jamais traversée. Profitez des dernières semaines de normalité.  

 

Data and Statistics for these countries : France | Vietnam | All
Gold and Silver Prices for these countries : France | Vietnam | All
<< Previous article
Rate : Average note :5 (3 votes)
>> Next article
James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé, une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde fonctionnera de manière décentralisée et local.
WebsiteSubscribe to his services
Comments closed
  All Favorites Best Rated  
Réponse à 50FHercule

Bien sûr que je sais quoi faire, en total accord avec ce que j'écris.
Alors Noir c'est Noir...il n'y a plus d'espoir..... pour paraphraser Johny....
Mais dites-moi, avant la Mondialisation, avant l'idée de construire une Europe, idée soutenue à fond par les les Américains, chaque pays pesait le poids de son économie et cela se reflétait sur la valeur de sa monnaie. Et ça marchait, et l'espoir existait encore d'avoir un jour une maison à soi, et un peu de trésorerie pour ses vieux jours.
La dette américaine de 20 trillions de dollars prouve à quel point les politiques des dirigeants sont devenues irresponsables. La même chose pour l'Europe et ses décideurs. Pour les peuples il n'y a plus de rêves, plus rien devant.
Alors Noir c'est Noir.....non si on s'en réfère aux britanniques qui ne sont pas du tout malheureux de leur sort. Il n'y a pas à avoir peur du changement, c'est le principe fondamental de la vie.
Ceux qui ont peur de perdre leur pouvoir, leur poste de décision font partie d'une petite caste mondiale qui régente tout, et qui veulent affaiblir les peuples pour les contrôler systématiquement. Si on s'en tient aux résultats, on nous emmène droit dans le mur.
Sauf si par un sursaut de courage et de responsabilité, plusieurs pays choisissent de quitter cette mondialisation et cette Europe qui a brisé les espoirs de chaque peuple.
Rate :   2  0Rating :   2
EmailPermalink
Donc, vous savez quoi faire dans quelques semaines !!!!
Rate :   1  0Rating :   1
EmailPermalink
Latest comment posted for this article
Réponse à 50FHercule Bien sûr que je sais quoi faire, en total accord avec ce que j'écris.  Read more
Patrick W - 3/2/2017 at 1:17 PM GMT
Top articles
World PM Newsflow
ALL
GOLD
SILVER
PGM & DIAMONDS
OIL & GAS
OTHER METALS
Take advantage of rising gold stocks
  • Subscribe to our weekly mining market briefing.
  • Receive our research reports on junior mining companies
    with the strongest potential
  • Free service, your email is safe
  • Limited offer, register now !
Go to website.