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Le 22 mars
2012, l’association « STUDENTS FOR LIBERTY
AIX-MARSEILLE » invitait, à
Aix-en-Provence, le Professeur Pascal Salin, « flanqué »
de Serge Schweitzer, mythique Maître de conférences enseignant
dans la ville précitée. Le thème était
« Les politiques de rigueur, entre efficience et justice ».
Autant dire
que ces deux universitaires ont pu balayer de nombreux sujets inhérents
à la science économique à l’occasion de cette
conférence qui, questions incluses, dura près de deux heures.
Nous ne
reviendrons que sur quelques-uns des thèmes abordés :
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Tout d’abord, le Professeur Salin
rappela ce vieux travers qui consiste à préférer la
consommation à l’épargne. Ce travers se
matérialise par une expansion monétaire trop importante. La
crise de 1929 en était d’ailleurs la conséquence directe
ainsi que l’affirmait le Prix Nobel de sciences économiques
1974, Friedrich Hayek. L’expansion monétaire
incontrôlée était un phénomène
déjà en
vogue avant l’apparition des idées keynésiennes. Il
avait pour fâcheuse conséquence, outre de brider
l’épargne, de mener à une mauvaise allocation des
ressources et à affecter, de la sorte, la structure du capital. Le
marché immobilier a ainsi été souvent touché par l’aventurisme
monétaire. Le crédit artificiel a toujours tendance
à déboucher sur des cycles expansion-contraction
économique. En effet, dans un premier temps, les investisseurs ont pu
se laisser tenter par cette politique d’« argent
facile » mais, d’une façon ou d’une autre, le
marché reprend ensuite ses droits et vient alors sanctionner la
non-soutenabilité d’une politique de création
monétaire incontrôlée. Une main d’œuvre
importante a été, en ce sens, affectée à des
projets moins rentables qu’il n’y paraissait au premier abord et
les conséquences de la phase de contraction sur l’emploi seront
désastreuses.
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Le Professeur Salin fut, par contre, moins
convaincant au moment de discuter de la situation de la France. C’est,
en effet, une des faiblesses de l’analyse de certains
économistes libéraux français que de croire que leur
pays est beaucoup plus rétif au libéralisme que les autres
États occidentaux, ce qui expliquerait sa situation économique.
Ainsi, Pascal Salin explique notamment que la croissance française est
beaucoup plus faible qu’ailleurs. Remarquons qu’il n’en a
pas toujours été ainsi. La France, dans les années
1950-1960 a connu un taux de croissance en moyenne plus
élevé que celui de ses voisins occidentaux. De plus, force
est de constater que la France n’est pas
le pays le plus touché par la récente crise financière.
L’Italie, l’Espagne et, à un degré bien moindre,
certains pays du Nord et l’Allemagne ont bénéficié
d’une croissance beaucoup plus faible que celle de la France. Le
professeur se laisse même aller à une exagération
lorsqu’il explique que la France est l’État ayant les taux
de prélèvements obligatoires les plus élevés du
monde ! Tel ne ressort pas de l’étude publiée par
l’OCDE sur lesdits taux par rapport au PIB pour 2009 : il
résulte de ce classement, le fait que le Danemark, la Suède,
l’Italie et la Belgique ont une fiscalité moins
attractive que la nôtre (la hausse des taux de
prélèvements obligatoires en Italie expliquant sans doute les
difficultés économiques connues par notre voisin). Et dire que,
pour certains,
la Belgique constituerait une sorte de paradis fiscal du fait de
l’inexistence, outre-Quiévrain, d’un impôt sur la
fortune…
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Dans le même ordre
d’idée, Pascal Salin est séduit par la flat tax,
rappelant le manque d’éthique et d’efficacité
économique d’une imposition progressive.
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Cette
conférence dura environ une heure dix et précédera
plusieurs questions, Serge Schweitzer complétant, pour
l’occasion, les réponses de Pascal Salin.
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