Cet essai fut publié pour
la première fois sur le site LewRockwell.com le 29 septembre 2009 – qui est
aussi la date d’anniversaire de Ludwig von Mises. Le Dr. North est l’un des
principaux historiens économiques et économistes Autrichiens actuels, et ses
écrits ont su attirer de nombreux disciples. Il est impossible de surestimer
la valeur de ses écrits. Ils en expliquent tant au sujet de ce que beaucoup
ne comprennent pas de la monnaie et du système bancaire.
Notre
civilisation dépend d’une monnaie saine et d’un système bancaire honnête et,
comme l’explique North, à l’heure actuelle, nous n’avons ni l’un ni l’autre.
Quelques
extraits de son essai devraient suffire à vous faire comprendre ce que
je veux dire par là:
‘Le cœur du
système monétaire actuel est le système de réserve fractionnaire. Ce système
est basé sur la fraude. Au cœur même de notre économie est ancré un système
de fraude d’une emprise gigantesque. Mais quelle est sa nature ? La
contrefaçon. Les banques sont des institutions qui ont été autorisées par le
gouvernement à émettre des obligations bidon et, parce que ces obligations
fonctionnent comme de la monnaie, elles ne sont rien de plus qu’une forme de
contrefaçon de monnaie. Voici ce que sont le cœur, l’esprit et l’âme du
système bancaire moderne’.
‘La
contrefaçon est universellement condamnée par les gouvernements civils. Ou
que nous soyons, un gouvernement a passé une loi imposant de fortes sanctions
à l’encontre de toute personne ayant contrefait l’unité monétaire nationale.
Pourquoi les gouvernements font-ils cela ? Parce qu’ils sont des
contrefacteurs et qu’ils n’acceptent pas que quelqu’un vienne piétiner leurs
platebandes. Les lois contre la contrefaçon ne sont aujourd’hui rien de plus
qu’une forme de guerre des gangs’.
‘Réformer le
système bancaire revient à le perpétuer. Le perpétuer, c’est accepter les
prémices fondamentales de l’économie moderne : la monnaie est
différente. La monnaie n’est pas gouvernée par les lois d’offre et de demande
qui gouvernent le reste de l’économie. La monnaie a besoin d’être administrée
par des experts. Les contrats privés ne sont pas suffisants’.
‘Un jour,
peut-être, les banques centrales cesseront-elles de subsidier leur Trésor
respectif. Et lorsque ce jour sera venu, les gouvernements tomberont rapidement
dans la banqueroute, les taux d’intérêts de leurs dettes augmenteront, les
marchés s’effondreront, les prix des biens à la consommation chuteront et une
panique bancaire telle que nous n’en avons encore jamais vu fera son
apparition. Tenez-vous prêts’.
‘Les
puissances d’aujourd’hui n’en seront plus une fois que la monnaie sera morte.
Elles ont fondé leur pouvoir politique et leur richesse sur leur contrôle de
la monnaie digitale. La monnaie, c’est la ligne au bout de laquelle est
attaché le pouvoir de l’Etat. Détruire une devise, c’est couper cette ligne.
Mieux vaut une Grande Dépression qu’une hyperinflation aux yeux d’un
banquier central’.
‘Si une
monnaie meurt, elle emporte bien des choses avec elle, comme par exemple la
pension de Bernanke. Et il le sait très bien’.
Je suppose que
l’on puisse critiquer l’auteur pour aborder de manière si informelle un sujet
qui ne devrait peut-être pas être expliqué dans la langue de tous les jours
et que toute tentative de le traduire lui retirerait tout son sens. Mais
l’une des qualités de l’école Autrichienne est la clarté de ses écrits, un
trait qui semble ennuyer fortement les Keynésiens qui ne comprennent la
monnaie que dans un contexte d’agrégats, d’équations et de planification
centrale. Mais lorsqu’il en vient à faire appel à la pensée critique, alors
la clarté est indispensable. North, dans ses essais, offre à ses lecteurs un
degré incroyable de lucidité’.
D’autres
essais populaires s’attachent à la question de la monnaie. Qu’est
ce que l’argent, de Bastiat, et l'attaque à la monnaie papier de
Thomas Paine présentent noir sur blanc ce que beaucoup ont oublié.
N’ayant aucune
valeur intrinsèque, elle dépend du support et des caprices des partis, et
comme il est dans l’intérêt de certains de la déprécier et dans les intérêts
d’autres de la dévaluer, il existe une intervention continuelle qui détruit
la morale du pays.
Je recommande
également la lecture des essais de Ron Paul, What is
Money?
Les élites
sophistiquées qui dirigent le système monétaire admettent fièrement qu’elles
ne savent
pas ce qu'est la monnaie, bien qu’elles reconnaissent toutefois qu’être
incapables de définir la monnaie la rend assez difficile à gérer. Dans un sens,
je sympathise avec elles. La monnaie – la vraie – a été retirée de l’économie
en 1971. Il est effectivement difficile de gérer quelque chose qui n’existe
plus et dont l’existence rendrait toute forme de gestion inutile. Comme l’a écrit
Milton Friedman,
Si une
monnaie domestique consiste en une ressource, un étalon or ou un étalon de
perles, les principes de politique monétaire sont très simples. Ils sont
inexistants. Une monnaie réelle sait prendre soin d’elle-même (p.356).
North, en
citant Mises, nous explique en peu de mots ce qu’est la monnaie, avant de
développer le sujet plus profondément. Une approche loin d’être sophistiquée,
mais infiniment utile.
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