S’il est une information
importante à retenir cette année, c’est la confirmation indépendante par une
source crédible de la réalité de la manipulation du marché de l’argent, une
réalité qui reste tue par les médias grand public américains.
Vous pourrez en lire plus ici.
Au vu des scandales de manipulation du Madoff
ou encore du Libor, la raison pour laquelle les
plus grosses sociétés de presse refusent encore de publier un article qui présenterait
les preuves d’une manipulation du marché de l’argent, fournies par une source
crédible, est probablement aussi profonde que la
dénonciation elle-même. Elles savent ce qui se passe, et elles ont peur.
Qu’est-ce que ça sous-entend ?
Simplement que les intérêts financiers sont engagés dans
une tentative de manipulation de la valeur de certains métaux précieux pour
les maintenir autour d’objectifs artificiels, chose qu’ils font souvent sur
bien d’autres marchés.
Les dollars et les obligations sont au service de cette
ingénierie financière, parce que les financiers sont capables de créer d’importantes
quantités de monnaie grâce à leurs bilans, et grâce à elles d’acheter
toujours plus d’obligations et de papier financier. Ils peuvent faire monter
ou descendre les taux d’intérêt et d’autres indices selon leur bon vouloir,
si tant est qu’ils le fassent en secret et soient capables de nier de
potentielles accusations.
Ils peuvent manipuler le Libor,
et l’ISDAFix, et toute une flopée d’indices, parce
qu’ils sont les créatures de leur système, sans aucune référence ou aucun
rattachement au monde réel. Le Libor et les
quantités d’argent qui se trouvent dans leurs coffres peuvent prendre n’importe
quelles proportions, tant que les gens continuent d’y croire.
Leur Némésis, en revanche, est de se lier à quelque chose
d’externe, quelque chose qui aille au-delà de leur système. Ils tendent parfois
à étendre leur mythologie de fixation des prix à des actifs qui ne sont pas
entièrement sous leur contrôle.
L’or et l’argent entrent dans cette catégorie d’actifs. Il
est vrai que les rois des finances puissent s’engager dans toutes sortes de
combines sur les échanges sur lesquels ils établissent les règles et gèrent
les archives. Le papier et la monnaie papier peuvent symboliquement
représenter les métaux précieux, à la fois en matière de quantité que de
valeur. Des tonnes d’onces imaginaires et hypothétiques peuvent être
échangées à longueur de journée, sans pour autant qu’une seule once d’or ou d’argent
ne change physiquement de mains. La fixation du prix des métaux précieux est
depuis longtemps détachée des lois de l’offre et de la demande. Une fois
encore, le problème réside dans l’effet de levier.
Sur le plus long terme, ces manipulations auront bien
entendu de terribles conséquences. L’effet de levier, qui correspond aux
quantités d’or et d’argent réelles représentées par leur papier, continue de
diminuer. Le métal physique finira par fuir leur système, et il le fait déjà
aujourd’hui. Celui qui n’a pas encore été extrait restera enfoui dans le sol.
C’est ce que l’on appelle la loi de Gresham. La mauvaise monnaie chasse
toujours la meilleure.
Il n’y avait au départ aucun besoin civique de mettre leur
combine en place ! Qu’importe si le prix de l’or est de 1.200 ou de
3.100 dollars si ses hausses de prix sont ordonnées et ne se présentent pas
brutalement. Toute théorie économique viable suggère qu’à mesure que le prix
de l’or ou de l’argent grimpe, l’activité économique augmente également pour
faire grimper l’offre. Les gens peuvent choisir ou non d’utiliser les métaux
précieux comme valeurs de réserve, un choix qui peut avoir des avantages
comme des inconvénients en fonction des différents contextes et
environnements.
On entend dire que le prix de l’or ou de l’argent puisse
éveiller des soupçons quant à la valeur du papier financier, mais une fois
encore, dans le sens pratique, ce n’est pas le cas tant que les quantités de
métal disponibles ne sont pas limitées et que l’offre monétaire ne gonfle pas
sans se soucier de l’économie. Greenspan l’a lui-même admis.
En cherchant à manipuler agressivement le prix des métaux
précieux, en continuant de forcer leurs effets de levier et leurs réussites
perçues, les banques ont monté une façade, et se dirigent désormais à l’aveuglette
vers le précipice qui les mènera à leur perte, à la manière de la London Gold Pool
dans les années 1970.
Les BRICS voient cette arrogance comme certains traders
ont pu percevoir la folie qu’était réellement la tentative de maintenir la livre
sterling à un niveau insoutenable. Et ils continueront de marteler les
positions de banques de leurs échanges, continueront d’acheter du métal
physique, jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus, jusqu’à l’effondrement.
Voilà ce qui est en train de se passer. Je ne pense pas
qu'une défaillance du marché soit inévitable. Mais l’autre issue possible demanderait
une certaine dose d’humilité, de sagesse et de conscience de soi dont la classe
gouvernante ne dispose peut-être plus aujourd’hui.
L'appât du gain règne sur Wall Street. Et en étouffant
toute critique, les financiers pourront aller toujours plus loin, jusqu’au
point de non-retour.
En tant qu’observateurs, nous ressemblons presque à Harry Markopolos, qui a parlé de ses frustrations dans Madoff: No One Would Listen. Nous ressemblons à ceux qui ont vu venir
la bulle sur l’immobilier et s’en sont protégés.
Il nous faut persévérer. Si nous pouvons persévérer, alors
nous pourrons sortir gagnants. Leurs combines finiront par échouer. Et dans
tout échec se cachent des risques et des opportunités.