Une guerre entre l’Arabie Saoudite et l’Iran pourrait faire flamber le pétrole

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oilprice.com
Published : January 19th, 2016
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Les dissensions entre l’Arabie Saoudite et l’Iran se sont vite transformées en le pire conflit dont nous ayons été témoins depuis des décennies entre les deux pays.

Les surenchères mutuelles ont vite transformé les tensions naissantes en un conflit de pouvoir ouvert au Proche-Orient. Tout a commencé avec l’exécution d’un chef religieux shiite iranien par l’Arabie Saoudite, qui a poussé des protestataires à incendier l’ambassade de l’Arabie Saoudite à Téhéran. L’Arabie Saoudite a ensuite mis fin à ses relations diplomatiques avec l’Iran et renvoyé tout le personnel diplomatique iranien. Et Téhéran a interdit toute importation de denrées saoudiennes. Pire encore, l’Iran blâme l’Arabie Saoudite pour une frappe aérienne à proximité de son ambassade au Yémen.

Les alliés sunnites de l’Arabie Saoudite dans la péninsule arabe ont eux-aussi réduit leurs relations diplomatiques avec l’Iran. Mais parce qu’ils reconnaissent les lourdes implications d’un conflit majeur dans la région, une majorité des alliés de l’Arabie Saoudite du Golfe ne sont contrairement à cette dernière pas allés jusqu’à rompre complètement leurs relations diplomatiques avec l’Iran. Le Bahreïn, la nation la plus proche diplomatiquement de Riyad, a été le seul à prendre une telle mesure.

Beaucoup des pays du Golfe s’inquiètent d’une instabilité accrue. Les pays comme le Koweït et le Qatar ont établi des relations commerciales avec l’Iran, et comptent leurs propres populations shiites. Le Qatar partage également une frontière maritime avec l’Iran, ainsi que l’accès à d’importantes réserves de gaz naturel dans le Golfe Persique. Ces deux pays essaient de trouver un compromis entre les deux nations belligérantes du Proche-Orient. « Les Saoudiens passent leur temps au téléphone à faire pression sur leurs allés pour qu’ils mettent fin à leurs relations avec l’Iran, mais une majorité des Etats du Golfe tentent de trouver un terrain d’entente », a expliqué un diplomate Arabe à Reuters. « Le problème, c’est que le terrain d’entente se réduit ».

Les effets du conflit naissant autour des réserves pétrolières est obscur, mais il n’a pour l’heure pas d’impact haussier sur les prix. Par le passé, les tensions géopolitiques au Proche-Orient, notamment ceux qui ont impliqué de gros producteurs, ont ajouté quelques dollars au prix du pétrole. Cette prime de risque capturait la possibilité d’une suspension de l’offre au travers du prix du baril de brut. En revanche, les récents évènements ont été majoritairement ignorés par les marchés pétroliers. La raison en est que la surabondance globale de pétrole est plus importante que la suspension potentielle de l’offre. L’or a plongé jusqu’à atteindre presque 30 dollars le baril le 12 janvier, et les spéculateurs ne prêtent pas attention aux tensions qui se développent au Proche-Orient. Le conflit pourrait également se manifester par une intensification du conflit pour les parts de marché. L’Iran a établi des objectifs agressifs pour améliorer la production sur le court terme. Et l’Arabie Saoudite continue de produire plus de 10 millions de barils par jour tout en réduisant le prix de son pétrole sur de nombreux marchés clés, notamment en Europe, pour exclure l’Iran.

Et si la situation de guerre froide entre l’Arabie Saoudite et l’Iran se réchauffait ?

L’Arabie Saoudite a un certain nombre de raisons de ne pas faire marche-arrière, et notamment l’impression bien justifiée d’être prise d’assaut sur plusieurs fronts. Un article publié dans The New Statesman par l’ancien ambassadeur britannique en Arabie Saoudite, John Jenkins, établi une liste exhaustive des menaces auxquelles fait face l’Arabie Saoudite : les extrémistes au sein du pays ; la montée en puissance de l’Iran ; ses alliés déchus du Printemps Arabe ; la baisse du prix du pétrole et ses relations fracturées avec les Etats-Unis. Les accords nucléaires entre l’Iran et l’Occident confirment le sentiment d’insécurité croissante de Riyad.

Les deux rivaux se sont déjà engagés dans des courses aux procurations au Yémen et en Syrie et soutenu les partis opposés de ces guerres. Une confrontation militaire directe serait cependant très différente. Elle aurait des conséquences catastrophiques pour les marchés pétroliers, même après la prise en compte de la surabondance pétrolière. Le Dr. Hossein Askari, professeur à l’Université George Washington, a expliqué à Oil & Gas 360 qu’une guerre entre les deux pays pourrait nous mener à des suspensions de l’offre, qui auraient des impacts prévisibles sur les prix.

« Si une guerre avait lieu entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, le pétrole pourrait passer à plus de 250 dollars en un rien de temps, avant de retomber autour des 100 dollars, explique Askari. Si les deux pays attaquaient leurs infrastructures de chargement mutuelles, le pétrole pourrait passer au-delà des 500 dollars et y rester pendant un certain temps dépendamment des dommages causés. »

Bien que ce ne soit pas impossible, à l’heure actuelle, un conflit armé reste une spéculation. Ajoutons également que les prix de 250 et de 500 dollars ne sont tirés de rien de tangible, et peuvent sembler sensationnalistes. Mais malgré la surabondance de pétrole dans le monde – qui se situe autour d’un million de barils par jour - la marge entre excès et pénurie est plus fine que nous pourrions le penser. L’OPEP continue de produire d’arrache-pied et les infrastructures de stockage disponibles sont remarquablement peu nombreuses à l’heure actuelle. L’EIA estimait la capacité de stockage disponible de l’OPEP à seulement 1,25 million de barils par jour pour le troisième trimestre de 2015, soit son niveau le plus bas depuis 2008.

En conséquence, bien que cela reste une vague possibilité, une confrontation directe entre l’Arabie Saoudite et l’Iran pourrait redonner lieu en très peu de temps à un prix du pétrole à trois chiffres.  

 

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