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Une journée tout comme les autres

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Published : October 03rd, 2012
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Category : Editorials

 

 

 

 

Le terrible suspens dont nous ne nous lassons pas se poursuit : le gouvernement espagnol va-t-il ou non faire sa demande aux autorités européennes, afin de bénéficier d’un plan de sauvetage et quand ? Les signaux convergent, on approche du dénouement : Mariano Rajoy a choisi les colonnes du Wall Street Journal pour annoncer qu’il fera celle-ci « à 100% », si les taux obligataires consentis restent « trop longtemps à un niveau trop élevé ». Il a également ajouté qu’il voulait toutefois être certain « que tout le monde l’approuverait », référence masquée à la volonté des gouvernements allemand, finlandais et néerlandais de la repousser.


Olli Rehn, le commissaire européen, et Luis de Guindos, le ministre des finances espagnol, sont à la manœuvre. Le premier vient d’affirmer que les aides aux banques espagnoles, qui transitent par le budget espagnol et en alourdissent le déficit, ne seraient pas prises en compte dans le calcul de la diminution de celui-ci, car elles ne se répéteront pas (elles rendraient impossible toute respect des objectifs de désendettement, il est donc nécessaire de modifier les données pour conserver le principe). Opportunément, la commission ne rendra de toute façon son verdict sur le projet de budget espagnol 2013 que le 7 novembre, soit après les prochaines élections régionales espagnoles du 21 octobre, ce qui permettra au gouvernement de ne pas nécessairement tenir ses promesses électorales, notamment l’indexation des retraites sur l’inflation.


Véritable enjeu de cet épisode, le gouvernement italien pousse de son côté à la roue, afin que les choses se fassent au plus vite, soucieux de tester les effets sur le marché obligataire – et plus particulièrement sur ses propres taux obligataires – du programme de la BCE d’achat de titres sur le second marché (OMT). L’exemple espagnol fait école, le gouvernement poursuivant l’adoption de mesures au prétexte de démontrer que l’Italie n’a pas besoin d’un plan de sauvetage, s’engageant sur la piste tracée par Mariano Rajoy car convaincu que l’accalmie actuelle n’est que provisoire. Mario Monti voudrait y ajouter un volet « développement » en utilisant des fonds communautaires au bénéfice du Mezzogiorno, le sud de l’Italie, l’éternel problème sans solution du pays.


Et la Grèce ? Le même jeu s’y poursuit, la Troïka repoussant le flou de la solution proposée par Antonis Samaris – après d’ardues négociations au sein de la coalition gouvernementale – pour trouver les deux derniers milliards d’euros d’économie nécessaires selon elle…


Après la douche froide du communiqué commun des ministres des finances allemand, néerlandais et finlandais, un round d’observation est en cours à propos de la mise en œuvre de l’union bancaire, une fois admis que des déclarations d’intention encore générales pourront au mieux être adoptées d’ici la fin de l’année, afin de permettre à ceux qui pressent le mouvement, dont les Français, de sauver la face. Les plans de la construction sont loin d’être achevés et la deuxième marche de l’intégration européenne d’être gravie. Il est toujours possible de signer un traité budgétaire en se disant qu’il sera de toute façon revu (en jouant par exemple sur le distinguo du « déficit structurel » prévu dans le texte du traité), mais s’attaquer au cœur du problème, l’état du système bancaire, c’est une autre affaire !


A cet égard, de premières fuites permettent d’anticiper ce que vont être les préconisations du rapport européen sur la séparation des activités des banques – dépôts et spéculation – confié à Erkki Liikanen, l’ancien gouverneur de la banque centrale finlandaise : selon elles, il sera possible de les rassembler sous une structure de tête type holding, cette restructuration n’étant nécessaire que dans certaines conditions, ce qui laisse encore des marges de manoeuvre qui pourront être élargies, tout n’est pas perdu !


Ce qui renvoie à un autre rapport de Martin Weatley, directeur du FSA – le régulateur britannique des activités financières – à propos du mode d’établissement du Libor, cet ensemble d’indices censé refléter les taux auxquels les banques se prêtent entre elles. Rassurons-nous tout de suite ! toute solution qui aboutirait à rendre transparent ce marché a été écartée, « car nulle d’entre elles n’a démontré être supérieure » selon ce qu’a déclaré au Financial Times l’honorable régulateur. Le marché doit rester de gré à gré, et il n’est pas question, par exemple, d’accepter les propositions de NYSE Euronext – le premier groupe mondial de places boursières – de prendre en charge son calcul.


L’essentiel du projet repose sur une augmentation du nombre de banques associées à son établissement, à la confidentialité accrue des informations qu’elles fourniront (au prétexte de leur éviter de montrer leur faiblesse en annonçant pour elles-mêmes un taux élevé), et de l’agrément des traders qui pour chacune y participeront. La British Bankers Association (BBA), qui a beaucoup fauté, ne sera plus en charge du processus. Ceux qui d’aventure se poseraient la question des suites à attendre des enquêtes engagées à propos des tripatouillages du Libor auront eu leur réponse côté britannique en écoutant Martin Weatley : « Le Libor doit redevenir ce qu’il était supposé être et non ce que des traders sans scrupules et des membres du personnel bancaire voulaient qu’ils soient ». Les Américains relèveront-ils le gant ? En attendant, on ne saurait mieux exonérer les banques elles-mêmes, toujours la même sempiternelle histoire…


Billet rédigé par François Leclerc


Son livre, Les CHRONIQUES DE LA GRANDE PERDITION vient de paraître


Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.



 

 

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Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
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quid du 1er a tomber de l'euro ou du dollar ?
quel bel enfummage cette crise europeenne orchestree par les usa...
ils restent contrairement a l'europe utilisateurs fous de la planche a billets, ce qui leur permet de racheter l'europe a bas cout par la manipulation des marches en payant avec des billets de sainte farce et non contend de cela en demandant des rabais !!!
on vit une epoque formidable ou les truands les vrais pas le petit braqueur de banque est a l'abris de toute punition et gagne des milliards
quand je vois des ordures comme le patron de gs s'exprimer j'ai envie de vomir..
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hades - 10/3/2012 at 7:26 AM GMT
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