L'assassinat de Henri IV ou la décapitation de Louis XVI sont des faits
historiques alors que l'interdiction de la convertibilité des substituts de
monnaie bancaires en marchandise monnaie or décidé par le législateur au XXè
siècle est une réglementation.
Les premiers sont irréversibles, l'autre non.
Encore faudrait-il ne pas l'oublier, ce que se refusent à le faire les hommes
de l'Etat.
1. Actualité des réglementations.
L'abrogation de l'interdiction de la convertibilité est
tout autant d'actualité aujourd'hui que l'abrogation des règles prétendument
juridiques, qui avaient institué l'U.R.S.S. en 1917, pouvait l'être jusques
dans la décennie 1980 - mais ces dernières ont été abandonnées depuis le
début de la décennie 1990 - ou que peuvent l'être les règles de
l'organisation de la sécurité sociale obligatoire créée en 1945-46, en
France.
Hormis de permettre les échanges de marchandises à des prix en monnaie moins
coûteux - ce qui est primordial et n'a pas été compris par une majorité de
gens -, l'existence des monnaies réglementées des pays avaient pour
conséquence particulière de faire connaître les échanges avec l'étranger de
chacun d'eux (cf. ce texte de août 2009).
Elle permettait d'en déduire, par approximation, le total des échanges de
chaque pays (cf. ce texte de juillet
2009) et non pas le revenu
national des comptables nationaux qui n'a aucun sens.
Elle permettait aussi de connaître les variations nettes de la quantité de
monnaie du pays par l'intermédiaire du compte de bilan de sa banque centrale,
réglementation à ne pas négliger (cf. ce texte
de novembre 2009).
L'entrée en scène de la réglementation.
Depuis que les législateurs nationaux ont interdit au XXè
siècle la convertibilité des substituts de monnaie bancaires en marchandise
monnaie or (cf. ce texte de janvier
2014), l'ordre monétaire que définissait alors la monnaie, certes déjà
réglementée, n'existe plus.
Parler de monnaie aujourd'hui est donc un abus de langage
à dénoncer qui a emporté toutes les autres réglementations.
2. Une réglementation sans cause.
L'interdiction de la convertibilité n'avait aucune raison
d'être.
Elle n'avait ni plus, ni moins de raison que ce qu'on dénommait alors la
"révolution bolchevique", toute récente ; et cette dernière a
disparu depuis lors.
La réglementation qu'est l'interdiction de convertibilité est au mieux une
limitation arbitraire des règles de droit, au pire, la création d'un tabou de
plus (summum de la démarche, l'€uro)...
3. La réglementation approfondie.
Au lendemain de la guerre de 1939-45, les législateurs nationaux, ou
prétendus tels, de l'Occident étaient convenus de créer un organisme sans
précédent, le Fonds monétaire international (F.M.I., cf. ce texte de mars 2009), pour
fournir des aides, le cas échéant, aux pays membres dont les balances des
paiements ne seraient pas "en équilibre".
L'illusion du F.M.I.
Et, malgré cela - en vérité, à cause de cela (cf. Jacques
Rueff, Le
Péché monétaire de l'Occident) -, la décennie 1970 a connu la fin
définitive de la règle de la convertibilité, ouverte encore aux Etats et
autres officiels internationaux, avec les décisions prises par le président
des Etats-Unis d'Amérique.
L'interdiction totale de la convertibilité était
généralisée: ce qu'on allait dénommer "monnaie" était, en fait, de
la "fausse monnaie étatique".
Et parce qu'il n'avait plus de rôle, le F.M.I. aurait dû
disparaître.
Il a néanmoins perduré jusques à aujourd'hui, au prix
d'une modification de ses statuts par les pays membres ignorée du grand
public.
Soit dit en passant, rien ne justifie cet organisme.
A l'occasion, on peut bien sûr dire que s'il n'avait pas existé, la situation
eût été pire avant l'issue précédente.
Mais on est alors dans l'imagination, non pas dans la réalité.
4. Réglementation et innovation.
La réglementation n'exclut pas des innovations même si
elle jonche des obstacles sur leur voie.
L'interdiction de convertibilité alliée à d'autres réglementations n'a pas
empêché qu'ont pu voir le jour certaines innovations des "fausses
monnaies étatiques" en relation avec les sciences de l'information,
toutes nouvelles (comme les cartes de paiement, la banque numérique, la
"monnaie
électronique", etc.).
5. L'autisme réglementaire.
Mais en parallèle, depuis 1999, les législateurs nationaux d'un certain
nombre de pays de l'Europe géographique ont abandonné, chacun, leur
"fausse monnaie étatique" pour adopter une autre réglementation, à
savoir ce qu'on dénomme "l'€uro", qui a été mise en oeuvre sous la
tutelle d'un organisme, lui aussi sans précédent, à savoir la Banque centrale
européenne.
L'€uro n'est pas ainsi une "fausse monnaie
étatique", mais une "fausse monnaie bancaire privilégiée" par
statuts, a priori sans dépendance des Etats membres (cf. ce texte d'étape de juillet 2013).
Sa source n'est pas non plus à rechercher dans la "politique de
Gribouille" des hommes de l'Etat des décennies 1950-1990, comme le veut la
vulgate en place, mais dans la réglementation de la convertibilité et de ses
effets économiques dont personne ou presque ne parle, sauf à vouloir insister
sur les misérables - pour rester chez Victor Hugo - dont elle accroît le
nombre (cf. un
élément).
6. La réversibilité d'une réglementation.
"Qu'est-ce que moins de cent ans, à l'échelle de l'histoire, pour
réussir à faire disparaître une réglementation absurde?" dira-t-on.
Certes...