Nous avançons peu à peu
vers une taxe sur l’argent physique.
Pour faire face à la
crise de 2008, la Fed et les autres banques centrales ont choisi l’option
nucléaire. Elles ont collectivement imprimé plus de onze trillions de dollars
et maintiennent les taux d’intérêt aux alentours de zéro depuis six ans.
Tous ces efforts se sont
concentrés sur un seul objectif : réduire l’attrait de l’argent liquide
et forcer les investisseurs et déposants vers les actifs à risques.
Mais ces politiques ont
échoué à relancer la croissance.
Plutôt que d’admettre
avoir eu tort, les banques centrales se tournent désormais vers des mesures
de plus en plus extrêmes de destruction de l’argent liquide pour pousser contre
leur gré davantage d’investisseurs vers le risque.
Les choses se sont
encore compliquées en juin dernier, lorsque la BCE décidait de faire passer
ses taux d’intérêt en-dessous de zéro, obligeant ainsi les déposants à payer
pour pouvoir conserver leur capital sous forme de devises.
Depuis lors, le
Danemark, la Suisse et d’autres ont suivi son exemple.
Les banques suivent
aussi son exemple. Julius Baer, JP Morgan et bien d’autres firmes ont
commencé à imposer des frais de dépôt à leurs plus gros clients. JP Morgan a
ouvertement déclaré vouloir perdre 100 milliards de dollars de dépôts.
Et ce n’est que le
début. Il y a de plus en plus d’indications que les banques centrales
cherchent à imposer une taxe aux individus qui ne dépensent pas leur argent
en dépôt… voire même à faire entièrement disparaître l’argent liquide.
Mais voyons maintenant
ce qu’il y a de plus intéressant dans tout ça. Tout indique que nous
assistons actuellement à une guerre d’innovation pour ce qui est des taux d’intérêt.
Nous avons pu voir un renouveau de créativité de la part des banques en vue
de pousser les taux plus loin encore en territoire négatif, allant même jusqu’à
l’abandon de l’argent liquide ou sa dépréciation.
Tant que de la monnaie
papier sera disponible en tant qu’alternative aux consommateurs désireux de
retirer de l’argent de leur dépôt, la capacité des banques centrales à
influencer les taux sera limitée.
http://www.bloomberg.com/news/articles/2015-0...crisis-for-cash
Comme le veut le dicton,
« on peut emmener le cheval à l’abreuvoir, mais on ne peut pas le forcer
à boire ». La Fed et les autres banques centrales ont emmené le cheval
jusqu’à l’eau. Mais le cheval n’a pas voulu boire. Alors elles parlent
maintenant de lui mettre la tête sous l’eau jusqu’à ce qu’il le fasse.
Une taxe sur l’argent
liquide est proche. La Fed et les autres feront tout leur possible pour
incinérer les dépôts. En Europe, plus de 40% des obligations souveraines sont
négatives en termes nominaux (les investisseurs paient pour les conserver).
Et ce n’est que le
début.
Voilà qui peut sembler
fou, mais je peux vous assurer que les banques centrales prennent ce genre de
proposition très au sérieux. Le QE semblait complètement insensé en 1999,
mais nous en avons depuis traversé trois épisodes, pour un total de plus de
trois trillions de dollars.
En 1999, personne ne
pensait que la Fed puisse imprimer impunément trois trillions de dollars de
QE. C’est pourtant ce qui s’est passé. Et puisque ces programmes ont échoué à
relancer les dépenses des consommateurs et la croissance économique, il ne
serait pas surprenant de voir la Fed prendre des mesures plus radicales
encore au cours de ces prochains mois.
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