Vincent Peillon : aucune solution en rayon mais une jolie morale laïque

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Published : April 27th, 2013
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Ah, mes petits amis, il était temps d’insuffler enfin un peu de morale à tout ce peuple de sauvageons mal dégrossis ! Et qui mieux qu’un fier représentant jacobin anti-clérical turbo-socialiste ultra-républicain comme Vincent Peillon pour pousser la purée vivrensembliste citoyenne et festive dans le crâne des petits écoliers français ? Ça tombe bien, il s’est attelé à la tâche et voilà ses premiers résultats qui déboulent.

24hGold - Vincent Peillon : au...

Décidément, la réforme de la société à grand coups de pelles (éventuellement dans la nuque) de la joyeuse équipe socialiste actuellement au pouvoir n’en finit pas de prendre des proportions qui auraient été difficiles à imaginer avant les élections : le vote sur le mariage homosexuel à peine refroidi, le Groupement Socialiste Républicain d’Intervention Sociétal frappe à nouveau et s’attaque une fois de plus à l’éducation.

On le savait déjà : quand il n’est pas taraudé par les questions sexuelles à l’école, Vincent Peillon aime fourrer son nez dans les cerveaux des autres, de préférence lorsqu’ils sont jeunes ; c’est plus facile, ils n’ont pas encore eu le temps de trop s’attacher à leur parent-1 et parent-2, qui pourraient avoir pour eux une autre éducation que celle, républicaine, laïque et sucrée que Peillon entend leur fournir. Et pour parvenir à ses fins, le gars Vincent dispose d’une méthode de choix : comme il est patron de l’Éducation Nationale, l’usine à fabriquer des citoyens, il lui suffit de proposer son Code Moral Officiel pour qu’immédiatement la grosse machine se mette en route.

Et en ce début de semaine, il nous a donc gentiment précisé les modalités d’application de son Patch Citoyen. L’idée de ce patch est de faire passer une microdose continue de Morale Républicaine de façon indolore, afin d’éliminer les dernières résistances anti-étatiques que pourraient développer des écoliers un peu trop enclins à se servir de leur libre-arbitre. Bien évidemment, ce n’est pas présenté comme ça. Le packaging a été scrupuleusement pensé : on va mettre en place de la morale laïque. Et qu’est-ce que c’est donc ?

La morale laïque est un ensemble de connaissances et de réflexions sur les valeurs, les principes et les règles qui permettent, dans la République, de vivre ensemble selon notre idéal commun de liberté, d’égalité et de fraternité. Cela doit être aussi une mise en pratique de ces valeurs et de ces règles.

Ah, de la réflexion, des principes, des règles, de la liberté, de l’égalité, de la fraternité, le tout pour permettre un vivre-ensemble toujours plus vitaminé ! Que du bonheur en tube, à déguster dès le plus jeune âge, pour se constituer une colonne vertébrale solide, avec une épine dorsale bien pleine, un bulbe rachidien tout frais et tout rose (évidemment) mais surtout pas de cerveau (parfaitement inutile pour marcher en cadence). Le vivre-ensemble, c’est cette machine étatique formidable qui permet à une France apaisée de discuter calmement de sujets sociétaux sans se mettre sur la figure.

Et c’est bien de dissolution de cerveau dans ce vivre-ensemble douillet dont on parle : ici, le passé de Vincent Peillon parle pour lui puisqu’il a largement démontré, dans ses productions littéraires, dans ses interviews, ses discours et sa pratique politique que le but de l’Éducation Nationale était bien de formater former des républicains, des citoyens dont le socialisme serait naturel, évident, et remplacerait directement toute autre religion. Sa « morale laïque », ce sont ses idées, son idéologie, sa « religion » socialiste qui seront, patiemment et petit à petit, insufflés aux petites têtes blondes françaises. Et en parlant de religion, on peut voir qu’ici le Vincent n’a pas inventé la poudre à canon puisque lui et la gauche socialiste se sont contentés de reprendre les méthodes éprouvées de l’Église catholique pour formater de bons petits citoyens.

24hGold - Vincent Peillon : au...

Avec le résultat contrasté que nous pouvons voir, d’ailleurs : on parle régulièrement de faire du bon gros citoyen bien solide, bien rangé, bien moral, bien vivrensemblesque, mais en attendant, on oublie un peu de lui apprendre à lire, écrire et parler correctement ; à chaque réforme scolaire, le niveau scolaire baisse. Même Le Monde est obligé de le reconnaître, si ce n’est dans ses articles de plus en plus approximatifs et à l’orthographe créative, au moins dans les dernières études PISA ou PIRLS, démontrant en cela que l’introduction effrénée de nouvelles matières rigolotes n’arrange pas les charges horaires des gamins, et que les fondamentales, elles, sont de plus en plus réduites à la portion congrue. N’y voyez pas là le moindre hasard : c’est parfaitement logique (normal, dirait certain président). À force de réduire les exigences, de viser l’égalité quitte à abaisser les niveaux, les moyennes s’effondrent avec les résultats, et bientôt, toute une génération de professeurs arrivent en classe, formés à saupoudrer un peu de de grammaire, d’orthographe, de lecture et de calcul sur des semaines vertes, de sport ou poterie éco-consciente. À la seconde génération, il devient difficile de revenir en arrière. À la troisième, les idées se font floues et mal cadrées ; tout est dans tout et réciproquement. À la quatrième génération, tout se vaut, les méchants sont libéraux, les gentils socialistes, et Grok et Gnurk ont du mal à manipuler des concepts un peu subtils. La lecture, trop ennuyeuse, est de toute façon oubliée. Les peintures rupestres sont coef. 5 au baccalauréat. Souligne le mot pomme de terre et discutes-en avec ton voisin, etc…

Mais sans même tomber dans la caricature facile, on ne se demande pas bien longtemps pourquoi, après les changements de rythmes scolaires, le petit père Peillon s’est entiché de cette nouvelle marotte morale : il fallait trouver un moyen d’endoctriner, son poste lui ouvre cette possibilité sur un plateau d’argent. Soyons bien clair : la morale n’est pas une affaire d’instruction, domaine dans lequel devraient être strictement cantonnés l’école et les professeurs. La morale est, précisément, affaire personnelle et familiale. Et c’est parce qu’elle est du ressort des parents qu’il est extrêmement dangereux de la laisser à l’école. D’une part, l’uniformisation des esprits pose de grave problème d’adaptabilité à un monde en changement de plus en plus rapide. D’autre part, chaque tâche retirée aux parents les déresponsabilise un peu plus. La France, en l’état actuel, n’a pas besoin de plus d’enfants aux parents irresponsables, mais exactement du contraire. En cela, le projet de Peillon est non seulement une cautère débile sur une jambe de bois gigantesque (celle des myriades d’options et d’aménagements de cours divers qui sont autant de trous dans les matières fondamentales), mais la morale laïque à la Peillon est une nouvelle façon de produire toujours plus de parents déconnectés de leur progéniture.

24hGold - Vincent Peillon : au...Mais surtout, on voit mal comment cette morale pourra résoudre les problèmes structurels graves de certaines zones d’éducation prioritaires. On n’image pas non plus l’intérêt de ce patch citoyen bisou-compatible dans la recherche d’emploi, dans l’acquisition des technologies modernes, dans la formation opérationnelle aux métiers de demain. En bref, on est, exactement comme pour le mariage homosexuel ou les petites poussées urticantes de Najat Vallaud-Belkacem sur la parité, dans le cosmétique sociétal fumoïde : ça occupe des journalistes, c’est intellectuel, c’est philosophique, c’est tout ce qu’on veut, mais c’est surtout un magnifique paquet de foutaises enrobées dans le traditionnel marketing politique, et ça ne résout absolument rien des problèmes que les Français rêvent de voir traités.

Le Vincent, il est gentil avec sa jolie morale laïque. Mais pour le problème des élèves illettrés, des diplômes qui ne valent plus rien, des jeunes sans formation, sans emploi et sans avenir, le brave gars, il n’a rien en rayon.


Source : h16free.com
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H. Seize rédige sur http://h16free.com ses chroniques humouristiques d’un pays en lente décomposition, et apporte des solutions dans son livre, Egalité, Taxes, Bisous. Dans un monde toujours plus dur, et alors que la crise, la vilénie, les aigreurs et les misères allant de la maladie aux bières tièdes font rage, un pays fait courageusement face et propose toute une panoplie de mesures plaisamment abrasives qui permettront d'aplanir les aspérités, gommer les difficultés et arrondir les angles. Ce pays, rempli de gentils et d'aimables tous les jours mieux pensant, est devenu un véritable phare scintillant dans la nuit noire de l'obscurantisme des méchants et des vilains. Et pour mieux scintiller, il s'est doté d'une devise qui est parvenue à se hisser au rang de slogan, d'accroche et de modus vivendi : pour chacun et pour tous, il faudra de l'égalité, des taxes, et des bisous.
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24 ans de chômage, que du bonheur !
Le Point Ce matin, après sa séance de musculation et les yaourts de son petit déjeuner, Thierry n’ira pas travailler. Pas parce que la pluie qui détrempe les rues de Roanne lui donne le bourdon, mais parce que c’est comme ça tous les jours, depuis vingt-quatre ans. Vingt-quatre ans qu’il entend ses voisins se lever à l’aube et qu’il se dit, enveloppé dans la chaleur de sa couette : « Je préfère être à ma place qu’à la leur. » Vingt-quatre ans qu’il est chômeur, et content. Et aujourd’hui, encore plus fort, on l’interviewe pour ça !

Il a 44 ans et le sourire aux lèvres. Une Alfa Romeo anthracite et un appartement à lui, parce que « les locations, c’est de l’argent perdu ». Il porte un jean, un tee-shirt Levi’s, mais pas de baskets de marque, parce qu’« on ne peut pas tout avoir ». Poignée de main cordiale : un quart de siècle de chômage, ça vous conserve un homme. A part sa presbytie, compensée par de fines lunettes à 500 euros payées par la CMU, Thierry tient la forme. Drôle de coïncidence, il accuse même une énorme ressemblance avec Didier Super, le pape du rock nordiste encensé par Les Inrocks , qui chante que « le travail, il faut le laisser à ceux qui en ont besoin pour se sentir bien dans leur peau ». Thierry ne connaît pas Didier Super, mais il est entièrement d’accord avec lui. « Pourquoi culpabiliser ? Je me suis contenté de suivre la législation française à la lettre », se justifie-t-il. Sur les murs de son studio, Lara Croft impose ses formes de rêve. Question filles, ça va pas mal pour lui aussi, sauf pour les plans à long terme, à cause de son statut. Il s’en fout, Thierry, il a gardé son âme d’ado. Le poster de Lara Croft, c’est un ami gérant de cinéma qui le lui a offert. Grâce à lui, Thierry voit les films en avant-première. Juste à côté, l’intégrale de Johnny fait face à la fenêtre ouverte sur les courts du club de tennis. Toujours en short et polo blanc, car il est « à cheval sur les couleurs », Thierry y joue gratuitement. « J’ai l’air du type qui s’est construit une belle vie. » Sur son bureau, enfin, avec ordinateur et webcam, repose le manuscrit de son livre. Il a commencé à l’écrire en réaction à des auditeurs de RTL qui, un matin, s’étaient emportés contre un type qui voyageait depuis six mois tout en touchant le chômage. « Six mois, c’est tellement ridicule ! » s’amuse-t-il.

Il peut être fier de lui, Thierry : trente et un mois de travail sur treize ans, pour vingt-quatre années de « farniente rémunéré ». Un hold-up pacifique, avec l’administration comme complice. Comment a-t-il pu passer entre les mailles du système ? En travaillant, pardi, parce que chômeur, à ce niveau-là, « c’est un métier ». La preuve, Thierry a consacré une pièce entière à ses « archives professionnelles », comme il dit. Des dossiers, des livres, des revues spécialisées. Il les a tous lus, relus, potassés. Au point, désormais, de servir d’avocat-conseil à ses amis salariés : « Je connais le système par coeur. Grâce à moi, ils ont obtenu de sacrées indemnités de leur employeur. La preuve que chômeur, c’est utile. Parfois, je fais nounou aussi. Nounou bénévole, je précise. »

Son secret se nomme ASS. « Allocation spécifique de solidarité ». Ou comme il dit, lui, en remerciant la France, « Aide si sympathique ». 600 euros par mois, versés par les Assedic. A vie, et quasi sans contrôle. « Le RMI, c’est beaucoup plus pénible, car vous êtes suivi par une assistante sociale. Forcément, dans RMI, il y a I, comme insertion ! » L’ASS, c’est donc la planque. Sans compter l’allocation logement, le Fonds solidarité énergie, la taxe d’habitation presque gratuite, la prime de Noël, et tout ce qu’il pourrait toucher de la commune, mais qu’il se refuse à demander. « Profiter de l’argent de contribuables que je connais depuis l’enfance, pas question ! » Moral, avec ça. Bien sûr, en contrepartie, Thierry doit s’engager à rechercher « activement » un emploi. Au début, quand il a commencé, à 18 ans, à chômer après six mois de gardiennage en centrale nucléaire - « un boulot de Shadok », commente-t-il -, ça l’a un peu effrayé. « Mais c’est un peu comme lorsqu’on commence un nouvel emploi , écrit-il, plus on souhaite voir sa situation perdurer, plus on y met d’énergie et plus on devient performant. » Et performant, Thierry l’est incontestablement. Jusqu’à prendre les devants en contactant lui-même les employeurs pour prouver qu’il veut quitter son « effroyable condition ». Un CV à rédiger ? Il file à ses « archives », s’empare de sa bible, « Découvrez le potentiel qui se cache en vous ! », et fait exactement le contraire de ce qu’on y préconise. Police de caractère fantaisiste, ajout de précisions à la main, « pour faire tatillon et brouillon en même temps », et omission de sa nationalité. « Ceux qui le font sont souvent des étrangers, et les patrons n’aiment pas les étrangers. » Et si, par miracle, l’un de ses CV finit par atterrir sur le bureau d’un entrepreneur, Thierry se charge illico de changer le miracle en cauchemar. Il troque ses lunettes ultralégères, contre les anciennes, des culs de bouteille « à la Yves Mourousi ». Il met une veste en laine, « pour faire pitié », et répond toujours à côté, mais avec le sourire. « Jacques Tati m’a énormément inspiré », confesse-t-il. Au cas où ça marcherait quand même, il dit qu’il n’a pas le téléphone, alors qu’il a eu un portable dès les années 90, bien avant ses copains salariés que ça énervait beaucoup. Effacée aussi, l’Alfa Romeo qu’il bichonne quotidiennement : pour ses potentiels employeurs, Thierry perd vite tous ses attraits.

Scandaleux ? Il est entièrement d’accord. « Le laxisme de mon pays m’étonne », écrit-il, raillant le nom des formations qu’on lui fait suivre, « Genesis », « Horizon 2020 », et épinglant les déclarations de Borloo sur le suivi personnalisé. Depuis qu’il pointe à l’ANPE de Roanne, il n’a jamais vu la même personne. Il aimerait bien que son livre fasse polémique, « même si ça peut paraître contradictoire ». Fan de François de Closets, le chantre de la chasse au gaspi, il ne vote pas mais apprécie la rigueur de Strauss-Kahn et la fermeté de Sarkozy. « Il y a trop d’excès », lâche-t-il, avant de dénoncer, pêle-mêle, les « kits Assedic » qu’on achète sous le manteau, la prime de rentrée scolaire qui permet aux vendeurs de hi-fi d’augmenter de 20 % leur chiffre dans le week-end qui suit, et les charges qui pèsent sur les patrons. Il faut dire qu’il l’a été, pendant un an, montant et dirigeant un dépôt-vente d’électroménager avant de se faire « plumer par l’Urssaf » et de retourner dans le giron de l’Etat, qui lui a enfin prouvé que « gagner le smic et perdre tous ses avantages, ce n’est pas très rentable ». Le souvenir de son père ébéniste, qui pendant cinquante et un ans a construit des cuisines aménagées sans pouvoir s’en offrir une, fait figure pour lui de repoussoir. Le tube « Urssaf, Cancras et Carbalas » des Inconnus, qu’il chante avec ses neveux devant sa webcam, lui sert d’hymne. Et quand bien même, comme il le dit en vous reconduisant à la gare dans son Alfa 33, il serait « le dernier des Mohicans », personne, jusqu’ici, n’a encore jamais tenté d’avoir son scalp.

CHRISTOPHE ONO-DIT-BIOT
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Mais pour le problème des élèves illettrés, des diplômes qui ne valent plus rien, des jeunes sans formation, sans emploi et sans avenir, le brave gars, il n’a rien en rayon.
Et dans mon hlm , il y en a en masse .
Bon courage pour les faire bosser .
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Un exilé fiscal qui vit dans une HLM ?!?!
La schizophrénie de vos 4 ou 5 pseudos vous fait vraiment dire n'importe quoi !

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MI - 4/28/2013 at 9:48 AM GMT
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