Comme je l’ai noté hier,
la mèche de la bombe globale de la dette a été allumée. Nous sommes désormais
officiellement en temps de crise, une crise dont 2008 n’était que l’échauffement.
Elle mettra un certain
temps à se développer. La bulle technologique, qui a peut-être été la plus
grosse bulle sur les actions de tous les temps, était aussi bien évidente
pour les investisseurs qu’elle était concentrée sur une seule classe d’actifs :
les actions. Malgré ça, il a fallu attendre deux ans pour que les prix des
actions atteignent un plancher.
La crise actuelle, en
revanche, implique les obligations… la base même de notre système financier.
Chaque classe d’actif
est basée sur les prix des obligations. Le fait que les obligations soient
dans une bulle (la plus grosse de l’histoire financière) signifie que toutes
les classes d’actifs sont dans une bulle.
Et quelle bulle !
Il existe aujourd’hui un
total de 100 trillions de dollars d’obligations.
Un peu plus d’un tiers
de ces obligations se trouvent aux Etats-Unis. La moitié provient des nations
développées hors-Etats-Unis. Les marchés émergents représentent les 14%
restants.
Plus de 100 trillions de
dollars… la taille de la bulle sur les obligations seule suffirait à donner
mal à la tête.
Mais une fois que nous
prenons en compte le fait que les obligations sont liées, en tant qu’actifs
collatéraux, à d’autres titres (notamment des produits dérivés de gré-à-gré),
l’impact de la bulle sur les obligations passe à plus de 555 trillions de
dollars.
Pour remettre tout cela
en perspective, le marché des swaps de défaut de crédit qui est passé très
près de faire s’effondrer le système financier en 2008 ne représentait qu’entre
50 et 60 trillions de dollars.
Qu’est-ce que cela
signifie ?
La bulle de 100
trillions de dollars sur les obligations va imploser. Et quand elle le fera,
le système financier commencera à se débarrasser de sa dette au travers d’une
restructuration (réduction de la quantité de dollars dans le système, qui
fera grimper sa valeur) ou d’un défaut.
Voici à quoi nous
attendre une fois que tout sera terminé :
1) De
nombreux pays émergents feront défaut de leur dette, et les actions des
marchés émergents perdront pour beaucoup jusqu’à 50% de leur valeur.
2) L’euro
passera en-dessous de son niveau de parité avant même que l’Union européenne
ne soit dissoute (une nouvelle version de l’euro pourra ensuite être
introduite, qui demeurera inférieure à la parité avec le dollar).
3) Le Japon
fera défaut et entrera une phase d’hyperinflation.
4) Les
actions américaines perdront au moins 50% de leur valeur et chuteront
éventuellement jusqu’à atteindre 400 sur le S&P 500.
5) De
nombreux refinancements bancaires verront les comptes en banque gelés et
utilisés pour maintenir en place des banques en difficulté.
Ce processus a déjà
commencé en Europe. Et il se propagera au cours des mois à venir. Les
investisseurs les plus avisés se préparent dès aujourd’hui, avant même de
pouvoir en profiter, pour éviter de se trouver dépassés par les évènements.
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