·
En plus de la faillite
évidente des finances publiques des Etats du sud de l’euro-zone
et de l’Irlande comme de l’explosion totalement
incontrôlée des déficits US (temporairement
masquées par les politiques monétaires keynésiennes
extravagantes de laxisme menées par la Fed, la BCE et la Banque
d’Angleterre qui achètent les obligations émises par
leurs Etats et les actifs toxiques de leurs banques au moyen de fausses
monnaies massivement créées ex nihilo au lieu de laisser
l’inévitable ajustement se produire), de la forte hausse des
prix des matières premières et des prix alimentaires
directement provoquée par les politiques inflationnistes
précitées qui appauvrissent les consommateurs partout dans le
monde, des révoltes arabes qui tournent au bain de sang (Libye,
Bahreïn, Yémen, etc.), du tsunami et du danger d’explosion
nucléaire au Japon, voilà maintenant que les banques centrales
interviennent massivement sur les marchés des changes pour tenter
d’éviter l’effondrement du dollar US (en particulier
contre le yen et le franc suisse) et que les USA et leurs supplétifs
(France et Grande-Bretagne) s’engagent dans un nouveau conflit
armé (pour le moment baptisé d’opération humanitaire)
en Libye comme si leurs enlisements en voie de se transformer en
déroutes en Irak et en Afghanistan ne suffisaient pas! Tout cela,
dont personne ne sait quelle sera l’issue, entretient une
volatilité rarement atteinte des prix des actifs de papier comme des
actifs réels. Donc un
danger majeur de pertes financières puisqu’en ce moment presque
que tout ce qui monte aujourd’hui baisse le lendemain et
réciproquement.
Au stade actuel, il n’y a
a que trois certitudes
pour le futur proche:
1/les taux d’intérêt
à long terme ne peuvent que fortement augmenter en raison des besoins
insatiables d’emprunts, en particulier étatiques, ce qui
entrainera une baisse supplémentaire des obligations et pèsera
aussi sur les marchés d’actions;
2/la stagflation actuelle finira
par se transformer en hyper-inflation, au fur et
à mesure que lesdits emprunts seront monétisés par les
banques centrales occidentales et la Banque du Japon qui devra elle-aussi y
recourir à grande échelle, les monnaies de papier entreront
dans des fluctuations frénétiques les unes par rapport aux
autres et ce sera la grande hausse des métaux précieux;
3/la croissance
économique réelle déjà voisine de zéro (en
Occident et au Japon) ne peut que chuter, du fait de la paralysie
prolongée de la 4éme économie du monde (Japon) comme du
fait du choc énergétique qui arrive à grands pas
(abandon progressif du nucléaire dont la dangerosité affole les
populations et recours encore plus massif au pétrole et au gaz dont la
production est insuffisante face aux besoins croissants des BRIC dans un
contexte de déstabilisation des pays producteurs du Moyen Orient).
Nous conseillons donc
d’arbitrer actions et obligations (pour ceux qui en ont encore) et
de progressivement sortir les positions longues sur
les métaux précieux (sauf les achats effectués en
francs suisses et en euros qui ont encore un certain potentiel de hausse
à court terme) comme sur les matières premières, en ne
gardant que des positions longues sur le pétrole, et de ne rester
investi qu’en francs suisses (et accessoirement en euros). Parce
que le risque de liquidation de leurs actifs en métaux précieux
et en matières premières par les investisseurs et institutions
publiques (la Banque du Japon par exemple), pour payer les pertes sur
les marchés des monnaies, des actions et des obligations, est
supérieur à la perspective de hausse A COURT TERME des
métaux précieux qui vont entrer dans leur traditionnelle
période annuelle de saisonnalité baissière. Il faut attendre que la situation actuelle se décante sans s’exposer
à des fluctuations que l’on ne peut pas maitriser.
Puisqu’il sera toujours temps, quand les bouleversements actuels
redeviendront lisibles, de se positionner à nouveau à de bien
meilleurs niveaux de prix.
Pour revenir à la
situation de la zone MENA (Middle East North Africa), une guerre régionale risque
d’émerger puisque l’Iran ne pourra pas laisser sans
réagir massacrer les populations chiites de Bahreïn et
d’Arabie saoudite par cette dernière et les autres monarchies
sunnites, auxquelles les USA, la France et la Grande-Bretagne ont
donné leur blanc seing en échange de leur bienveillante
neutralité dans l’opération militaire qu’ils
commencent en Libye. Quant à cette opération, qui ne parviendra
sans doute pas à éliminer Khadafi ni
à faire triompher les insurgés minoritaires de Benghazi en les
installant à sa place à Tripoli, elle se transformera soit en
une humiliante défaite occidentale soit en une guerre sanglante au
sol, raisons pour lesquelles l’Allemagne et la majorité des
Etats européens ont refusé d’y participer.
Déjà la Ligue arabe et les opinions publiques de la
région rejettent “la guerre faite par l’Occident à
la Libye et à son peuple”, ce qui devrait permettre à
Khadafi de sauver sa mise. Sans compter que
l’aventure libyenne, rompant avec les pratiques diplomatiques
constantes comme avec les principes de la politique française depuis
la présidence du général de Gaulle de non
ingérence dans les affaires intérieures des Etats souverains
(exprimée la dernière fois par Dominique de Villepin à
la tribune de l’ONU mettant en garde contre l’invasion de
l’Irak par la coalition US), crée un dangereux
précédent parce que si certains des principaux Etats se mettent
à reconnaitre n’importe quel comité
révolutionnaire n’importe où et montent une opération
militaire pour lui venir en aide contre le gouvernement légal de
l’État contre lequel il s’est insurgé, ce sera le
chaos dans les relations internationales et la guerre voire des actions
terroristes partout. Sans compter le “deux poids deux mesures”: pourquoi
aider les insurgés libyens et pas les Palestiniens, les Kurdes, les
Tibétains, les Tchétchènes et beaucoup d’autres
opprimés? Le territoire de Gaza n’est-il pas dans une
situation beaucoup plus critique au plan humanitaire que la région de
Benghazi? Va-t-on pour autant bombarder Israël ou l’
“Autorité palestinienne” fantoche et corrompue qui
laissent de concert cette situation empirer?
Après la dislocation
monétaire et économique de ces dernières années
consécutive à la crise financière dont le traitement
keynésien a été le pire possible, le monde est
entré dans une phase de dislocation géopolitique et des
relations internationales consécutive aux révoltes des
populations arabes qui ne pouvaient plus supporter leur triste sort et aux
conflits jusqu’ici plus ou moins contenus dans toute la région
MENA qui vont dorénavant s’étendre, surtout si les
Occidentaux mettent de l’huile sur le feu au lieu de modérer les
protagonistes pour tenter de se faire pardonner par lesdites populations
leurs fructueuses relations avec leurs oppresseurs. Il y avait beaucoup d’autres moyens que le conflit armé
pour traiter la question libyenne mais force est de constater que, quand plus
rien ne va, le recours à la guerre constitue le moyen de
s’extraire temporairement des difficultés et de rehausser
momentanément l’image de marque de dirigeants politiques
dévalués (Sarkozy, Obama, etc.).
Décider de faire la guerre à la Libye est - pour le moment-
surtout à usage interne puisque cela fera remonter la côte de
ces politiciens dans leurs propres pays, jusqu’à ce que le
premier revers sérieux (avant l’embrasement
général) les disqualifie définitivement d’autant
qu’ils n’ont pas consulté leurs peuples ni leurs
parlements pour en recevoir préalablement le feu vert… Il
s’agit aussi pour l’Occident de tenter de reprendre le
contrôle du pétrole libyen que Khadafi
menace de faire exploiter par les Chinois.
Quand les banques centrales
n’ont pour réponse à la crise que la création de
toujours plus d’inflation et les principaux Etats que la
création de toujours plus de dettes, il y a un moment où
il est tentant de faire la guerre (de préférence chez les
autres) pour sortir de l’impasse, ainsi que les années 1929 et suivantes l’ont
montré… L’aide humanitaire ou des peuples en danger
n’est qu’un alibi déjà employé bien des fois
dans l’histoire, tant par les démocraties (Lyndon Johnson ne
voulait-il pas sauver les Sud-Vietnamiens et autres peuples asiatiques?) que
par les dictatures (Adolf Hitler ne voulait-il pas sauver les
Sudètes?), pour tenter de sortir de crises économiques et
financières inextricables.
Pour revenir à la
situation du Japon, il est ahurissant que les autorités de ce pays ne
donnent pas plus d’informations fiables tant à leur population
qu’au monde entier quant à la gravité de leur accident
nucléaire, ce qui entretient l’inquiétude
générale. Explosion des centrales nucléaires ou pas,
l’Archipel ne sera jamais plus comme avant et le coût des
dégâts directs pour le Japon comme collatéraux pour le
reste du monde est très sous-estimé.
Le désastre
japonais constitue un tournant majeur économique et
énergétique pour le monde entier qui se traduira
nécessairement par des conséquences économiques et
boursières multiples dont la facture se chiffrera par des montants que
personne n’est en mesure de couvrir, d’où le risque de
dépression hyper-inflationniste et de choc systémique
consécutif au défaut en chaine de certains Etats.
Attention, si les
marchés boursiers s’effondrent (le S&P mais surtout le
Nikkei japonais), l’or pourrait revenir vers 1.315 et
l’argent-métal vers 26,50 USD l’once -leurs plus bas de
janvier sans les casser à la baisse- avant de trouver un plancher
et la force de rebondir pour franchir ensuite dans quelques mois leurs
plus hauts récents et largement les dépasser avant la fin de
l’année. Ce qui constituerait une correction plutôt
normale de leurs hausses récentes. Quant à l‘indice
S&P des actions US, il pourrait chuter vers 1.180-1.200, ce qui
entrainerait toutes les autres bourses d’actions dans une forte baisse.
Lire:
Important commentaire: ubs
—-
http://fr.news.yahoo.com/63/20110320/ted-liby...se-07dc05d.html
—
http://fr.news.yahoo.com/73/20110320/tde-intervention-en-libye-la-france-est-178f5d5.html
—
http://www.rue89.com/2011/03/19/sauver-benghazi-espoirs-et-ambiguites-dune-mission-internationale-195934
—-
http://www.slate.fr/story/35845/europe-crise-libyenne-diplomatie
—
http://www.businessinsider.com/libya-intervention-is-a-high-stakes-gamble-2011-3
—
http://www.moneynews.com/StreetTalk/Russia-Finance-Minister-Oil/2011/03/18/id/389954
—
http://news.goldseek.com/GoldForecaster/1300496400.php
—
http://www.bloomberg.com/news/2011-03-20/advanced-nation-debt-ratio-to-top-100-lipsky-says-correct-.html
—-
Une forte hausse des prix du
pétrole
ne peut que produire une nouvelle
récession, ainsi que cela s’est passé en 2008-2009.
Pierre
Leconte
Article originellement
publié target="_blank" ici
|