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Volatilité insupportable dans un contexte de dislocation géopolitique, économique et monétaire

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Published : March 31st, 2011
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·         En plus de la faillite évidente des finances publiques des Etats du sud de l’euro-zone et de l’Irlande comme de l’explosion totalement incontrôlée des déficits US (temporairement masquées par les politiques monétaires keynésiennes extravagantes de laxisme menées par la Fed, la BCE et la Banque d’Angleterre qui achètent les obligations émises par leurs Etats et les actifs toxiques de leurs banques au moyen de fausses monnaies massivement créées ex nihilo au lieu de laisser l’inévitable ajustement se produire), de la forte hausse des prix des matières premières et des prix alimentaires directement provoquée par les politiques inflationnistes précitées qui appauvrissent les consommateurs partout dans le monde, des révoltes arabes qui tournent au bain de sang (Libye, Bahreïn, Yémen, etc.), du tsunami et du danger d’explosion nucléaire au Japon, voilà maintenant que les banques centrales interviennent massivement sur les marchés des changes pour tenter d’éviter l’effondrement du dollar US (en particulier contre le yen et le franc suisse) et que les USA et leurs supplétifs (France et Grande-Bretagne) s’engagent dans un nouveau conflit armé (pour le moment baptisé d’opération humanitaire) en Libye comme si leurs enlisements en voie de se transformer en déroutes en Irak et en Afghanistan ne suffisaient pas! Tout cela, dont personne ne sait quelle sera l’issue, entretient une volatilité rarement atteinte des prix des actifs de papier comme des actifs réels. Donc un danger majeur de pertes financières puisqu’en ce moment presque que tout ce qui monte aujourd’hui baisse le lendemain et réciproquement.

Au stade actuel, il n’y a a que trois certitudes pour le futur proche:

1/les taux d’intérêt à long terme ne peuvent que fortement augmenter en raison des besoins insatiables d’emprunts, en particulier étatiques, ce qui entrainera une baisse supplémentaire des obligations et pèsera aussi sur les marchés d’actions;

2/la stagflation actuelle finira par se transformer en hyper-inflation, au fur et à mesure que lesdits emprunts seront monétisés par les banques centrales occidentales et la Banque du Japon qui devra elle-aussi y recourir à grande échelle, les monnaies de papier entreront dans des fluctuations frénétiques les unes par rapport aux autres et ce sera la grande hausse des métaux précieux;

3/la croissance économique réelle déjà voisine de zéro (en Occident et au Japon) ne peut que chuter, du fait de la paralysie prolongée de la 4éme économie du monde (Japon) comme du fait du choc énergétique qui arrive à grands pas (abandon progressif du nucléaire dont la dangerosité affole les populations et recours encore plus massif au pétrole et au gaz dont la production est insuffisante face aux besoins croissants des BRIC dans un contexte de déstabilisation des pays producteurs du Moyen Orient).

Nous conseillons donc d’arbitrer actions et obligations (pour ceux qui en ont encore) et de progressivement sortir les positions longues sur les métaux précieux (sauf les achats effectués en francs suisses et en euros qui ont encore un certain potentiel de hausse à court terme) comme sur les matières premières, en ne gardant que des positions longues sur le pétrole, et de ne rester investi qu’en francs suisses (et accessoirement en euros).  Parce que le risque de liquidation de leurs actifs en métaux précieux et en matières premières par les investisseurs et institutions publiques (la Banque du Japon par exemple), pour payer les pertes sur les marchés des monnaies, des actions et des obligations, est supérieur à la perspective de hausse A COURT TERME des métaux précieux qui vont entrer dans leur traditionnelle période annuelle de saisonnalité baissière. Il faut attendre que la situation actuelle se décante sans s’exposer à des fluctuations que l’on ne peut pas maitriser. Puisqu’il sera toujours temps, quand les bouleversements actuels redeviendront lisibles, de se positionner à nouveau à de bien meilleurs niveaux de prix.

Pour revenir à la situation de la zone MENA (Middle East North Africa), une guerre régionale risque d’émerger puisque l’Iran ne pourra pas laisser sans réagir massacrer les populations chiites de Bahreïn et d’Arabie saoudite par cette dernière et les autres monarchies sunnites, auxquelles les USA, la France et la Grande-Bretagne ont donné leur blanc seing en échange de leur bienveillante neutralité dans l’opération militaire qu’ils commencent en Libye. Quant à cette opération, qui ne parviendra sans doute pas à éliminer Khadafi ni à faire triompher les insurgés minoritaires de Benghazi en les installant à sa place à Tripoli, elle se transformera soit en une humiliante défaite occidentale soit en une guerre sanglante au sol, raisons pour lesquelles l’Allemagne et la majorité des Etats européens ont refusé d’y participer. Déjà la Ligue arabe et les opinions publiques de la région rejettent “la guerre faite par l’Occident à la Libye et à son peuple”, ce qui  devrait permettre à Khadafi de sauver sa mise. Sans compter que l’aventure libyenne, rompant avec les pratiques diplomatiques constantes comme avec les principes de la politique française depuis la présidence du général de Gaulle de non ingérence dans les affaires intérieures des Etats souverains (exprimée la dernière fois par Dominique de Villepin à la tribune de l’ONU mettant en garde contre l’invasion de l’Irak par la coalition US), crée un dangereux précédent parce que si certains des principaux Etats se mettent à reconnaitre n’importe quel comité révolutionnaire n’importe où et montent une opération militaire pour lui venir en aide contre le gouvernement légal de l’État contre lequel il s’est insurgé, ce sera le chaos dans les relations internationales et la guerre voire des actions terroristes partout. Sans compter le “deux poids deux mesures”: pourquoi aider les insurgés libyens et pas les Palestiniens, les Kurdes, les Tibétains, les Tchétchènes et beaucoup d’autres opprimés?  Le territoire de Gaza n’est-il pas dans une situation beaucoup plus critique au plan humanitaire que la région de Benghazi? Va-t-on pour autant bombarder Israël ou l’ “Autorité palestinienne” fantoche et corrompue qui laissent de concert cette situation empirer?

Après la dislocation monétaire et économique de ces dernières années consécutive à la crise financière dont le traitement keynésien a été le pire possible, le monde est entré dans une phase de dislocation géopolitique et des relations internationales consécutive aux révoltes des populations arabes qui ne pouvaient plus supporter leur triste sort et aux conflits jusqu’ici plus ou moins contenus dans toute la région MENA qui vont dorénavant s’étendre, surtout si les Occidentaux mettent de l’huile sur le feu au lieu de modérer les protagonistes pour tenter de se faire pardonner par lesdites populations leurs fructueuses relations avec leurs oppresseurs. Il y avait beaucoup d’autres moyens que le conflit armé pour traiter la question libyenne mais force est de constater que, quand plus rien ne va, le recours à la guerre constitue le moyen de s’extraire temporairement des difficultés et de rehausser momentanément l’image de marque de dirigeants politiques dévalués (Sarkozy, Obama, etc.). Décider de faire la guerre à la Libye est - pour le moment- surtout à usage interne puisque cela fera remonter la côte de ces politiciens dans leurs propres pays, jusqu’à ce que le premier revers sérieux (avant l’embrasement général) les disqualifie définitivement d’autant qu’ils n’ont pas consulté leurs peuples ni leurs parlements pour en recevoir préalablement le feu vert… Il s’agit aussi pour l’Occident de tenter de reprendre le contrôle du pétrole libyen que Khadafi menace de faire exploiter par les Chinois.

Quand les banques centrales n’ont pour réponse à la crise que la création de toujours plus d’inflation et les principaux Etats que la création de toujours plus de dettes, il y a  un moment où il est tentant de faire la guerre (de préférence chez les autres) pour sortir de l’impasse, ainsi que les années 1929 et suivantes l’ont montré… L’aide humanitaire ou des peuples en danger n’est qu’un alibi déjà employé bien des fois dans l’histoire, tant par les démocraties (Lyndon Johnson ne voulait-il pas sauver les Sud-Vietnamiens et autres peuples asiatiques?) que par les dictatures (Adolf Hitler ne voulait-il pas sauver les Sudètes?), pour tenter de sortir de crises économiques et financières inextricables.

Pour revenir à la situation du Japon, il est ahurissant que les autorités de ce pays ne donnent pas plus d’informations fiables tant à leur population qu’au monde entier quant à la gravité de leur accident nucléaire, ce qui entretient l’inquiétude générale. Explosion des centrales nucléaires ou pas, l’Archipel ne sera jamais plus comme avant et le coût des dégâts directs pour le Japon comme collatéraux pour le reste du monde est très sous-estimé.

Le désastre japonais constitue un tournant majeur économique et énergétique pour le monde entier qui se traduira nécessairement par  des conséquences économiques et boursières multiples dont la facture se chiffrera par des montants que personne n’est en mesure de couvrir, d’où le risque de dépression hyper-inflationniste et de choc systémique consécutif au défaut en chaine de certains Etats.

Attention, si les marchés boursiers s’effondrent (le S&P mais surtout le Nikkei japonais), l’or pourrait revenir vers 1.315 et l’argent-métal vers 26,50 USD l’once -leurs plus bas de janvier sans les casser à la baisse- avant de trouver un plancher et la force de rebondir pour franchir ensuite dans quelques mois leurs plus hauts récents et largement les dépasser avant la fin de l’année. Ce qui constituerait une correction plutôt normale de leurs hausses récentes. Quant à l‘indice S&P des actions US, il pourrait chuter vers 1.180-1.200, ce qui entrainerait toutes les autres bourses d’actions dans une forte baisse.




Lire:

Important commentaire: ubs

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http://fr.news.yahoo.com/63/20110320/ted-liby...se-07dc05d.html


http://fr.news.yahoo.com/73/20110320/tde-intervention-en-libye-la-france-est-178f5d5.html


http://www.rue89.com/2011/03/19/sauver-benghazi-espoirs-et-ambiguites-dune-mission-internationale-195934

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http://www.slate.fr/story/35845/europe-crise-libyenne-diplomatie


http://www.businessinsider.com/libya-intervention-is-a-high-stakes-gamble-2011-3


http://www.moneynews.com/StreetTalk/Russia-Finance-Minister-Oil/2011/03/18/id/389954


http://news.goldseek.com/GoldForecaster/1300496400.php


http://www.bloomberg.com/news/2011-03-20/advanced-nation-debt-ratio-to-top-100-lipsky-says-correct-.html

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Une forte hausse des prix du pétrole ne peut que produire une nouvelle récession, ainsi que cela s’est passé en 2008-2009.




Pierre Leconte


Article originellement publié target="_blank" ici



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Economiste, essayiste, consultant financier et gérant de fortune, Pierre Leconte préside le « Forum monétaire de Genève pour la paix et le développement ». Il a été membre des bourses des marchés à terme de Londres et de New York. Il a aussi conseillé plusieurs institutions publiques, dont une banque centrale sud-américaine, et travaille actuellement à la création de produits financiers peu risqués, adaptés aux besoins de placement d’investisseurs institutionnels comme privés et de gestion des réserves de change de pays émergents. Pierre Leconte a publié en 2007 : La grande crise monétaire du XXIe siècle a déjà commencé !
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