Le navire
prend l’eau de toutes parts. Éducation, sécurité,
compétitivité, santé, fiscalité, libertés
publiques, justice… Plus rien ne semble tourner correctement. Et
pourtant, l’intervention publique censée améliorer notre
sort n’a jamais été si importante et si étendue.
La meilleure preuve étant l’augmentation constante du poids de
la dépense publique dans le PIB, qui culmine aujourd’hui aux
alentours de 57%. Si l’argent public était effectivement vecteur
de croissance, la France
devrait caracoler en tête des classements internationaux depuis
quarante ans.
Le personnel
politique et la haute fonction publique assistent ainsi impuissants au
naufrage de la doctrine étatiste sans arriver à en accepter la
réalité chaque jour plus concrète.
Sûrement
conscients - au moins confusément - de cette faillite
idéologique, nos dirigeants camouflent leur inaptitude avec une
nouvelle forme d’agitation politique : La démocratie
participative.
En gros, iIl y
a des problèmes. Ils n’ont pas la moindre idée de ce
qu’il faudrait pour les résoudre. Tout ce qui est mis en œuvre échoue chaque
fois plus magistralement, mais ils ont LA solution ultime: proposer aux
Français de venir en parler autour d’une petite messe
républicaine, ça ira mieux.
Ségolène
Royal n’avait sans doute pas imaginé que son slogan de 2007
deviendrait l’horizon indépassable de la présidence de
son ex-mari cinq ans plus tard…
Ainsi,
l’équipe gouvernementale multiplie les consultations en
attachant un soin particulier aux noms, qui donneront tout leur pouvoir
imaginaire aux réunions. Il serait injuste d’épargner les
membres du gouvernement Fillon de cette critique, ces derniers ayant
été de véritables orfèvres du grand débat qui ne fait pas avancer
les choses.
Assises,
Grenelle, États Généraux, Grande Conférence,
Grand Débat, Grande Consultation…
Autant de
créativité pour décrire la même chose : se
réunir autour du vide, en pensant que les problèmes
disparaîtront devant les cahiers de doléances.
« il
faut complètement repenser l’organisation du système
éducatif », « il faut améliorer les
conditions de travail », « il faut révolutionner
notre relation à l’environnement », « il
faut faciliter l’accès au logement pour tous les
Français », « il faut mettre à plat la
situation des travailleurs précaires », « il
faut lutter contre l’exclusion », « il faut
redéfinir l’identité nationale », il faut, il
faut, il faut. Un concert d’incantations qui semble rassurer le troupeau,
le temps que l’orage passe.
Mais
voilà, l’orage ne passe pas, pour la simple et bonne raison que
la pensée magique n’a jamais fait baisser le chômage, ou
évité les agressions. Avoir des envies ne remplace pas les
idées. Et le plus raisonnable, quand on manque d’idée,
est de ne pas trop en faire. Alors si tout le monde veut discuter, discutons.
Mais en attendant, la réduction de la taille et du poids de
l’État reste l’attitude la plus rationnelle et la plus
sage.
Mais
là encore, il ne faut pas en rester à l’incantation, et
ce site est une mine de solutions concrètes, suffisamment riche pour
inspirer le programme d’une bonne dizaine de candidats.
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