Bien que le prix de l'or
n'ait cesse de grimper ces dix dernières années, il y a peu de
temps que sa remarquable ascension est désormais décrite comme
étant une “bulle”. Ce terme a été utilisé
pour la première fois de
façon alors perçue comme péjorative par le financier
George Soros, avant que l'on découvre non
sans un certain étonnement qu'il avait lui-même réalisé
de très importants investissements en or.
Brent Arends
dans le Wall Street s’étonne sur l’or et cherche à
savoir s’il s’agit ou non de la “prochaine bulle”, et
même Barron’s s’interroge pour
savoir si “la bulle sur
l'or pourrait continuer de gonfler”.
Tout le monde peut s’instruire
sur les bulles dans l’histoire de la finance, mais de nos jours il n'y a nul besoin de se rendre
à la bibliothèque pour avoir de l’information. Nous avons tous été les témoins de la bulle sur
l'Internet, ou encore plus récemment de celle sur l'immobilier. En
jetant un œil à ces événements, nous pouvons nous
rendre compte que le terme de bulle est utilise pour décrire
l'ascension rapide et durable du prix d'un bien, alimentée par la
spéculation naissant de la confiance que l'on a en ce bien sur le
long-terme. Ce n'est cependant pas le seul trait caractéristique
important d'une bulle, bien qu'étant le plus reconnu. Il faut en effet
savoir que le prix d'un bien peut atteindre des sommets bien plus
élèves que sa valeur réelle. Lorsque ce sommet est
atteint, le prix du bien chute littéralement – rapidement et
violemment, comme une bulle qui éclate.
Cette chute rapide et
violente peut-elle aussi se produire dans le cas de l'or? Non, pour la bonne
et simple raison que l'un des ingrédients principaux de cette chute
est manquant dans le cas de l'or. Même si le prix de l'or a
quadruplé ces dix dernières années, il est cependant
toujours très en deçà de sa valeur réelle, ce qu’il
fait qu’il manque un élément essentiel à la bulle.
Les articles auxquels je
fais référence ci-dessus font uniquement mention du prix de
l'or, sans se soucier de sa valeur réelle.
Même si l'on confond
souvent les termes “prix” et “valeur” pour
décrire la vision que l'on porte sur l’intérêt
économique d’un actif, ces deux termes bien loin d'être synonymes. Le
prix est l'étiquette que l'on colle sur un bien lorsque l'on
intervient sur le marché. La valeur, quant à elle,
représente l'idée que chaque individu se fait de l'utilité
d'un bien; et c'est la que la plupart des gens échouent dans leur
tentative à comprendre l'or. Ils ne parviennent pas à
comprendre d'où vient cette valeur or. L'utilité de l'or ne se
comprend qu'en assimilant ces deux termes clés.
Dans un premier lieu, l'or
est utile en termes de calcul économique. Pour formuler cela
autrement, je dirai qu'il procure un moyen effectif de déterminer le
prix d'un bien ou d'un service sur le long-terme, ce qui aussi est la
fonction principale de toute monnaie. Pour vous donner un exemple, le prix en
or d'un baril de pétrole est resté identique ces 50
dernières années, si on exclut quelques fluctuations de courte
durée, puisqu'il est encore aujourd'hui d’environ 2 grammes d'or,
comme il l’était à il y a 50 ans.
Dans un second temps, et
parce que c’est un actif tangible, l’or n’a pas de risque
de contrepartie. Quand vous possédez de l'or, votre richesse ne
dépend pas des promesses que vous font les politiciens et les
banquiers. L'or et l'argent sont les seules monnaies qui soient des actifs
réels, pas des promesses fiduciaires ou du crédit. Dans
l'environnement économique incertain dans lequel nous vivons, quand le
crédit que l’on accorde aux établissements financiers ou
aux gouvernements se réduit comme peau de chagrin, la diminution du
risque de contrepartie devient un élément essentiel dans la
gestion, et la préservation, de ses actifs. Sans compter que l’état
des finances gouvernementales se précarisant tout autour du globe et
la somme des dettes augmentant sans fin, la valeur de la monnaie-papier ainsi
que la solvabilité des banques la possédant pourraient se
trouver de plus en plus remises en question.
En conséquence, il
est essentiel de bien discerner la différence entre prix de l’or
et valeur de l’or. Et clairement, comparé à sa valeur et
aux problèmes mentionnés ci-dessus, le prix de l’or n’est
pas surévalué.
Si vous
préférez placer vos liquidités de manière sure,
afin de préserver votre pouvoir d'achat sur le long-terme et
d'éviter de courir quelque risque de contrepartie, alors il est bon
d'acquérir de l'or et de le préserver jusqu'a ce qu'il soit
surévalue. Et nous avons encore bien du temps devant nous avant de
voir arriver cette surévaluation. Cela dit, comment pourrons nous
savoir que le prix de l’or a atteint son niveau maximum ?
La plupart des gens s’interrogent
sur le moment le plus opportun de vendre leur or. Ils en ont une vision
clairement rétrospective, espérant voir réapparaitre un
pic du prix de l'or comme celui que l'on a connu en janvier 1980. A mon sens,
la véritable question est d’attendre le moment où il ne
faudra plus vendre son or, mais tout simplement le dépenser. A cette date, l’or sera de nouveau
accepté à grande échelle comme monnaie et permettra d'acquérir
des biens de consommation ou d’épargner.
En d'autres termes, quand
l'or reprendra sa place légitime au centre du commerce global –
place qu'il a occupé des milliers d'années durant jusqu'il y a
quelques décennies – alors le pouvoir d'achat de l'or sera
à son apogée.
James Turk
GoldMoney.com
James Turk est le fondateur et le
président de GoldMoney.com, qui vous permet d’acheter de l’or et
de le stocker à Jersey ou en Suisse. Il est le co-auteur de The Collapse of the Dollar.
Publié
par Goldmoney.
Copyright © 2008. Tous droits réserves par James Turk.
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