@ Christus,
Je ne pense pas que ce soit un bon plan que de penser que la détention d'armes par tous les citoyens est LA solution. Colporter ce genre de propos ne me semble vraiment pas une bonne idée.
Ca ne fait que prouver une PEUR latente. Or la peur est souvent mauvaise conseillère au même titre que la colère lorsque ces émotions ne sont pas gérées. Combien de fois, dans des cas de cambriolage, il n'a pas été établi que le voleur avait utilisé son arme et tué quelqu'un, sans l'avoir vraiment voulu, sous l'effet de la PEUR ? Or ce voleur n'est rien d'autre qu'un être humain comme vous et moi.
Quand quelqu'un qui ne gère pas bien ses émotions détient une arme, il a vite fait de la retourner contre la personne la plus proche de lui, juste parce qu'il n'arrive pas à gérer sa colère ou qu'il est sous l'emprise de l'alcool (ou autre mauvaise raison), et ce, parfois même devant ses propres enfants. C'est arrivé à une de mes copines !
J'ai vu un jour mon grand-père, qui était pourtant quelqu'un de très aisonnable, pointer, de colère, son fusil sur son propre fils !
Détenir une arme c'est TOUJOURS DANGEREUX. C'est un outil de MORT potentiel. D'ailleurs, elles n'auraient jamais dû être inventées !
Détenir une arme chez soi c'est être dans un état d'esprit guerrier identique (mais au niveau individuel, donc à une autre échelle) qu'un Etat qui détient du nucléaire "pour le cas où" un autre Etat l'agresserait. C'est tout simplement LEGITIMER l'utilisation des armes. Le pays agresseur utilisera les armes sans état d'âme quand il sait que l'autre utilisera les mêmes moyens que lui. S'il pouvait envahir le monde entier avec des armes sans que personne ne riposte avec des armes, il finira tôt ou tard par courber l'échine sous le poids du regard des autres et il se sentira terriblement coupable, ce qui l'obligera à se remettre en question. Et d'ailleurs, c'est souvent l'Etat agresseur avec armes qui s'est arrangé pour armer de façon détournée - avant son agression programmée - le pays qu'il a l'intention d'agresser afin de se donner une bonne raison de le faire et/ou de se fabriquer une excuse qu'il pourra brandir face aux autres juste pour garder la face.
L'arme, encore une fois, est la solution de facilité : "J'ai une arme, au moindre pépin je l'utilise", ce qui implique que je laisse libre cours à ma peur, à ma colère, à mon envie. Le contraire : "Je n'ai pas d'arme, je vais faire travailler ma matière grise et voir comment je peux me cacher, raisonner l'autre, rester stoïque à sa vue, être capable de me faire dérober en me disant qu'il y a pire dans la vie", etc.
Souvent, c'est la résistance qui mène aux catastrophes et il n'y a pas meilleure arme qu'un CERVEAU en bon état de fonctionnement !
Un jour, une voiture s'est crashée juste devant moi et a fait des tonneaux. Je me suis arrêtée pour aller porter secours. J'étais la première sur place. Le conducteur est immédiatement sorti de sa voiture sans même prêter attention à ses deux potes. Bizarre ! Le passager avant me tendait le bras pour que je le sorte de la voiture qui était sur le toit. Je l'ai aidé. Puis, je me suis dirigée vers le troisième à l'arrière qui était inconscient, auquel je n'ai pas touché mais en me dirigeant vers lui, J'AI VU UNE ARME (type pistolet) par terre. Forcément, la sonnette d'alarme a retenti et le mot/l'émotion "PEUR" s'est mis à clignoter en ROUGE et en MAJUSCULES dans mon cerveau. Et tout aussi rapidement, je me suis dit : "Bon, fais semblant de rien, comme si tu n'avais rien vu ! Ne panique pas, ne t'enfuis pas, garde un comportement normal !", etc. Comme je suis restée totalement zen, tout s'est bien passé, je suis retournée vers ma voiture tout en marchand calmement. Une fois dans ma voiture, j'ai appelé la police pour signaler le problème et j'ai demandé si je pouvais quitter les lieux. Et, pendant que j'appelais la police, des curieux se sont arrêtés et l'un d'eux s'est fait car-jacké sa Porsche par le conducteur du véhicule accidenté. Etonnant car, première sur les lieux, le conducteur aurait très bien pu voler ma voiture dont les clefs étaient restées sur le contact (oui, je sais, à ne JAMAIS faire...). Il s'est avéré par la suite que ces trois-là, qui venaient d'être accidentés, étaient de vrais bandits connus par la police. Gloups !
Que se serait-il passé, à votre avis, si j'avais eu une arme sur moi et/ou si je n'avais pas raisonné ma peur ?
L'histoire aurait pu tourner tout autrement. Or, sans arme et sans défense, on réfléchit très vite et, au moins, on n'a aucun risque de devenir à son tour un assassin potentiel. Bien sûr, le danger et l'émotion passée, une autre émotion fait place afin de lâcher la pression intérieure, des larmes apparaissent et quelques tremblements traversent le corps, mais c'est tout. Tout le monde est toujours en vie.
Je crois qu'il est préférable de propager des idées poussant les gens à réfléchir, à apprendre à gérer leurs émotions plutôt que de leur faire penser que posséder une arme est LA solution.
;-)Commented 3693 days ago |