 Bonjour Jack.be,
"Je suis assez fier [...] d'être un des rare "jeune" à encore avoir une bonne partie de ces connaissances (pour info, je fume mon lard au bois de vignes... mes vignes... sans pesticide...)."
Je trouve cela génial et je vous encourage vivement à continuer !
"mais la relève est vraiment difficile... "
Il ne faut pas désespérer car cette crise mondiale va OBLIGER un certain nombre de personnes à revoir leurs priorités et leur mode de vie. Les choses bougent mais LENTEMENT car la prise de conscience prend du temps surtout dans ce système du maintien de "l'illusion" qu'est le nôtre. Le jour où le pétrole sera trop cher ou qu'il n'y en aura plus, les gens verront bien à quel point ils vivaient dans l'illusion car le consumérisme actuel n'est possible que parce qu'il y a du pétrole.
Personnellement, j'ai la chance d'avoir eu des grand-parents qui aimaient la terre; ma grand-mère c'était les fleurs et mon grand-père le potager. Ils y travaillaient pendant que je prenait du plaisir à me promener dans les champs en cueillant des fleurs des champs pour en offrir des bouquets à ma grand-mère. Ces souvenirs ont toujours "guidé" un certain nombre de mes choix, comme celui de vivre à la campagne, même si ce n'est qu'à 40 km de plusieurs villes (mais la Belgique est aussi un tout petit pays). Enfin j'ai une amie d'enfance qui est fermière et hyper courageuse et ça "booste" aussi. ;-)
Aussi, après la prise de conscience de la situation sanitaire et économique actuelle, j'ai décidé que je ferais comme eux... mais ils ne sont plus là pour les conseils, hélas. Alors, comme vous, je me suis procuré des bouquins qui me permettent d'apprendre les bases, ainsi que les plantes, fleurs et légumes qui s'apprécient, s'entraident et/ou qu'il ne faut absolument pas mettre côte à côte. Le reste se fait par l'observation et des actions empiriques qui permettent de se réapproprier un savoir perdu.
J'ai dû batailler ferme car mon mari (qui est un amoureux des villes) trouvait que que "ce n'était pas le moment", mais si on s'arrête à cela, alors ce n'est "jamais le moment". Pour lui, le jardinage, les animaux, etc. ce sont des corvées... pour moi, c'est un plaisir et la VIE. Heureusement, on a suffisamment d'autres centres d'intérêt en commun. Alors comme je suis têtue et que je sais qu'il faut du temps pour apprendre, je m'y suis mise (à mon rythme j'ai donc retourné la terre de mes carrés de potager toute seule et nettoyé la terre de ses racines manuellement car j'ai refusé l'utilisation de produits de désherbage malgré les récriminations de tous mes proches qui me disaient cinglée, et malgré les difficultés que cela représente) et au bout du compte, tant mon mari que mes enfants ou mes amis apprécient le travail... même s'ils pensent toujours que je suis "cinglée". Pas grave !
"Pousser les amis et la famille à acheter quelques pièces d'argent relève déjà des travaux d'Hercule... alors leur demander de retirer les mauvaises herbes, de s'occuper des lapins 365 jours par ans, de se casser le dos en travaillant la terre... "
Vous avez raison, j'ai le même genre de difficultés. Qu'il s'agisse des pièces d'argent et/ou du reste, nous sommes encore considérés comme des "fous", "illuminés" ou "doux rêveurs", mais je pense que c'est inhérent au fait que nous soyons parmi les premiers à avoir pris conscience de ce qui est en train de se passer et il ne faut pas oublier que "nul n'est prophète en son pays". Qui voit au-delà des apparences n'est jamais compris à son époque. Beaucoup de grands artistes ont dû faire face à ce problème.
Il faut donc continuer à garder le cap et être patient car, un jour, on sera pris au sérieux et, à notre tour, nous pourrons transmettre le savoir qu'on aura fait l'effort d'acquérir. ;-)
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