Le modérateur nous impose un délicat exercice : commenter un article de M. Ktorza sans user de noms d'oiseau ! Essayons quand même... Notons pour commencer que cet article, comme tous ceux de son auteur sans exception, vise à démontrer les bienfaits du libéralisme et les méfaits du keynésianisme. C'est une véritable obsession chez lui, c'est son dada. Comme la plupart de ceux qui ont réussi leur vie professionnelle, M. Ktorza s'est persuadé qu'il ne le devait qu'à son seul mérite, et par conséquence logique, est devenu un fervent suppôt du mythe du "self made man" à l'américaine. Ces personnes, dont notre ex-nano-président est la vivante caricature, sont également certains que ceux qui n'ont pas réussi n'ont qu'à s'en prendre qu'à eux-même, que l'Etat n'a pas à les aider, et que s'ils avaient fait preuve du même courage et du même talent qu'eux, ils s'en seraient aussi bien sortis. Il ne s'agit pas là d'un raisonnement mais d'une simple et banale démonstration d'auto-satisfaction. Ces gens-là sont des idiots utiles (j'espère que le modérateur me passera cette bien innocente expression) pour relayer la propagande du système. Ils ne sont en quelque sorte qu'une "courroie de transmission"... On remarquera ensuite la confusion sémantique (volontaire) qu'entretient l'article entre libéralisme et liberté. On bondira à la lecture de la phrase : "La liberté vient de subir une cuisante défaite aux États-Unis, preuve que ce pays n’est décidément plus un modèle en la matière". Quelle défaite ? Eh bien les pauvres sont désormais "obligés" d'avoir une couverture-maladie. Quelle horreur ! Auparavant, ils avaient la "liberté" de ne pas en avoir. Comme ils avaient la "liberté" de dormir dans la rue, de se nourrir dans les poubelles, etc. On pourrait également discuter le fait que les Etats-Unis aient jamais été un modèle de liberté ailleurs que dans le domaine économique, ou même se poser la question de savoir ce que vaut la liberté quand on n'a pas un rond. On pourrait parler de la liberté qu'avaient les "native americans" de se faire tirer comme des pigeons, de la liberté de se faire plumer par la FED, des libertés civiques depuis le Patriot Act, j'en passe et des meilleures. Oui, assurer à tous les citoyens une couverture médicale coûte cher à l'Etat. En l'occurrence, un peu moins de 1000 milliards de dollars sur 10 ans, soit 100 milliards par an. Soit, à la louche, le coût de la guerre en Irak, selon les estimations du Pentagone (selon d'autres estimations, ce coût serait bien plus important. Voir par ex. : http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/12/18/04016-20111218ARTFIG00128-irak-la-guerre-coutera-encore-beaucoup-aux-etats-unis.php). Il s'agit donc d'un choix de société, et ainsi que le souligne M. Roberto, l'argent est là pourvu qu'on le l'affecte pas ailleurs. C'est l'intelligence qui vient de subir une cuisante défaite avec vous, M. Ktorza !Commented 4469 days ago |