Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Que deviendrait l’or dans un monde sans cash ?
Voilà une sacrée question !
Bon, tout d’abord, nous n’y sommes pas à la société sans cash… Et il n’est
pas certain que nous puissions y arriver ou que nous ayons le temps d’y
arriver avant de passer, contraints et forcés, par une case troc, mais pour
les besoins du raisonnement, admettons que ça y est ! Nous sommes en 2021, et
les pièces et billets sont désormais interdits.
Vous ne pouvez plus payez que par CB, téléphone et autres bitcoins
dématérialisés validés avec la reconnaissance de votre iris par exemple.
Bref, un monde « new age » et de haute technologie.
Dans un tel monde, l’or serait lui aussi tout simplement dématérialisé
comme c’est d’ailleurs déjà le cas aujourd’hui.
Vous avez ce que l’on appelle l’or papier ! Peu importe que nous parlions
de trackers, ou de fonds, l’idée c’est que l’or peut se dématérialiser.
Allez voir votre banque, dites-lui que vous voulez 10 lingots en comptes
titres, et vous recevrez un beau papier de la banque disant que vous avez 10
lingots en comptes titres. Bref, vous n’avez rien d’autre qu’un papier.
Dans tous ces cas, votre or a été dématérialisé. Dans une telle hypothèse,
il ne pose pas de problème au « système ». Le système veut de la
traçabilité : en dématérialisant l’or, vous le rendez traçable. Et
traçable, il est donc taxable.
Mais alors l’or physique qui s’échange de la main à la main ?
Eh bien paradoxalement, dans un monde sans espèce, tout numérique, seul
l’or physique dans votre poche et qui s’échange de la main à la main pourra
assurer un anonymat dans une transaction.
D’ailleurs, que ce soit en Inde, en Chine et même en France où nos
compatriotes détiennent au moins 2 500 tonnes d’or dans leurs bas de laine,
il y a peu de chance que ces pièces et lingots réintègrent le système
bancaire traçable classique.
Il est fort à parier au contraire, qu’en interdisant le cash, se
développent des actifs parallèles non traçables et tangibles. L’or et
l’argent évidemment, mais également les bijoux, ou encore même des objets.
Mais dans toutes ces possibilités offertes, la plus efficace sera évidemment
la possession d’or ou d’argent physique qui existe déjà à l’état de monnaie
sous forme de pièces. L’or et l’argent sont intrinsèquement des monnaies.
Même le KGB n’a pas réussi à empêcher les Russes de commercer au marché
noir en dollars. Il en sera de même avec l’or.
Aucun pays, aucune autorité à aucune époque n’a pu interdire le marché
noir.
Le contrôle numérique d’une population a lui aussi une limite.
La limite est simple : c’est celle du consentement.
Si les masses consentent, le système tient. Quand le consentement
s’effondre, alors le système s’effondre.
Sur ces considérations, je vous souhaite évidemment d’excellentes fêtes de
fin d’année à commencer par un joyeux Noël. Pour vous souhaiter un joyeux
Noël en ces temps d’exacerbation des religions et d’une laïcité branlante ne
sachant plus se définir, je voulais citer cette lettre qui a été rédigée
l’année dernière à l’attention d’un tribunal qui avait refusé une crèche.
« Une question de tradition
La crèche, c’est ce qu’on appelle une tradition. Et ne me faites pas
croire, Monsieur le tribunal, que le principe de la tradition vous est
étranger. Sinon comment expliquer que les magistrats exercent leur métier
dans un costume aussi ridicule si ce n’est parce qu’il est le fruit d’une
tradition ?
Vous êtes un briseur de rêves Monsieur, vous êtes un étouffeur de
sens. La crèche, c’est Noël, et Noël, c’est la crèche. La crèche, c’est aussi
l’histoire d’une famille qui faute de droit opposable au logement est venue
se réfugier dans une étable. C’est un signe d’espoir pour tous les sans-logement.
La crèche, c’est aussi un roi arabe et un autre africain qui viennent visiter
un juif. C’est un signe d’espérance et de paix en ces temps de choc de
civilisations et de conflit au Moyen-Orient.
La crèche, c’est aussi des éleveurs criant de joie et chantant dans une
nuit de décembre. Connaissez-vous beaucoup d’agriculteurs qui rigolent en
cette période de crise ? La crèche c’est un bœuf, symbole de la condition
laborieuse de l’Homme. Enfin, la crèche, c’est un âne, même si une rumeur
court disant que cet âne a quitté la crèche en 2013 pour rejoindre le
Tribunal administratif de Nantes.
Malgré le fait que vous allez sans doute, par souci de cohérence, vous
rendre à votre travail le 25 décembre, je vous prie de croire, Monsieur le
tribunal, à l’expression de mes souhaits de bon et joyeux Noël. »
Oui, c’est tout cela Noël, mais pas uniquement. On peut fêter un Noël
laïc, ou même un Noël païen. Mais l’esprit chrétien de Noël est un esprit
d’ouverture vers l’autre, un symbole d’union et pas de rejet.
Nous sommes dans une société où nous nous rejetons mutuellement et nous
voyons bien la gravité de la situation.
Il n’y a pas de fatalité ; pourtant, toutes les décisions prises vont
dans le sens d’une aggravation.
J’espère vous retrouver l’année prochaine, le 3 ou 4 janvier, sans que
nous ayons connu de nouveaux drames collectifs.
Ce que dit la Crèche, ce que raconte Noël, c’est exactement ce que disait
Martin Luther King avec cette formule :
« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous
allons mourir tous ensemble comme des idiots. »
Bonnes fêtes à tous mes amis, et à très bientôt!
Il est déjà trop tard. Préparez-vous !
Charles SANNAT
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