Rubin
Sfadj, un des bloggueurs meneurs du réseau LHC,
a lancé une chaine en 5 questions adressées à l'ensemble
des membres du réseau. Lomig
Unger a répondu plus vite que son ombre. D'autres ont
promis de le faire. Et voici ce qui m'est passé par la tête.
1. Quel thème
généralement peu évoqué, ou selon vous
traité avec légèreté, aimeriez-vous voir occuper
une place plus importante dans la vie intellectuelle, politique et
médiatique ?
Au risque de me faire traiter de
"populiste" selon les critères du microcosme
médiatico-politique, je crois que les médias devraient beaucoup
plus s'attacher à la mauvaise conduite de nos dirigeants, lorsqu'ils
s'exonèrent des contraintes qu'ils font peser sur nous. Nous vivons
dans un pays ou toute la classe politique défend l'existence du
"service public" mais choisit massivement l'éducation ou la
santé privée pour elle même et ses enfants. Nous vivons
dans un pays ou les deux candidats aux second tour de l'élection
présidentielle pouvaient légitimement être accusés
de fraude fiscale. Ou ils renforcent continuellement la répression des
automobilistes tout en circulant eux mêmes à des allures
illégales à l'arrière de limousines avec chauffeur.
Liste quasi illimitée.
Si les médias frappaient plus fort
à chaque fois que des hypocrisies de ce niveau étaient
révélées, les gens se rendraient compte que cet
état dans lequel ils placent tant d'espoir ne peut en aucun cas
être la solution de leurs problèmes, juste le moyen d'extorsion
choisi par ceux qui en vivent. Et ils verraient d'un bien meilleur oeil la
diminution du poids de l'état dans la vie des individus.
2.Inversement, quel sujet
fétiche des médias, "nouveaux" et/ou
"anciens", trouvez-vous futile ou superficiel au point de ne
mériter qu'une faible part de l'attention qu'on lui porte ?
Le développement durable ! Le
concept même est une escroquerie
intellectuelle. Et d'une façon générale, je
suis consterné par la nullité des analyses qui sous-tendent la
façon dont les questions environnementales sont traitées en
France, sans le moindre esprit critique, et avec à chaque fois
l'apologie d'un nouvel ordre moral environnemental-hygiéniste-citoyen
dont la percolation dans nos lois ne laisse de m'inquièter...
3.Quelle pratique d'ordre public
ou privé, largement autorisée par la loi, vous semble nocive au
point de devoir faire l'objet d'une interdiction ou d'une
réglementation sévères sans plus tarder ?
La possibilité pour les fonctionnaires
de conserver leur statut en étant élu, puis de retourner dans
la fonction publique après s'être fait battre. Et plus largement
la possibilité, pour des « élus », c'est à
dire des gens comme vous et moi qui ne font que réussir un entretien
d'embauche un peu particulier, de limiter nos libertés, comme s'ils
avaient pour mission de nous empêcher de vivre.
4.Inversement à nouveau,
quelle interdiction ou contrainte apposée à un comportement
privé ou public vous apparaît si injustifiée qu'elle
devrait être levée aussi vite que possible ?
Là, une liste à la
Prévert serait nécessaire ! Les limitations à l'usage de
sa terre, tant que l'on ne porte pas préjudice au voisin, sont les
limitations économiquement
et socialement les plus désastreuses. Après quoi, les
lois de prohibition des drogues ne font que profiter aux
trafiquants en multipliant leurs profits, et donc les incitations à
alimenter le trafic... Le droit d'aller à venir indépendamment
des frontières, et tant que quelqu'un accepte de vous accueillir chez
lui, devrait aller de soi.
D'une façon
générale, tout ce qui limite le droit de chacun d'agir tant
qu'il ne porte pas préjudice à la vie et la
propriété d'autrui, doit être banni de nos lois.
5. Enfin, quel
évènement contemporain a, selon vous, le plus
façonné ou modifié vos opinions politiques ?
J'avais 12-13 ans en 80-81, quand les
chantiers navals de Gdansk se sont révoltés contre le pouvoir
soviéto-communiste, quand les communistes ont tenté
d'assassiner Jean-Paul II, quand ils ont envahi l'Afghanistan, et
quand, à l'autre bout du monde, un homme de principes devenu
président de la principale démocratie du monde, Ronald Reagan,
tout juste entré en fonctions, a osé dire que le communisme
était une abomination qui devait être combattue sans faiblesse.
Même si je suis passé par des phases de doutes, je crois que mon
attachement fondamental à la liberté humaine vient de cette
époque.
Je suis censé tagguer (c'est
à dire transmettre la chaine) 5 autres bloggueurs qui ne l'ont pas
encore été. Pas facile. H16
? Parce qu'avec lui, on devrait bien se marrer. Emmanuel ? Parce que
c'est un type bien. Et JPO,
pourquoi pas. Les autres se sont déjà tous plus ou moins
rétro-taggués.
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Egalement par Vincent Bénard
Vincent Bénard, ingénieur
et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones
dédiés à la diffusion de la pensée
libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il
est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France, "Logement,
crise publique, remèdes privés", ouvrage publié
fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il
montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le
logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement
à l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il
ose proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de
marché pour y remédier.
Il est l'auteur du blog "Objectif
Liberté" www.objectifliberte.fr
Publications :
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La
doc française, avec Pierre de la Coste
Publié avec
l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits
réservés par Vincent Bénard.
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