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Cours Or & Argent

A l’aube d’une ère nouvelle

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Publié le 02 septembre 2016
1754 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Rubrique : Editorial du Jour

A quel moment de l’Histoire l’humanité se découvre-t-elle ? Où en sommes-nous aujourd’hui ? Au cours de ces derniers siècles, l’étude des sciences physiques, née au XVIe siècle avec l’établissement par le Britannique Francis Bacon de la Méthode scientifique, a eu un tel succès et a tant influencé l’humanité, que les sciences sont devenues une science mondiale du matérialisme.

Le problème central de notre époque moderne est que les économistes grand public tentent d’appliquer la Méthode scientifique à l’élaboration de politiques économiques gouvernementales, bien qu’elle ne soit pas applicable à l’activité humaine. La Méthode scientifique ne peut pas être appliquée aux questions sociales, parce que la matière physique et les êtres humains se comportent de manières différentes. La matière n’effectue pas de choix, alors que les êtres humains choisissent leur comportement. Alors qu’une action appliquée à la matière produit des conséquences prévisibles, une action appliquée aux êtres humains doit prendre en considération le fait que les Hommes effectuent des choix, ont diverses options, et que leurs comportements ne peuvent pas être prédits, quantifiés ou exprimés en termes d’équations. Les économistes du monde ignorent cette réalité fondamentale, et formulent des plans économiques pour l’Etat qui finissent toujours par devenir contre-productifs, parce que leurs conséquences sont toujours contraires à ce qui était attendu au départ.

Il n’en est pas moins que l’influence des sciences physiques soit si importante qu’une fausse science économique est aujourd’hui enseignée dans toutes les universités du monde. Cette fausse science tente d’appliquer la méthodologie des sciences physiques à l’étude de l’économie et à la formulation de politiques économiques. C’est une grossière erreur, qui a plongé l’humanité dans les ténèbres qui nous entourent aujourd’hui.

Confus par les fausses sciences économiques qui prévalent sur une humanité ignorante, les systèmes financiers du monde – basés sur le dollar – ont généré de gigantesques quantités de dette qui font aujourd’hui vaciller les plus grosses banques du monde et menacent leur solvabilité. Leur insolvabilité signifierait de lourdes pertes pour leurs créditeurs. Les déposants des banques sont en fait leurs créditeurs. Ainsi, les craintes de voir s’effondrer des banques a généré une hausse du prix de l’or parallèle à la crise actuelle du système financier. Le public s’inquiète de la sécurité de ses dépôts, de la valeur de ses actions et de la liquidité des obligations d’entreprise et gouvernementales qui représentent la dette du monde.  

A l’heure actuelle, nous pouvons déjà voir que les forces combinées de la Russie et de la Chine forceront un jour les Etats-Unis à abandonner ses politiques guerrières de par le monde. Les Etats-Unis vont bientôt devoir cesser de rêver à la domination du monde.

A mesure que l’influence militaire des Etats-Unis diminuera, de plus en plus de questions seront posées quant au système monétaire global, basé sur le dollar, qui jusqu’à présent a été omnipotent.

Nous devrions voir se multiplier les discussions quant à un possible retour de l’étalon or, le seul système monétaire qui ne nécessite pas de contrainte militaire pour être mis en place, parce que l’or est une monnaie de substance, est politiquement neutre et est source de paix entre les nations.

Nous ne pouvons pas déterminer la manière dont le monde s’en retournera à un étalon or. Il se peut que cela se passe en pleine période de crise. Mais quel que soit l’environnement de son retour, il impliquera des changements douloureux pour toutes les économies nationales du monde, parce que le recours à l’or limite fortement la capacité des gouvernements à s’endetter. Et lorsque les gouvernements ne seront plus en mesure de s’endetter, le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui disparaîtra.

Il est important de percevoir la connexion qui existe à notre époque entre le comportement de l’humanité et les politiques monétaires du monde depuis l’abandon de l’étalon or, en conséquence des coûts excessifs de la première guerre mondiale. Cette guerre a éclaté en août 1914, et à l’époque, beaucoup d’Européens pensaient qu’elle ne durerait pas même jusqu’en décembre parce que les gouvernements en guerre finiraient rapidement par ne plus avoir de fonds. En revanche, les partis belligérants ont eu recours à l’impression monétaire pour financer leurs dépenses, ce qui a marqué le début de la fin de l’étalon or.

Au cours des années qui ont suivi, la disparition de l’étalon or a eu des effets relativement modestes, parce que les banques centrales du monde ont dû conserver leur or dans le cadre de leurs réserves, ce qui a limité l’expansion de leur crédit.

En revanche, le 15 août 1971, quand les Etats-Unis ont unilatéralement fait défaut des accords de Bretton Woods de 1944, les réserves d’or des banques centrales ont perdu de leur importance. Ce qui est devenu nécessaire et important pour leurs réserves a été le dollar – non-échangeable.

A partir de ce moment-là, les politiques des Etats-Unis ont été libérées du besoin de restreindre le crédit en dollars de peur de perdre l’or de leurs créditeurs. L’expansion du crédit qui s’est ensuite développée aux Etats-Unis a donné lieu à une orgie du crédit ou, devrais-je dire, de la dette, qui aujourd’hui s’exprime en des nombres presqu’inconcevables.

L’expansion de la dette signifie aussi une expansion de la monnaie – papier comme digitale – en des proportions égales tout autour du monde.

Ainsi, l’humanité, au cours de ces 45 dernières années, s’est enivrée de dette.  

Les gouvernements du monde sont devenus de plus en plus dépensiers, parce qu’il n’existe plus aucune limite à leur capacité à s’endetter, une capacité qui était autrefois restreinte par l’étalon or, et partiellement limitée sous Bretton Woods.

Leur capacité à s’endetter affecte le comportement des êtres humains. Un débiteur coutumier dépense jusqu’à se retrouver en banqueroute. Son comportement devient de plus en plus désordonné et licencieux.

Les gouvernements du monde, au cours de ces 45 dernières années, se sont comportés à la manière de débiteurs coutumiers, et leurs dépenses illimitées ont transformé les comportements de l’humanité. Les comportements personnels ont été dérangés ; le vice s’est installé ; des familles se sont divisées parce que le père, qui autrefois travaillait à la survie de sa famille, a perdu son autorité ; sa femme a maintenant la possibilité de quitter le domicile familial et peut travailler et gagner sa vie ; ses enfants peuvent ignorer son autorité et peuvent rester chez eux à ne rien faire plutôt qu’aller travailler. Il n’y a plus aucun consensus quant à la manière de s’habiller – une manifestation évidente des transformations sociales dont a souffert l’humanité au cours de ce dernier demi-siècle. Combien de centaines de millions de jeunes ont leur propre téléphone portable ? Combien de centaines de millions de voitures circulent dans les villes du monde ? Combien de millions d’écrans gardent l’humanité en état d’hypnose ? Le crédit qui a été offert pour l’accumulation de toutes ces choses tire ses origines de la capacité des gouvernements à s’endetter et à faire pleuvoir de l’argent sur leurs populations.

Voyez aussi l’explosion du tourisme international. Des millions de touristes parcourent le monde chaque jour. Le monde est-il vraiment plus riche qu’il l’était en 1971 ? Non, il ne l’est pas. Nous en avons pourtant l’impression. Nous pensons que la rareté est une chose du passé, parce que les gouvernements du monde empruntent continuellement, et avec leurs politiques de dépenses excessives, ils encouragent les loisirs – et personne ne s’inquiète de la dette qui s’accumule en conséquence.

Les politiques gouvernementales de dépenses sociales, qui jouissent d’un énorme soutien politique, sont financées par l’endettement des gouvernements et ont pour effet de réduire les responsabilités individuelles. Par le passé, la générosité des individus permettait aux moins fortunés de s’en sortir. Aujourd’hui, les dépenses des gouvernements visent à rendre tout le monde confortable.

Le destin du débiteur coutumier est la banqueroute. Ce même destin attend aujourd’hui notre monde.

Pendant de très nombreux siècles, les Hommes ont vécu en ayant peur d’avoir faim. En le chassant du Paradis, Dieu a dit à Adam : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ». Au cours de ce dernier demi-siècle, l’humanité a peu à peu oublié la peur de la faim, parce que les gouvernements ont emprunté pour pouvoir offrir toutes sortes d’assistances monétaires à leurs peuples et leur éviter de gagner leur pain à la sueur de leur front.

Viendra bientôt un jour où un effondrement financier mondial nous surprendra au réveil. Que vont bien pouvoir faire ceux qui sont habitués de vivre grâce aux dépenses des gouvernements, que ce soit directement ou indirectement (une majorité d’entre nous) ? Seuls les Aborigènes de l’Amazonie, de Nouvelle-Guinée ou de Bornéo seront capables de traverser cette épreuve sans souffrances. Malheureusement, beaucoup des sept milliards d’humains que compte notre planète subiront de grandes souffrances voir même une mort anticipée.

La dette du monde est indiquée en obligations, qui sont des contrats qui promettent le remboursement d’une dette. Pour ce qui est des plus fortunés qui possèdent les plus grosses quantités de dette : quand l’effondrement se produira, leurs obligations ne vaudront plus rien. C’est là la mauvaise surprise qui les attend.

Les politiques qui pourraient faire du Mexique une nation prospère et puissante sont connues depuis longtemps : un gouvernement qui ne collecte que peu d’impôts, un gouvernement qui respecte ses limites budgétaires sans emprunter pour accroître ses dépenses, un gouvernement qui n’impose pas de régulations excessives à sa population, une devise solide, une protection légale de la propriété privée, des dépenses en infrastructures limitées au budget du gouvernement... Telles étaient dans l’ensemble les politiques de notre président Gustavo Díaz Ordaz (1964-1970). A la fin de son mandat, la dette étrangère du Mexique était de 4 milliards de dollars, et notre banque centrale possédait cette somme dans ses bilans.

Il est difficile d’imaginer que nous puissions un jour profiter à nouveau de telles politiques. Les Mexicains font face à un sombre avenir.

Au vu du grand chaos que le monde endurera lorsque se produira l’effondrement de la valeur de la dette qui plane au-dessus de lui, je ne peux que vous recommander à tous d’accumuler une épargne sous forme de pièces d’or et d’argent, puisque ces deux métaux ont toujours été, au travers de l’Histoire, les sauveurs de ceux qui les ont possédés.

Telle est mon opinion de la nouvelle aube qui attend le monde.

Je vous remercie de votre attention.

Hugo Salinas Price
Président, Association civile mexicaine pour l’argent, A.C.

Discours donné par Hugo Salinas Price lors de la cérémonie d’inauguration de la quatrième convention de l’Association of Mining Engineers à Durango, au Mexique, le 25 août 2016.

 

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Hugo Salinas Price a écrit de nombreux livres et articles sur l'argent et combat pour réintroduire l'argent comme unité monétaire au Mexique en parallele avec la monnaie fiduciaire. Son organisation, la Mexican Civic Association Pro Silver, mène de vigoureuses campagnes de sensibilisation du public et de lobbying au parlement pour instituer l'once d'argent "Libertad" comme la monnaie Mexicaine.
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