A peine Ob'Lib publiait un article d'Alex
Korbel assimilant la proposition allemande de M.
Schaüble d'un FME à une gesticulation sans importance, qu'Angela
Merkel lui donnait immédiatement raison en opérant dans les 24
heures un virage à 180° et en invitant les Grecs à aller se
faire bien voir auprès du FMI.
Puis, alors que Jean-Michel Bélouve évoquait ce dimanche le
casse tête insoluble que la taxe carbone
imposait au gouvernement, celui ci annonçait sa suppression pure et
simple le Lundi.
Bientôt, Ob'Lib' va pouvoir lancer un numéro surtaxé de
voyance politique en ligne. Ce qui permettrait il est vrai de mettre un peu
de beurre dans les épinards de ce blog dont le rapport revenus/Temps
passé est absolument affligeant.
Mais revenons à la Taxe Carbone.
Un bon abandon pour
de mauvaises raisons
Certains nous font crédit, dans les commentaires ou par mel, à
moi même et Jean Michel Bélouve,
d'une petite partie de cet abandon, de par le bruit que nous avons su
susciter autour du ClimateGate et des rebondissement de la polémique
climatique pendant et après Copenhague.
Je voudrais qu'il en soit ainsi, et loin de moi l'idée de
dévaloriser l'influence grrrrandissaaante
de la blogosphère libérale en général, et de mon
auguste personne en particulier, mais tout comme le fait remarquer JM
Bélouve dans son dernier article paru sur Natura Vox,
je crains que l'abandon de la taxe Carbone, pour positif qu'il soit, ne
résulte que des jeux de la politique et du hasard, et pas d'une
authentique prise de conscience officielle des faiblesses de moins en moins
contestables des justifications des politiques "anti-carbone". Et,
moins que jamais, un débat ouvert sur les vérités et
mensonges de l'écologisme politique, à ne pas confondre avec
l'écologie scientifique, n'est à l'ordre du jour. Extrait:
Ce qui provoque
la décision de report sine die du projet de taxe, c’est la
fronde qui s’ensuit au sein même de l’UMP. Les
députés de ce parti ne craignent plus de monter publiquement
leur désaccord avec une politique qui les a aiguillé vers une
impasse. Comme, de plus, le projet est devenu inopérant
vis-à-vis des Verts, il n’y a plus qu’à le renvoyer
aux calendes grecques. Voila comment se bâtit la politique de la
France.
A aucun moment on
n’a voulu considérer les doutes grandissants sur la
validité du fondement scientifique des politiques carbone. On
n’a pas mis en balance la situation économique et
financière du pays, qui mériterait que tous les efforts soient
concentrés sur le seul redressement de cette situation, et la
complète inefficacité de notre taxe carbone nationale sur les
émissions globales de gaz à effet de serre. « Il ne faut pas plomber la
compétitivité de nos entreprises »,
déclare le Premier Ministre. Cette question, il n’en avait eu
cure lorsqu’il a élaboré le premier texte qu’il a
fait voter par le Parlement en 2009 !
La saga de la taxe Carbone est d'abord révélatrice de tous les
dysfonctionnements de la démocratie française: Le Parlement a
été sommé de la voter après qu'un aréopage
très sélectivement composé de personnalités
partageant toutes le dogme dominant de l'éco-catastrophisme ait
été réuni et ait conduit un ministre de la
république qui n'avait absolument aucun mandat pour cela à
signer des "engagements du Grenelle de l'environnement".
Seule la chance d'une rédaction laissant à désirer a
permis le renvoi de cette taxe par le conseil constitutionnel, et seules des considérations
politiques - Il ne sert
plus les intérêts du président d'essayer de verdir la
droite - purement circonstancielles sont à l'origine de
son abandon.
Et comme on voit mal de telles circonstances politiquement favorables
à nos vues se profiler à l'horizon pour le vote des potentiellement
catastrophiques lois Grenelle II, nous devons nous
résigner à ce qu'elles soient votées sans l'ombre d'un
début de commencement d'examen critique des attendus supposés
les justifier.
La Taxe Carbone a mordu la poussière, ne boudons pas notre plaisir,
mais bien des combats contre l'environnementalisme coercitif restent à
mener.
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Vincent Bénard est Président de l'institut Hayek
(Bruxelles) et Senior Fellow de Turgot
(Paris), deux thinks tanks francophones dédiés à la diffusion
de la pensée libérale, et sympathisant des deux seuls partis
libéraux français, le PLD
et AL.
Publications
:
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec
Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen",
2003, La doc française, avec Pierre de la Cos