Beaucoup des actes politiques actuels sont la conséquences d’une analyse de la démographie dont les évolutions, évidemment, pèsent sur la « puissance » des nations.
Sur le vieux continent, 3 nations historiquement se disputent le leadership : la France, l’Angleterre et évidemment… l’Allemagne ! (Je ne parle volontairement pas de la Russie.)
Le nombre d’habitants impacte directement le poids de chaque pays dans les institutions européennes. De la même manière, on calcule le PIB par tête de pipe (par habitant) et « économiquement » parlant, le PIB c’est aussi l’addition de la création de richesses réalisée par chaque personne ! Plus il y a de personnes, plus il y a de richesses.
L’idée de voir sa population baisser est tout simplement insupportable pour de très nombreux pays, sauf le Japon qui a fait le choix politique de l’absence totale d’immigration et de tout miser sur la robotique, alors que l’Allemagne, par exemple, préfère faire grossir sa population ou ralentir son déclin en « important » des migrants !
Et c’est exactement cette histoire-là que nous raconte cette dépêche AFP.
« La Banque centrale allemande a prévenu lundi que le vieillissement à l’œuvre dans la population allait entraver la croissance de la première économie européenne à moyen terme, malgré le recours à l’immigration.
«La baisse de la population ainsi que le vieillissement des personnes en âge de travailler en Allemagne va à moyen terme nettement réduire la croissance économique», conclut la Bundesbank dans son rapport d’avril.
L’évolution démographique en Allemagne, avec en toile de fond le départ à la retraite des gens issus du «babyboom», va engendrer une chute du potentiel de croissance. Celui-ci va passer de près de 1,25 % par an en moyenne pour la période 2011-2016 à « nettement moins de 1 % par an » pour la prochaine décennie, selon les estimations des économistes de la « Buba ».
D’après leurs projections, la population allemande en âge de travailler (de 15 à 74 ans) va diminuer de 2,5 millions d’ici 2025. Parmi elle, les personnes âgées de 60 à 74 ans vont voir leur nombre gonfler à plus de 3 millions tandis que la catégorie des 45-54 ans va perdre 3,5 millions de personnes et celle des plus jeunes, les 15-29 ans, au moins 2,5 millions de personnes.
Les réfugiés arrivés dans le pays depuis 2015, soit plus d’un million et demi de personnes qui constitueront à l’avenir une force de travail bienvenue, apparaissent encore très peu dans les statistiques. »
Pour plus de croissance, l’Allemagne veut donc plus de population et donc plus « d’étrangers », source inépuisable de nouvelle main-d’œuvre, d’où sa politique très accueillante.