Tout ce qu’Hillary a eu à faire
la semaine dernière a été de monter sur un podium et se tenir droite pendant
90 minutes sans s’évanouir alors que Donald Trump s’aboyait et se grognait un
chemin au travers de la représentation d’incompétence qu’a été la conférence
de presse que nous aimons appeler « débat ». Et j’ai dû faire
preuve des mêmes efforts pour regarder l’écœurant spectacle jusqu’au bout. De
quoi vous donner envie de marteler votre téléviseur avec la télécommande, ou de
lui tirer une balle en plein écran, comme l’aurait fait Elvis.
La tourmente qu’est de choisir
pour qui ou pour quoi voter est devenue intolérable. Je pensais offrir ma
voix à Johnson / Weld, jusqu’à ce que Gary Johnson nous prouve avoir perdu la
partie frontale de son cerveau. Aleppo ? N’était-il pas l’un des frères
de Marx ? J’ai le sentiment que Jill Stein, le candidat des Verts, est
plus un guerrier de la justice sociale que de l’écologie, et la dernière
chose que je souhaite est de voir le reste des Etats-Unis devenir un
gigantesque campus truffé de mentions d’avertissement et d’actions en justice
pour micro-agression. Voter pour Trump ? Pas avant que vous m’ayez
enchaîné à l’arrière d’une Toyota Landcruiser et m’ayez traîné sur dix
kilomètres d’ampoules brisées. Hillary ? Pas avant quinze kilomètres. Et
ajoutez des punaises.
Mais attendez un instant !
Il y a quelque chose à prendre en considération : une proposition faite
par David McAlvany dans son podcast de la semaine dernière, intitulé To Understand Election 2016 You
Have to See 2020 (un nouveau podcast est publié chaque
mercredi, si vous décidez de l’écouter après le 5 octobre, il vous faudra
revenir en arrière). L’idée est que celui qui remportera les élections sera
certain de finir perdant, parce que l’économie globale est en train de
basculer. Et le système financier coule avec elle. Celui qui présidera sur ce
fiasco depuis la Maison Blanche devra payer les pots cassés, plus encore qu’Herbert
Hoover en 1929.
Ce qu’il y a de salutaire dans
tout cela, c’est que l’effondrement qui se profile à l’horizon chassera l’établissement
de la sphère de pouvoir. Cela signifiera la discréditation du capitalisme de
copinage, des escrocs de Wall Street et de l’axe de Washington, de l’empire
militaire néoconservateur qui cherche avant tout à déclencher une troisième
guerre mondiale, et des planificateurs centraux de la Réserve fédérale dont
les interventions désespérées ont détruit les opérations et la signification
de la monnaie. Et la cerise qui se trouvera jetée par les fenêtres avec le
reste de ce triste gâteau sera la culture maoïste des campus universitaires. En
clair, votez pour Hillary, et laissez-les tous passer dans la chasse d’eau du
système.
Un vote en faveur de Trump
permettrait à tous ces scélérats de s’en sortir, parce que supposément, Trump
représente les intérêts du marché libre. S’il se trouvait élu, alors il serait
blâmé pour le cataclysme économique et financier qui se développe depuis deux
décennies – et n’a fait qu’accélérer sous notre cher Obama. Peu importe ce
que vous pensez des marchés libres, s’ils avaient été autorisés à opérer de
manière naturelle, beaucoup de bois mort aurait pu être déblayé de la forêt
financière au travers de la faillite de certaines institutions et
entreprises. Mais les marchés ont été artificiellement soutenus et arrosés de
plans de sauvetage et autres fraudes comptables. Le prix à payer en aura été
leur bon fonctionnement.
Il ne fait aucun doute qu’Hillary
représente tout ce qui a mal tourné dans la vie publique américaine sous le
régime des Baby-boomers. Le fait qu’elle puisse devenir la chef d’Etat la
plus âgée de l’Histoire des Etats-Unis en dit long sur la cupidité sans
limites de la génération politique des Boomers. Ils ne savent plus quand s’arrêter.
C’est le travail de l’Histoire que de les arrêter aujourd’hui, en les
réunissant autour du banquet des conséquences de leurs décisions
empoisonnées.
Au vu des piteux débats, c’est à
se demander si ceux qui sont responsables des évènements, dont les stars des
médias comme les modérateurs de débats, ont la moindre idée de la tempête
économique qui se prépare. Ils sont bien trop occupés à lire les rapports
falsifiés publiés par la Fed et le Bureau des statistiques de l’emploi.
Hillary comme Trump semblent croire que pour nous extirper de la situation
dans laquelle nous sommes enlisés et en revenir à une économie similaire à
celle de 1962, il nous suffira de taper trois fois par terre de nos pieds
chaussés de pantoufles rubis. Ils rêvent.
Il y a bien trop de monde sur la
planète, et bien trop peu de ressources pour tout le monde. Il est difficile
de dire aujourd’hui que nous aurions pu nous charger de la contraction
nécessaire dans les années 1970, alors que les premiers signes avant-coureurs
se présentaient et qu’un président vraiment honnête (un certain Jimmy Carter)
nous les avait présentés dans un langage que nous pouvions tous comprendre.
Mais nous avons passé notre chance et élu Ronald Reagan, et avec lui la folie
de l’âge techno-industriel.
C’est aujourd’hui au tour des
forces de la nature – et à leur cavalerie montée – de finir le travail.
Donnons tous notre voix à Hillary pour qu’elle trébuche enfin et que, le plus
tôt possible, nous puissions continuer d’avancer et établir une nouvelle
disposition des choses tout en demeurant civilisés.