Un effondrement économique
total du Venezuela menace de se produire. Dans une bataille futile contre la
hausse des prix, le président Nicolas Maduro a
demandé aux militaires de forcer la chaine de magasins de produits
électroniques Daka de réduire ses prix à compter du
mois d’octobre. Daka ne s’est pas pliée à ses
ordres, et la conséquence en a été le chaos.
Voici l’extrait d’un article
de Bloomberg intitulé Army Storms
Caracas Electronics Stores, Shoppers
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L’occupation militaire d’une chaine de produits
électroniques au Venezuelaa attiré des files de
clients venus faire la queue sur trois pâtés de maison dans un magasin de
l’est de Caracas.
‘Nous devons tirer avantage des régulations imposées par
le gouvernement parce que nous ne pouvions pas nous permettre ces produits
jusqu’à présent’, a expliqué said Maryorie Cacique, 33 ans, qui a fait la queue avec ses
trois enfants dans l’espoir d’obtenir 90% de réduction sur un appareil à
air-conditionné.
Le marché noir
‘Il n’y a aucune raison économique qui puisse justifier
les pénuries et les hausses de prix dont nous sommes témoins’, a expliqué Marudo lors d’un discours national au cours duquel il a
récité le Coran, la Bible et la Torah. ‘Le problème n’est pas le manque de
dollars. Il est politique’.
Le responsable de la régulation des prix, Eduardo Saman, a expliqué le 9 novembre lors d’un discours
télévisé qu’il est illégal pour les entreprise d’augmenter le prix de
produits déjà listés sur les inventaires. Le gouvernement a fixé tous les
prix, depuis ceux des services médicaux à celui de la farine.
Le Venezuela s’enfonce dans l’hyperinflation
Le Financial Times a récemment publié un article intitulé Venezuela Sinks Deeper
Into Hyperinflation.
Les prix ont augmenté de 5,1% au mois d’octobre, soit leur
deuxième hausse la plus importante sur trois ans selon la banque centrale du
pays.
Cette hausse des prix porte l’inflation cumulée des dix
premiers mois de l’année à 54,3% - nous sommes bien là en territoire
d’hyperinflation, que les analystes de Goldman Sachs définissent comme un
taux annualisé de plus de 40%.
A l’origine des déboires économiques du Venezuela se
trouve une toile de contrôle des prix et des devises qui, en parallèle aux
problèmes de l’industrie pétrolière qui représente 96% des revenus
d’exportation du pays, a généré une pénurie de devises étrangères, sur
lesquelles reposent les pays qui dépendent de l’importation.
Sur la voie de l’hyperinflation
1.En
mai 2009, Chávez a saisi les actifs des
entrepreneurs de l’industrie pétrolière après avoir décrété que son
peuple ne serait jamais plus l’esclave de personne.
2.En
juin 2010, le Venezuela a nationalisé les puits de pétrole exploités par les firmes
Américaines. En tant qu’ancien soldat inspiré par Fidel Castro, Chavez a
fait de la nationalisation le point central de sa révolution. Il a également
saisi les actifs des sociétés de télécommunications, d’énergie, de l’acier et
du secteur bancaire.
En mai 2012, USA Today publiait Venezuela's PDVSA oil company is
bloated, 'falling apart'.
Beatriz
Rodriguez attend patiemment sous un soleil de plomb au milieu d’une foule de
gens comme elle que la société pétrolière nationale Petróleos
de Venezuela lui livre les bonbonnes de gaz naturel qu’elle utilise pour
chauffer les repas de sa famille.
‘Je me suis plainte, et ils m’ont dit que je devrais utiliser
du petit bois’, a-t-elle dit. ‘Du petit bois ! Et nous sommes supposés
être une puissance pétrolière !’.
Le président Hugo Chavez mentionne la saisie de
l’industrie pétrolière de son pays comme son plus grand succès. Il se vante
du fait que ses négociations ont amélioré la production de pétrole et permis
aux citoyens de son pays de prendre le contrôle de son bien d’exportation
principal.
La dépendance du pays aux revenus pétroliers a mené à
l’abandon des autres secteurs économiques. Des terres cultivables demeurent
en jachère malgré les tentatives de Chavez d’améliorer la production de
nourriture, et le Venezuela continue d’importer deux tiers de sa consommation
alimentaire. Chavez utilise les revenus pétroliers pour couvrir le coût de
l’importation de nourriture, mais les pénuries ne sont pas chose rare.
Chavez a également utilisé les revenus pétroliers pour
soutenir le prix très bas de l’essence, qui s’élève à 11 centimes par gallon.
Le registre du personnel de PDVSA a plus que doublé pour
passer à 115.000 employés depuis que Chavez est devenu président en 1999, et
a été multiplié par 10 depuis 2006 avec 34 milliards de dollars.
Ces augmentations n’ont pas amélioré grand-chose. Selon
l’OPEP, la production pétrolière du Venezuela a chuté de plus de 25% depuis
1998 pour passer à 2,4 millions de barils par jour aujourd’hui.
3.Comme
pour toutes les saisies gouvernementales, la production chute et les coûts
augmentent.
4.En
mars 2003, le Venezuela a dévalué le Bolivar de 46,5% pour créer un nouveau système de contrôle de change.
5.Le
5 novembre 2013, le Venezuela a renforcé les contrôles du marché des changes.
Le président Nicolas Maduro
renforce le contrôle du marché des changes et intensifie les poursuites
contre les spéculateurs que le gouvernement accuse de mener une guerre
économique contre le président.
Alors que les pénuries et l’inflation déstabilisent le
président, Maduro a décrété mercredi à la radio
qu’il prendrait bientôt des mesures destinées à ‘protéger les citoyens de son
pays des spéculateurs bourgeois parasites’.
‘Soyez en règle’, s’est-il exclamé lors de son discours de
trois heures au cours duquel il a aussi attaqué MercadoLibre.com, un site
similaire à eBay, pour fixer les prix à des niveaux trop élevés. ‘Si vous pillez
le peuple, peu importe votre nom, nous vous trouverons’.
Le discours de Maduro a été très
anticipé après la chute de la devise du pays jusqu’à un record à la baisse de
58 Bolivars pour un Dollar sur le marché noir – neuf fois le taux officiel de
6,3 Bolivars par Dollar. Le président a déclaré mardi dernier que ses
conseillers et lui-même ont travaillé jusqu’au milieu de la nuit à la
préparation de nouvelles régulations économiques.
6.L’armée
a saisi des produits, les importations s’amenuisent, plus aucun produit n’est
disponible. La devise du pays s’effondre de 90% supplémentaires sur le marché
noir.
Vers un effondrement économique total
L’armée ne peut s’en prendre une seule fois aux magasins.
Après son intervention, les produits d’importations ne sont plus disponibles,
qu’importe leur prix.
Les revenus pétroliers ont plongé alors que les coûts ont
augmenté à la suite de la nationalisation de l'industrie pétrolière. Chavez
considère cela comme son plus grand succès.
A l’heure actuelle, la disponibilité de la viande et
d’autres produits dépendent de ce que le gouvernement parvient à confisquer
aux producteurs locaux. Les denrées agricoles ne dureront pas longtemps à
mesure que les fertilisants disparaissent des rayons aux prix fixés par le
gouvernement.
Un effondrement économique total menace le pays.
L’hyperinflation, un évènement politique
L'hyperinflation est un évènement politique et non
monétaire. Pour le cas du Venezuela, une série d’erreurs politiques absurde
est derrière l’effondrement de la devise.
Les erreurs politiques sont la cause de toute
hyperinflation.
Pour une histoire détaillée de l’hyperinflation pays par
pays, je vous conseille de lire ceci : Reader Questions On Hyperinflation; Would Printing $50
Trillion Tomorrow Do Anything?.
Et pour plus de détails sur l'hyperinflation, dans la
théorie comme dans la pratique, ainsi qu’un appel absurde à une
hyperinflation aux Etats-Unis, vous devriez lire Hyperinflation Nonsense in Multiple Places.
Les appels à une hyperinflation aux Etats-Unis ont
toujours été, et demeureront toujours, complètement idiots.