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Arthur Laffer et la révolte fiscale

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Publié le 15 décembre 2014
1128 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
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Rubrique : Fondamental

 

 

 

 

« Si chaque fois qu'une personne va au bureau elle reçoit une facture du gouvernement plutôt qu'un chèque de son employeur, tôt ou tard la personne, même la plus riche et la plus motivée, cessera de se rendre à son bureau. » Arthur Laffer - An equilibrium rational macroeconomic framework dans Economic Issues of the Eighties, ed, Nake M. Kamrani and Richard Day, 1980.

 

En février 2010, Arthur Laffer publie avec Steve Moore, Return to Prosperity: How America Can Regain Its Economic Superpower Status. Alors que le plan de relance Bush-Obama est un échec qui n’a rien produit, sauf une cascade de milliers de milliards de dollars de dettes, l’Amérique risque de perdre la qualité de vie exceptionnelle que lui envie le reste du monde.  Mais la situation n’est pas désespérée. Selon Arthur Laffer, un retour à la prospérité est encore tout à fait possible si les stratégies correctes sont suivies. Dans The End of Prosperity, un an auparavant, les mêmes auteurs avaient principalement discuté de la façon dont les réductions d’impôts sont essentielles à la croissance économique. Dans ce nouveau livre, ils détaillent d’autres composantes essentielles : réduction des dépenses du gouvernement, réduction de la dette, incitations pour les investisseurs, monnaie saine et stable, libre-échange et réglementation minimale.

 

La courbe de Laffer

 

Arthur B. Laffer, est diplômé en Sciences économiques de l'université de Munich (Allemagne) et de l'université de Yale où il obtint son « Bachelor of Arts » en 1963. Il reçoit son diplôme de « Doctor of Philosophy » en Sciences économiques de l'université de Stanford en 1972. Il exerce la fonction d'économiste dans l'administration fédérale, au département de la Gestion et du Budget d'octobre 1970 à juillet 1972.

De 1972 à 1977, il est conseiller-expert aux Secrétariats du Trésor et de la Défense. Il collabore à la rédaction d'éditoriaux dans le Wall Street Journal. Parallèlement, il entreprend une carrière universitaire : professeur d'économie des affaires à l'université de Chicago de 1970 à 1976, puis à l'université de Caroline du Sud jusqu'en 1981. Actuellement, il n'enseigne plus. Il fut le plus jeune membre du Conseil consultatif de politique économique du Président Reagan.

En collaboration avec Jan Seymour, il publie en 1979 The Economics of the Tax Revolt (L'Économie de la révolte fiscale) et soutient la campagne présidentielle de Ronald Reagan. En 1983, il co-écrit Foundations of Supply-Side Economics. Theory and Evidence (Fondements de l'économie de l'offre. Théorie et faits) qui renforce ses travaux. Il a déclenché un mouvement mondial de réduction d'impôts dans les années 1980.

 

Laffer est connu pour sa fameuse « courbe » (une ellipse), publiée en 1974, qui montre que le rendement de l’impôt augmente avec la baisse du taux d’imposition (théorie du rendement décroissant de l'impôt abusif). Il est aussi l’auteur de la célèbre formule « trop d'impôts tue l'impôt ! ». Sa courbe illustre cette phrase de Ludwig von Mises, dans l’Action Humaine : « Le paradoxe de la fiscalité est le suivant : plus les impôts augmentent, plus ils sapent l'économie de marché et, parallèlement, le système fiscal lui-même. »

 

Adam Smith notait déjà en 1776 : « l'impôt peut entraver l'industrie du peuple et le détourner de s'adonner à certaines branches de commerce ou de travail, qui fourniraient de l'occupation et des moyens de subsistance à beaucoup de monde. Ainsi, tandis que d'un côté il oblige le peuple à payer, de l'autre il diminue ou peut-être anéantit quelques-unes des sources qui pourraient le mettre plus aisément dans le cas de le faire » (La Richesse des nations, liv. 5, chap. II, sect. 2, « Des impôts »).

 

Sans doute faut-il remonter aux années trente, aux temps du grand débat entre Keynes et Hayek, pour trouver trace d'une polémique économique aussi intense que celle suscitée par Arthur Laffer et son ellipse. Selon Laffer, il existe un seuil de tolérance au-delà duquel toute hausse des taux de taxation a un effet démotivant au travail. Si on élève indéfiniment les taux de taxation, on réduit l'attrait du travail et, par voie de conséquence, on réduit la base taxable.

 

Les politiciens supposent naïvement qu'il existe une relation automatique et fixe entre les taux d'imposition et les recettes fiscales. Ils pensent qu'ils peuvent doubler les recettes fiscales en doublant le taux d’imposition. Selon Laffer, une telle approche néglige le fait que les contribuables peuvent modifier leur comportement en réponse à de nouvelles incitations. La courbe de Laffer montre que le gouvernement ne perçoit aucun revenu lorsque les taux d'imposition est de 100%. Ceci parce qu'une population ne travaille pas pour payer des impôts mais pour son profit personnel, qu'il s'agisse de son travail direct ou du travail de son capital. L'État a beau augmenter ses impôts de toute nature, leur produit total diminue de plus en plus en termes réels. À l'opposé, toute diminution de l'impôt a pour effet de stimuler l'activité économique et donc les recettes de l’État.

 

Ainsi, sous Reagan, la baisse du taux marginal de l'impôt sur le revenu à 28%, a provoqué une hausse des recettes fiscales en biens réels de plus de 30% de 1982 à 1989 du fait du développement de l'économie et de la baisse du chômage.

 

L’économie de l’offre

 

Laffer adhère à la loi de Say (l’économiste français du XIXe siècle), selon laquelle toute offre de produit ou de service nouveau crée sa propre demande, du simple fait des rémunérations payées au capital et au travail. La question de la demande est donc accessoire. Ce nouveau courant économique, baptisé théorie de l’offre, a largement influencé la politique économique et fiscale du Président Ronald Reagan. Son argument de base est que les taux marginaux élevés sont une cause majeure de la stagnation économique et que les réductions d'impôts sont la clé de la prospérité économique. La réduction des taux marginaux d'imposition, stimule l'investissement, le travail, la créativité et favorise ainsi la croissance économique. Une réduction suffisante pourrait produire suffisamment de relance économique et accroître les recettes publiques en élargissant considérablement l'assiette fiscale.

 

Mais certains partisans du libre marché, notamment ceux de l’École autrichienne d’économie, lui objectent qu’on devrait accorder autant d'importance aux diminutions des dépenses de l’État qu'à celles des impôts. Or les administrations Reagan et Bush ont bien mis l'accent sur les baisses d'impôt mais ont continué dans même temps à multiplier les dépenses.

 

À lire

 

Arthur B. Laffer and Jan P. Seymour, The Economics of the tax revolt: A reader, 1979)

Arthur B. Laffer, V. A. Canto, D. H. Joines, Foundations of Supply-Side Economics. Theory and Evidence, Academic Press, New York, 1983.

Arthur B. Laffer, Stephen Moore, Peter Tanous, The End of Prosperity : How Higher Taxes Will Doom the Economy--If We Let It Happen

Arthur B. Laffer, Stephen Moore, Return to Prosperity : How America Can Regain Its Economic Superpower Status (Threshold, 2010).

 

 

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Damien Theillier est professeur de philosophie. Il est l’auteur de Culture générale (Editions Pearson, 2009), d'un cours de philosophie en ligne (http://cours-de-philosophie.fr), il préside l’Institut Coppet (www.institutcoppet.org).
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