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Attendus au tournant

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Publié le 03 mars 2011
888 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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SUIVRE : Grèce Socialiste
Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Réformer le capitalisme a-t-il aujourd’hui un sens ? Pour répondre à cette question en passe de revenir dans l’actualité électorale française, il peut être plein d’enseignements de remonter le cours de l’histoire, et de se remémorer en les dépoussiérant les débats qui ont traversé le mouvement ouvrier, opposant réformistes et révolutionnaires. Mais il est plus immédiat et tout aussi instructif de se pencher sur les actes et les intentions de ceux qui, en Europe, se réclament toujours du socialisme, actuellement au pouvoir ou espérant prochainement y parvenir.


Cette éventualité renvoie toujours à la même interrogation : le pouvoir, oui, mais pourquoi faire ? Ainsi qu’à une certitude : les temps de crise du capitalisme sont moins favorables aux sociaux-démocrates, car ils amoindrissent leurs marges de manoeuvre. De fortes contraintes économiques et financières restreignent leurs possibilités de faire du social, sauf bien entendu à procéder à des remises en cause auxquelles ils ne sont pas prêts. A sortir d’un cadre qu’ils n’entendent que réformer, d’un système qu’ils proposent d’améliorer. Ce qui est paradoxal, puisque la même situation qui favorise leur venue au pouvoir les empêche de faire la démonstration du bien fondé de leur stratégie. C’est d’ailleurs bien pour cela – argumentent certains – qu’ils sont appelés au pouvoir, et qu’ils doivent ensuite le céder, ayant fait la démonstration qu’ils n’étaient pas porteurs d’une véritable issue aux problèmes que rencontrent ceux qui les ont élus.


Les socialistes sont donc encore une fois attendus au tournant : celui de leur programme, en attendant celui de leur candidat, dans les pays où des consultations électorales pourraient leur être favorables. Car dans d’autres, ils ont soit déjà perdu pied, soit semblent condamnés à le faire à la prochaine occasion, pris au piège d’une politique qu’ils appliquent consciencieusement au prétexte qu’aucune autre n’est possible. C’est le cas en Espagne, au Portugal et en Grèce.


Les procès d’intention étant détestables, même au nom de l’histoire et des épisodes précédents, comment combler l’attente de ceux qui voudraient se tromper et non pas être abusés ? Le Parti socialiste européen – qui regroupe les partis sociaux démocrates et travaillistes, membre de l’Internationale socialiste – va tenir un mini-sommet à Athènes les 4 et 5 mars prochains, donnant enfin aux directions socialistes l’occasion d’exprimer collectivement leur analyse de la crise européenne et des moyens de la résoudre.


On sait que va être présenté à cette occasion un « pacte de compétitivité » à la dénomination duquel va être rajouté « …et de l’emploi« , assorti de 14 propositions visant à la relance de la croissance par la consommation, ainsi qu’au financement de grands programmes d’investissement par des émissions d’euro-obligations et une taxe sur les transactions financières.


Il serait notamment proposé de sanctuariser les dépenses d’éducation, de recherche et d’innovation en ne les prenant pas en compte dans le calcul du déficit public. Et, d’une manière générale, de desserrer le calendrier dans lequel les critères de Maastricht devront à nouveau être respectés. Dans le domaine fiscal, on avance particulièrement à pas de loup, de même qu’à propos des coupes budgétaires.


Une singulière gymnastique va devoir être effectuée à Athènes, car le choix de la Grèce va symboliquement marquer ce sommet, avec comme figure imposée le soutien à la politique actuelle de Georges Papandréou du Pasok, en s’appuyant sur la tenue simultanée à Helsinki d’un sommet de la droite européenne, sous les auspices du Parti populaire européen, pour se démarquer d’une politique communautaire par ailleurs appliquée par les partis socialistes au pouvoir !


Mais il est très significatif que le volet purement financier de la crise européenne, et de son insertion dans le cadre mondial, semble totalement passé à l’as, si l’on s’en tient à ce qui a été rendu public à ce jour, ce qui est proprement invraisemblable. Comme si cette dimension de la crise, dont la prise en compte est essentielle si l’on veut formuler une stratégie alternative à celle qui est en vigueur, n’était pas l’occasion pour les socialistes européens de se démarquer des conservateurs et qu’ils n’étaient porteurs dans ce domaine d’aucune réflexion propre.


Dans l’état, celle-ci tient par avance dans trois propositions qui en constituent le socle : 1/ La croissance est la condition du désendettement. 2/ Pour assainir l’économie, il faut prendre le temps nécessaire. 3/ Le chemin à emprunter est étroit.


De l’audace, toujours de l’audace ! La réforme d’un capitalisme en crise est remise à plus tard avant même d’être ébauchée. Une manière de répondre en l’esquivant à la question initialement posée : cette réforme n’est plus dans les moyens des socialistes. On propose à sa place, rien de moins, que de « changer de civilisation », comme le proclame dans son titre un livre préfacé par Martine Aubry, secrétaire générale du Parti socialiste français. A l’occasion d’une interview accordée au Monde, celle-ci affirme que « les Français sont en attente de sens, d’éthique, de vérité ». Incorrigibles phraseurs !


 Billet rédigé par François Leclerc

 

Paul Jorion

 

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.   

 

 

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Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
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