Ce collectif regroupe plus d'une trentaine
d'associations et de think-tanks libéraux (parmi lesquels Students for
Liberty, Think Libéral Sciences Po, Génération Libre, l'Iref,
l'Institut Turgot, Institut économique Molinari…).
La série Capitalisme,
diffusée par Arte du 14 au 28 octobre, s'est
confondue en amalgames intellectuels dommageables pour cette chaîne qui
nous a habitués à des émissions de qualité. Les
six épisodes ont été présentés comme une
histoire objective ; ils débouchent sur un discours partisan
à charge. Dans sa série de reportages sur l'économie du
troc, Arte avait pourtant su montrer que l'initiative spontanée
peut répondre efficacement aux défis du temps présent.
Ce capitalisme de connivence est unanimement
critiqué par les défenseurs de l'économie libre. S'il
existe un capitalisme d'État, Arte le confond avec le
libéralisme.
Ici, l'affiche annonce qu'il s'agit de
comprendre la mécanique du capitalisme présenté comme
«le plus grand des prédateurs». Un discours biaisé
et partisan: des raccourcis malhonnêtes laissent entendre que
l'esclavagisme est une émanation quasi parfaite des idées
«libérales» d'Adam Smith alors que celui-ci a
été l'un des premiers philosophes à s'engager contre
l'esclavage. Il est d'ailleurs cité aux côtés de Victor
Schoelcher au Mémorial de l'abolition de l'esclavage à Nantes.
Il n'est pas acceptable que l'argent de tous
serve à financer l'idéologie de certains. Les
économistes interviewés sont tous politiquement engagés
et le socialiste Thomas Piketty est accueilli comme le seul «expert
économiste», lui dont les ouvrages sont dans la veine d'un
matérialisme scientifique qu'il veut réhabiliter alors
même que l'émission accuse le libéralisme de s'être
constitué comme une science qui se veut infaillible.
L'enfer est pavé de bonnes intentions
mais Frédéric Bastiat nous a appris à distinguer entre
ce que l'on voit et ce que l'on ne voit pas.
Il y a bien un capitalisme
dévoyé fondé sur les liens incestueux entre le pouvoir
et l'argent, le vrai désastre d'un capitalisme de connivence
systémique à la française dont nous subissons lourdement
les conséquences aujourd'hui. Subventions, protections légales
pour éliminer la concurrence, fiscalité avantageuse: certaines
entreprises et nombre de professions «réglementées»
obtiennent de l'État des privilèges législatifs, administratifs
ou fiscaux qui faussent l'équilibre du marché, figent des inégalités.
Mais ce capitalisme de connivence est
unanimement critiqué par les défenseurs de l'économie
libre. S'il existe un capitalisme d'État, Arte le confond avec le
libéralisme qui, lui, puise ses sources dans une vision philosophique
qui défend la liberté pour chacun, le respect individuel et
réciproque, l'État de droit pour tous, sans aucun
privilège particulier. Le capitalisme libéral a
été à l'origine de la richesse des nations et il continue
d'innover, comme le montrent les solutions nouvelles propres aux
échanges entre individus en dehors de chemins balisés par
l'État.
Pour toutes ces raisons, ce collectif
partisan de think-tanks et d'associations étudiantes s'engage dans la
campagne de sensibilisation.
Respectueux, précisément, de
la liberté de chacun, nous ne remettons pas en cause la
possibilité pour certains de penser que leur idéologie doit
s'appliquer avec toujours plus de coercition. Mais nous ne voulons pas qu'ils
le fassent avec notre argent. Ou du moins, lorsqu'une chaîne publique aborde
des sujets sensibles, qu'elle veille à ouvrir le débat à
toutes les sensibilités, sans considération des clivages
politiques traditionnels qui n'ont pas leur place dans ce débat que
nous situons plutôt entre, d'une part, constructivistes de droite et de
gauche, et, d'autre part, libéraux partisans d'une
société libre.
Les libéraux en ce sens ne veulent ni
de l'intervention de l'État dans les choix de vie des individus, ni de
son intervention dans la vie économique. Ces libéraux ont
d'ailleurs souvent eu à siéger à gauche au cours du
XIXe siècle, comme ne le rappelle pas le cycle
d'émissions.
Pour toutes ces raisons, ce collectif
partisan de think-tanks et d'associations étudiantes s'engage dans la
campagne de sensibilisation sur twitter #ArteCliché. Du
vendredi 31 octobre au dimanche 2 novembre, des signataires du collectif ont
publié des articles sur Contrepoints parce que nous jugeons qu'il est de notre devoir
de répondre à certains amalgames, et ce pour le bien du
débat public.
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