En conséquence de son
effondrement économique, le chaos règne aujourd’hui dans les rues du
Venezuela.
Et en conséquence, les
produits alimentaires qui font l’objet de rationnements sont en rupture de stocks,
les prix ne cessent plus de gonfler, et des millions de personnes font la
queue pour pouvoir se procurer les produits qui sont encore disponibles. Les
marchés noirs sont en essor, et les gens s’aident entre voisins. Ils doivent
cependant faire face à un Etat jaloux qui cherche désespérément à rester au
pouvoir.
L’effondrement du prix du pétrole à l'échelle globale
a fait plonger la nation socialiste d’Amérique du Sud dans une situation
désastreuse. Le Venezuela a un peu plus de pétrole que l’Arabie Saoudite, et
exporte les plus gros volumes de pétrole après l’OPEP. Il a été plus
vulnérable encore que la Russie à la guerre économique qui s’est
développée ces dernières années.
Le pays va très mal, et
voilà longtemps que la situation se dégrade. Nicolas Maduro est monté au
pouvoir après la mort de Chavez en 2013, mais sans la force du culte de la
personnalité de Chavez, il a été incapable de tenir ensemble l’économie
irréaliste de son pays – et son peuple est au bord de la révolte.
Maduro, aujourd’hui
politiquement affaibli, a récemment fait preuve d’une poigne de fer, et
certains l’accusent d’avoir eu recours à des forces paramilitaires pour
débarrasser le pays des dissidents. Ces forces d’exécution auraient plus ou
moins assassiné tous ceux soupçonnés d’être associés aux manifestations
anti-Maduro. C’était vrai sous Chavez, mais cette forme de répression est
désormais bien plus découverte.
Parce que l’Etat
contrôle les médias au Venezuela, et parce que la presse internationale
hésite à s’intéresser au problème, il est difficile de savoir ce qui se passe
vraiment. Ces évènements ont très peu fait entendre parler d’eux, bien que
certains aient pu faire surface sur YouTube.
The Caracas Chronicles est l’une des
rares ressources qui nous permettent aujourd’hui de savoir ce qui se passe :
Ce que nous
avons vu n’étaient pas des confrontations de rue, mais une offensive menée
par l’Etat pour supprimer et terroriser ses opposants.
[…]
La
nuit dernière, des habitants terrorisés ont parlé de l’arrivée de troupes
paramilitaires qui ont patrouillé à moto des quartiers de classe moyenne,
tiré sur des gens et pénétré de force dans des appartements pour s’en prendre
à tous ceux qui semblaient être des opposants au régime.
Les gens continuent d’être
arrêtés pour avoir simplement manifesté, et l’ONG Human Rights, établie de
longue date dans le pays, a appelé à une enquête d’urgence suite aux plaintes
de torture de certains détenus. Des douzaines d’abus des droits de l’Homme
ont désormais été enregistrés : la garde nationale aurait lancé des
bombes lacrymogènes dans des bâtiments résidentiels, et des soldats auraient
tiré sur des civils en pleine rue.
Et ce n’est là que ce
que nous apprenons en temps réel au travers de Twitter et YouTube, avant même
que des enquêtes soient menées. Les médias en ligne seront les prochains à
être pris pour cibles. Une ville de 645.000 habitants vient de se voir couper
l’accès à internet dans le cadre des répressions croissantes, et notre blog a
fait l’objet d’une campagne de blocage sur Facebook.
La répression du peuple
du Venezuela est importante et chaotique, comme nous pouvons le voir au
travers des vidéos. Un coup contre Maduro pourrait aujourd’hui être manigancé,
mais il refusera de tomber sans avoir d’abord attaqué le peuple qui s’oppose
à lui.
Vidéo YouTube
(certaines images peuvent choquer) :
Cette vidéo montre la
milice pro-Maduro lançant des bombes lacrymogènes dans des résidences :