François Fillon, qui il y a peu
agitait le chiffon rouge de l'entrée de l'état au capital des
banques, à l'unisson de Nicolas Sarkozy, tente
désormais de calmer le jeu:
"Le Premier ministre
François Fillon a estimé aujourd'hui (Nd Ob'Lib:
vendredi) que "les erreurs" commises par les banquiers ne
justifient pas pour autant qu'il soient "montrés du doigt"
et "caricaturés".
"Je pense qu'on est
dans un pays qui aime bien montrer du doigt telle catégorie, qui aime
bien se trouver toujours des responsables aux difficultés",
a-t-il estimé lors d'un débat public (...)
"Les banquiers ont
leur part de responsabilités parce qu'ils ont fait un certain nombre
d'erreurs, au niveau international en particulier, en développant des
produits qui n'étaient pas suffisamment contrôlables",
a-t-il affirmé.
(...)
Mais, a-t-il
enchaîné, "les banquiers, ils font aussi fonctionner
l'économie française" et "je n'aime pas la
façon dont on les montre du doigt et dont on les caricature".
(...)
"Au fond, il y aurait
d'un côté les méchants banquiers et puis de l'autre il y
a les bons journalistes, les bons responsables politiques, les bons
élus qui ne font jamais d'erreurs naturellement, qui sont au dessus de
tout soupçon, qui n'ont que le sens de l'intérêt
général, qui ne se trompent jamais", a renchéri M.
Fillon
Il a jugé que si
"des erreurs" avaient été commises, elles
étaient aussi dues à une "régulation" pas assez
"sérieuse"
François Fillon se rend-il compte
que les attaques contre les banques sont allées trop loin ? Cette
déclaration traduit-elle des divergences de vues entre le premier
ministre et le "boss" ? En tout cas, le retour à une
certaine modération du discours gouvernemental est plutôt une
bonne nouvelle, même s'il convient de rester vigilants.
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Egalement par Vincent Bénard
Vincent Bénard, ingénieur
et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones
dédiés à la diffusion de la pensée
libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il
est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France, "Logement,
crise publique, remèdes privés", ouvrage publié
fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il
montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le
logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement
à l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il
ose proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de
marché pour y remédier.
Il est l'auteur du blog "Objectif
Liberté" www.objectifliberte.fr
Publications :
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La
doc française, avec Pierre de la Coste
Publié avec
l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits
réservés par Vincent Bénard.
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